Industrie automobile : les ambitions algériennes irritent le Maroc

VW industrie automobile
L'inauguration de l'usine Volkswagen, le 28 juillet, qui a provoqué la réaction marocaine. New Press

Le démarrage de l’industrie automobile en Algérie, en dépit des aléas et des couacs, semble inquiéter nos voisins de l’ouest qui ont peur d’être doublés dans les prochaines années. L’hebdomadaire français Le Point s’est fait l’écho de cette inquiétude marocaine en se fondant, dans un article reprenant à son compte les critiques faites par le gouvernement, sur le processus visant à faire de l’Algérie un producteur automobile. Aussi, cet article sonne comme une critique contre l’Algérie suite à l’installation d’usines de montage de marques autres que françaises.

Sous le titre «Bilan catastrophique pour les voitures « made in Algeria »», l’hebdomadaire Le Point semble dérangé par cette dynamique industrielle du pays. «Le 27 juillet encore, après Renault et Hyundai, Volkswagen inaugurait une usine d’assemblage à Relizane (300 kilomètres d’Alger)», écrit Le Point avec une pointe de jalousie. Preuve en est que l’article souligne l’absence du ministre de l’Industrie à cet événement et la suspension, quatre jours après, de projets de montage de véhicules en Algérie.

Les véhicules produits en Algérie ne sont pas épargnés par l’article, qui relève qu’ils sont paradoxalement 2 000 euros plus cher qu’en France. Mais la comparaison a pour but de soutenir le constat sans équivoque fait par le ministre de l’Industrie. Le Point écrit en effet, que « trois ans après, le bilan dressé par Mahdjoub Bedda est catastrophique : «Aucun impact sur les réserves de change ou la création d’emplois, mais un coût important pour l’Etat en termes d’aides et d’avantages fiscaux.» Issad Rebrab, le patron de Cevital, interrogé à ce sujet, explique que «les véhicules neufs sont chers car l’offre est faible».

Même si l’article évoque essentiellement les propos d’officiels et de professionnels algériens, il n’en demeure pas moins que la reprise en main du secteur automobile en Algérie après la correction des erreurs, notamment par la mise sur pied d’un nouveau cahier des charges, effraye ses concurrents. En effet, le Maroc, principal concurrent de l’Algérie en Afrique du Nord, semble avoir profité du recul de la production tunisienne dans le cadre de la sous-traitance automobile, et a même récupéré sous-traitants qui y étaient installé avant les troubles de 2011. Le Maroc a ouvert ses portes à tout-va devant les investisseurs étrangers, sans condition ni exigence de partenariat avec un certain pourcentage. Cette politique ultralibérale du Maroc a naturellement attiré tous les constructeurs automobiles.

Mais les autres avantages offerts par l’Algérie en dépit de la règle 49/51% – à savoir l’importance du marché et les autres avantages comparatifs – contrarient au plus haut point les ambitions marocaines. Et le Maroc le fait savoir par le biais de ses relais médiatiques en France, dont Le Point.

Ramdane Yacine

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