Guerre diplomatique : l’Algérie a-t-elle perdu la bataille de New York face au Maroc ?

Sabri Boukadoum, représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies. D. R.

L’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unis multiplie les attaques contre l’Algérie face au silence assourdissant du représentant permanent de l’Algérie dont on ne sait pas vraiment s’il est en fonction ou s’il a déserté le perchoir. En effet, alors que les ambassadeurs d’Algérie auprès de l’Union européenne, de la Ligue arabe et de l’Union africaine font un travail remarquable pour contrer les campagnes de désinformation et le travail de coulisses visant à saboter les efforts de la communauté internationale pour parvenir à un règlement du dossier sahraoui, la voix de l’ambassadeur d’Algérie à New York est tout simplement inaudible.

Les observateurs ne comprennent pas comment un tel déséquilibre puisse exister et être toléré au sein d’une institution aussi importante que les Nations unies, pièce maîtresse de la diplomatie internationale où se joue l’avenir du monde. Dans le dossier du Sahara Occidental, à ce niveau de la représentation, l’Algérie pèche par un manque flagrant de rigueur et de sévérité devant les estocades du Makhzen dont l’omniprésence à Manhattan est rendue possible grâce au peu d’entrain de notre représentation sur place.

Faut-il remplacer l’ambassadeur d’Algérie auprès des Nations unies ? Les observateurs qui suivent le dossier sahraoui et que nous avons sollicités estiment que la bataille de New York a été remportée par Rabat, contrairement à celles de Bruxelles, du Caire et d’Addis-Abeba où toutes les manœuvres marocaines sont systématiquement annihilées grâce au travail perspicace et à la prompte réaction de nos diplomates qui réussissent à chaque fois à mettre à nu les plans diaboliques du Makhzen fondés sur la corruption et l’entrisme.

D’aucuns auront remarqué que les ripostes aux délires d’Omar Hilale émanent toujours d’Alger et jamais de New York. A quoi sert notre représentation à l’ONU si elle est incapable de contrer les attaques qui ciblent notre pays, par le truchement du thuriféraire de Mohammed VI, dans l’enceinte de l’organisation onusienne et dont l’écho porte plus que celui de notre ambassadeur ? Il est navrant que les efforts aussi titanesques que performants fournis par nos diplomates auprès de l’Union européenne, de l’Union africaine et de la Ligue arabe soient ainsi fragilisés et atténués par le front newyorkais qui semble avoir cédé.

Karim Bouali

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