Le Soudan du Sud tombe dans l’escarcelle de Tel-Aviv

Salva Kiir Soudan du Sud
Salva Kiir, président sud-soudanais. D. R.

Malgré le fait qu’il soit répertorié parmi les pays les pauvres de la planète, le Soudan du Sud dépense des millions de dollars dans l’achat de drones de surveillance et de caméras de sécurité. Israël, qui s’est beaucoup investi dans l’éclatement du Soudan, est le plus grand fournisseur en armes de Juba. Tel-Aviv tient pour ainsi dire en laisse les autorités sud-soudanaises.

Le président sud-soudanais, Salva Kiir, a ainsi annoncé aujourd’hui le lancement de deux drones et l’installation de 11 caméras à Juba par la société israélienne Global Group. Ce matériel est, semble-t-il, destiné à lutter contre la criminalité. Des observateurs soutiennent cependant que ces drones serviront aussi à espionner le Soudan que les Israéliens considèrent comme un ennemi à abattre.

Edward Dimitiri, un responsable technologique du ministère sud-soudanais de l’Intérieur, n’a pas souhaité divulguer le coût exact du projet mais a laissé entendre qu’il se comptait en «millions de dollars». «Les drones sont comme des hélicoptères. Ils peuvent voler, prendre des plans larges ou serrés et vous dire s’il y a un criminel potentiel se cachant quelque part ou en fuite», a indiqué Kfir Shilder, un directeur de Global Group. Il a souligné que l’installation de 100 autres caméras et le déploiement d’autres drones étaient prévus. Les premières caméras seront posées près du Palais présidentiel, du quartier des ministères et à l’aéroport de Juba.

Global Group gérera les opérations le temps que la compagnie forme 150 policiers sud-soudanais à les prendre en charge. Mais Dimitiri a admis que la pérennité du projet restait à démontrer. «Notre défi, c’est l’argent (…) comment gérer et maintenir le système. Comme vous le savez, le pays est en crise», a-t-il observé.

S. S.

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