Il envoie ses troupes pour rétablir la sécurité à Sabha : Haftar joue sa crédibilité

Sabha
Des tribus rivales s'affrontent à Sabha depuis plus d'un mois. D. R.

Par Sadek Sahraoui – Pour asseoir son statut de garant de la stabilité et de la sécurité en Libye, le commandant en chef de l’armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Haftar, a lancé une «opération de maintien de l’ordre dans le sud de la Libye» où des affrontements entre des tribus rivales ont déjà fait plusieurs morts. Afin d’arrêter l’effusion de sang, le maréchal Haftar a ordonné en effet à plusieurs de ses unités de faire mouvement vers Sabha, lieu des affrontements tribaux qui ont commencé en février.

Ces unités bénéficieront en cas de besoin d’un soutien aérien. Des avions de combat ont d’ailleurs pris la direction de la base de Barak, située non loin du lieu des affrontements qui opposent la tribu arabe Awlad Suleiman aux Toubous qui vivent à cheval entre la Libye, le nord du Tchad et du Niger. Les Toubous, principalement basée à Sebha et Koufra, dans l’extrême sud-est de la Libye, sont accusés par leurs rivaux de «compter dans leurs rangs des combattants étrangers, notamment tchadiens».

Selon la presse libyenne, le maréchal Haftar et ses généraux veulent démontrer à travers cette opération que personne d’autre qu’eux ne peut faire la loi en Libye. «Nous avons lancé cette opération afin de rétablir la sécurité dans le Sud libyen. A nos compatriotes nous disons que nous les protégerons», a indiqué le général Mohammed El-Manfour, ajoutant que l’ANL ne laissera personne porter atteinte à la dignité de l’autre et fera obstacle aux milices.

Autant dire que l’ANL et Haftar jouent leur crédibilité à Sabha.

Les raisons de la violence à Sabha, la plus grande ville du sud de la Libye, restent ambiguës. Alors que certains parlent de l’existence d’un conflit interethnique d’autres soutiennent au contraire que les affrontements sont provoqués de l’extérieur et ont pour objectif le contrôle des champs pétroliers.

A noter que le Gouvernement libyen d’union nationale a appelé de son côté à un cessez-le-feu immédiat. Son président, Fayez Al-Sarraj, a ajouté qu’il était en train de former un comité afin d’«établir une trêve et de rétablir la stabilité dans le Sud». Mais là encore, il semble bien qu’il ait été pris de vitesse par Khalifa Haftar. A ce rythme, le GNA n’aura plus grand-chose à contrôler.

S. S.

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.