Cours du pétrole : le panier Opep à plus de 66 dollars
Le prix du panier de référence du brut de l`Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s`est établi jeudi à 66,13 dollars le baril, contre 65,12 dollars la veille, a indiqué vendredi l’Organisation sur son site web. L’information a été répercutée par l’agence officielle de presse APS.
Introduit en 2005, le panier de référence de l’Opep comprend quatorze types de pétrole, dont le Sahara Blend (Algérie), l’Iran Heavy (Iran), Es-Sider (Libye), Basra Light (Irak), Bonny Light (Nigeria), Arab Light (Arabie Saoudite), Girassol (Angola) et le Mery (Venezuela).
Jeudi, les cours du pétrole maintenaient leur hausse en fin d’échanges européens, les deux références du marché évoluant à des niveaux élevés alors que les réserves américaines de brut ont reculé la semaine dernière. En début de soirée, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 67,97 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 13 cents par rapport à la clôture de mercredi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de février prenait 43 cents à 62,06 dollars.
Les cours de l’or noir, qui avait atteint mercredi leur plus haut niveau en clôture depuis décembre 2014, ont continué de grimper jeudi pour atteindre leur plus haut en séance depuis mai 2015 en matinée à 68,27 dollars le baril de brent et 62,21 dollars le baril de WTI.
Par ailleurs, les marchés restaient attentifs à l’évolution de la situation en Iran, où, après plusieurs jours de troubles dans le pays, Téhéran et la plupart des villes de province ont passé une deuxième nuit calme. Le marché scrute par ailleurs les producteurs privés américains, qui profitent de la hausse des prix pour augmenter leur activité. La production américaine a ainsi atteint environ 9,7 millions de barils par jour, selon le rapport hebdomadaire du département américain de l’Energie.
Alors que la production américaine est pour l’instant dictée par les industriels du pétrole de schiste, les marchés devront à plus long terme garder un œil sur les exploitations offshore, alors que l’Administration Trump a fait part, jeudi, de son intention d’ouvrir la quasi-totalité des eaux littorales des Etats-Unis. «Le processus va prendre du temps et n’aura pas d’effet sur l’offre de pétrole dans les deux prochaines années, mais, sur le long terme, il sera crucial», a prévenu un autre analyste.
Le marché scrute également la production mondiale, tiraillée entre l’effort de l’Opep et de ses partenaires, qui limitent leurs extractions pour faire remonter les prix. L’Opep et ses partenaires, dont la Russie, ont renouvelé, fin novembre, jusqu’à fin 2018 un accord de baisse de la production qui vise à rééquilibrer le marché mondial et à redonner des couleurs aux prix du baril.
Pour rappel, l’Opep, dans son dernier rapport a indiqué qu’en 2018, la production de brut de l’Opep devrait atteindre 33,2 mb/j, un chiffre supérieur aux niveaux de production de cette année (32,8 mb/j), mais moins qu’anticipé jusqu’alors. En novembre, la production de brut de l’organisation a baissé, selon le rapport qui précise que, les quatorze pays du cartel ont pompé un total de 32,45 mbj en novembre, soit 133 000 barils par jour de moins qu’en octobre. Le déclin a surtout été marqué en Angola, en Arabie Saoudite, au Venezuela et aux Emirats arabes unis.
La croissance de la demande mondiale de pétrole devrait pour sa part atteindre 1,51 mb/j en 2018 (contre une précédente prévision de 1,26 mb/j), pour atteindre 98,45 mb/j, estime par ailleurs l’Opep, pour qui la demande a aussi été plus forte que prévu.
Pour les pays non-Opep, l’offre devrait progresser de 0,99 mb/j pour atteindre un total moyen de 58,81 mb/j sur l’année 2018. La croissance devrait encore être forte aux Etats-Unis avec l’essor des pétroles non conventionnels. L’Opep table toutefois dans l’ensemble sur «une nouvelle réduction des stocks mondiaux excédentaires, conduisant à un marché équilibré d’ici la fin 2018». Le rapport a noté par ailleurs des «indications grandissantes sur le fait que le marché s’achemine tranquillement vers un rééquilibrage» sur fond de stocks en diminution, de demande saine et de tensions géopolitiques. «Le processus de rééquilibrage du marché est en bonne voie, soutenu par des niveaux de conformité historiquement élevés de la part des pays participant» aux accords de limitation de la production, avait aussi estimé le secrétaire de l’Opep, Mohammed Barkindo.
R. E.
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