Légère augmentation de la production céréalière en 2017

céréales
Moissons dans la région de Sétif. New Press

La récolte de céréales a légèrement augmenté durant la campagne 2016-2017 pour atteindre 34 807 119 quintaux contre 34.321.237 qx lors de la saison précédente, a appris dimanche l’APS auprès du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la pêche.

Selon les chiffres de ce pré-bilan, 57% des productions obtenues sont constituées de blé dur (20 millions de quintaux) et 28% d’orge (9 688 400 qx). Durant la campagne 2016-2017, la superficie moissonnée a été de 2 353 253 hectares, soit 91% de la superficie déclarée à moissonner (2 578 672  ha), contre 2 206 055 ha lors de la campagne précédente.

D’après les mêmes sources, 50% des superficies récoltées sont constituées du blé dur, soit 1 173 733 ha et 32% d’orge, soit 762 331 ha.

R. E.

Comment (5)

    Djamel BELAID
    24 septembre 2017 - 17 h 15 min

    Les chiffres concernant la production de céréales montrent des progrès. Les acteurs de la filière sont à féliciter pour leurs efforts. Les semis se font souvent sans cabines et donc dans le froid et sous la pluie. Quant à la récolte, une partie s’est déroulée sous un soleil de plomb en plein ramadhan. Voyons les points forts et les progrès à réaliser.

    PARMI LES POINTS FORTS, on notera :
    -l’engagement de l’OAIC à acheter aux fellahs leur récolte au prix fort blé tendre et blé dur malgré les fluctuations du marché international.
    -les subventions sous toute forme : carburant, matériel cédé parfois à un tiers de son prix réel, crédit à taux zéro,
    -l’importation de matériel nouveau,
    -la production locale de matériel par le secteur public (PMAT) et privé. Notons les tracteurs, outils aratoires, de semis et de pulvérisation, les remorques avec relevage hydraulique, …
    -la sélection de variétés nouvelles plus productives par les généticiens de l’ITGC,
    -la production de semences certifiées par les CCLS et la location de matériel à prix réduit,
    -l’attribution de concessions agricoles,
    -le développement de l’irrigation. Celle-ci n’est cependant pas la panacée. En cas de pénurie d’eau, des choix douloureux seront à faire. De quel poids pèseront des irrigunts face aux besoins des urbains ?Chacun a encore en mémoire le haut fourneau d’El Hadjar arrêté au profit de l’approvisionnent en eau potable de Annaba.
    -l’aménagement de périmètres irrigués,
    -la possibilité de remboursement du matériel d’irrigation acquis par la livraison de récoltes aux CCLS,
    -l’encadrement gratuit par les techniciens des instituts techniques du MADR,
    -la vulgarisation par les agents technico-commerciaux des firmes d’agro-fourniture de l’utilisation des produits phyto-sanitaires et engrais, souvent en collaboration avec les Chambres d’Agriculture.

    PARMI LES POINTS A AMELIORER, on notera :
    -l’absence de coopératives paysannes, seules à même d’encadrer les céréaliers et de protéger leur marge en amont (achats de produits phyto-sanitaires, d’engrais) et de permettre la création de valeur ajoutée grâce à la transformation du grain en farine ou semoule. Cette première et deuxième transformation échappe aux producteurs au profit de groupes privés qui engrangent des bénéfices confortables.
    -l’obsolescence des statuts des CCLS. Ceux-ci devraient permettre des primes conséquentes aux agents chargés de la vente des intrants et de la réception des récoltes, une plus grande responsabilisation des « adhérents » et la possibilité aux CCLS de créer des filiales en créant ou rachetant des sociétés impliquées dans la transformation du grain (minoteries, ateliers de couscous ou de pâtes alimentaires).
    -l’absence de vulgarisation des techniques culturales sans labour (TCLS) impliquant les outils à dents (chisels) produit localement et permettant une grande vitesse des chantier de semis).
    -l’absence de production locale de semoirs low-cost pour le semis-direct permettant ainsi l’application des nouvelles techniques d’arido-culture (dry-farming) récemment apparues aux USA et Australie. .
    -l’absence de matériel de désherbage mécanique (houes rotatives, herses étrilles) permettant aux petites exploitations de parer, en partie, à l’absence de désherbage chimique.
    -la faiblesse de la vulgarisation agricole (désherbage chimique, emploi de fongicides et insecticides, localisation des engrais, …),
    -la faiblesse du matériel de tri et de traitement de semences permettant aux fellahs d’élever la qualité de leurs semences fermières,
    -l’absence de réflexion au niveau du groupe PMAT concernant le matériel spécifique à importer ou à développer localement. Ce groupe et notamment son encadrement pourrait être le fer de lance d’un cluster (pole d’excellence) machinisme agricole afin de fédérer les nombreux intervenants locaux du secteur. Chacun agissant seul dans son coin. L’OAIC a ainsi commandé 24 gros semoirs pour pour semis direct de marque SOLA (Espagne). Or, le modèle livré ne possède pas de trémie double permettant d’épandre l’engrais en même temps que de semer. En plus , parfois, ces semoirs étaient si lourds que les tracteurs des unités moto-culture des CCLS ne pouvaient pas les tirer (certains sont restés emballés des mois sur leurs palettes en bois). Actuellement, l’unité CMA-SOLA de Sidi Bel-Abbès produit des semoirs conventionnels mais ceux-ci ne possèdent pas de trémie double pour les engrais. Cette innovation aurait permis aux fellahs d’économiser un passage de tracteurs (gain de coût et réduction du compactage des roues sur le sol nouvellement travaillé).
    -la faiblesse du nombre de coopératives de matériel acheté à plusieurs, de cercles d’échange de matériel.
    -l’inexistence d’une grille de bonifications permettant le développement d’un stockage provisoire à la ferme et donc permettant la réduction des files d’attente devant les silos des CCLS, la création de lots de qualité homogène et surtout réduisant l’effort de construction de silos sur les seules moyens financiers des CCLS.
    -la persistance de la récolte en sac obligeant de harassantes manipulations manuelles et pertes de temps aux champs et aux portes des silos.
    -l’absence de statut du fermage obligeant certains agriculteurs travaillant des terres en seconde main, à un exercice quasi clandestin du métier de céréaliculteur.
    -la forte concurrence de l’élevage du mouton lié aux marges tirées de cette activité. En effet, si 20 millions de quintaux de blé dur ont été produit, près de 10 millions d’orge l’ont été également pour nourrir nos vaches, moutons et poules. Cela sans compter les terres laissées en jachère pâturée et les chaumes pâturés au lieu d’être enfouis dans le sol afin de l’enrichir en matière organique. Cette forte concurrence de l’élevage doit nous inciter à trouver en urgence, les moyens de réduire drastiquement les coûts de production des céréales et à lever l’incertitude climatique – et donc de revenu – qui pèse sur cette activité. Des solutions techniques existent afin de réduire l’effet des coups de sec en automne ou au printemps qui font que parfois les fellahs ne rentrent même pas dans leurs frais.

    En conclusion, de nettes réserves de productivité existent. Pour les atteindre, le maître mot doit être l’amélioration et la protection de la marge financière des céréaliers. Ceux-ci emblavent leurs champs pour tirer un profit financier. Aux pouvoirs publics d’aider donc à la préservation de ces marges. Il ne s’agit pas de relever les prix à la production. Le prix du baril de pétrole ne le permet pas et de toute façon, ce sont les intermédiaires qui capteraient cette augmentation de la rente céréalière. L’action des pouvoirs publics passe donc par la réduction des coûts de production (réduction de la spéculation sur les engrais, les phyto-sanitaires et la location du matériel agricole et de transport, aide à la production locale de matériel adapté tel les semoirs pour semis direct) et la création de la valeur ajoutée (les fellahs organisés en G.I.E doivent pouvoir bénéficier des compensations financières dont disposent les minoteries afin d’écraser leur propre grain). Plus les profits tirés de la céréaliculture seront élevés, plus la volonté d’intensification et de mise en culture des terres laissées en jachère par les fellahs seront fortes. Sinon, ils accorderons plus d’importance à l’élevage du mouton et laisseront les pouvoirs publics importer blé tendre et blé dur.
    Djamel BELAID. Agronome Agronome.

    BEKADDOUR Mohammed
    24 septembre 2017 - 13 h 52 min

    Tout dépend de la zone agricole, en somme une zone compense le malheur d’une autre, c’est l’avantage, encore sous exploité, d’avoir un territoire 5 fois plus grand que l’Hexagone…

      bird
      24 septembre 2017 - 19 h 42 min

      Un territoire composé à 80% de désert et zones arides ,le désert avance chaque année ,les 3/4 de la population est sur la bande côtiére ,presque 1 million d’habitants en plus chaque année .Les terres agricoles sont couvertes de tours HLM véritables cages à poules .
      L’Hexagone semble vous obséder ,pendant de longues années ,sinon pour toujours il vous exportera le blé ,la poudre de lait .

      timour
      25 septembre 2017 - 10 h 04 min

      En quoi l’hexagone nous intéresse? Ne pouvez-vous pas vous libérer de cette obsession!

      bird
      25 septembre 2017 - 10 h 17 min

      Récolte 2017 ,500 000 Q de plus avec 300 000 h mis en culture .Rendement moyen 15 Q à l’hectare en baisse d’un quintal a l’hectare par rapport à 2016 .
      Dans l’Hexagone pour ne pas citer la France un rendement cette année de 90 quintaux à l’hectare .Juste des chiffres, pas de politique !

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