René Vautier : la colonisation de l’Algérie au nom de la civilisation européenne

Comment (6)

    dzcirta
    6 mars 2018 - 14 h 27 min

    Butin de guerre?

    Nous n’avions pas besoin de butin de guerre,nous demandions simplement de pouvoir jouir , à nouveau, de notre culture algérienne,de nos langues, de notre religion.
    Le butin de guerre représente pour une certaine »clique » algérienne, la permission de pouvoir faire perdurer un certain nombre d’acquis issus soit du temps de la colonisation ,soit de la période qui suit immédiatement l’indépendance.
    Pour le reste aucune connexion avec la Grande Histoire de nos civilisations Algériennes.(en plus qu’il n y ait aucun intérêt à être relié à un pays qui certes fut une puissance mais jamais une civilisation!!!)
    Votre « butin de guerre  » supplante désormais tout ce qui devrait être authentiquement « algérien ».
    Ainsi à notre époque , c’est quasiment tout un peuple qui « parle butin de guerre », qui « mange et s’habille butin de guerre », qui « roule butin de guerre », qui « pense quasi exclusivement butin de guerre », qui ‘singe butin de guerre » jusque dans l’absurdité.(Francais et Algériens sont parfois les seuls au monde à adopter des mesures dont personne ne voudrait).

    Je ne supporte plus votre butin de guerre , il est devenu envahissant

      greg papy boyington
      6 mars 2018 - 20 h 47 min

      dz cirta , détends toi un peu, je te serais reconnaissant que tu parles pour toi ne parles pas au nom des autres, valorisons et préservons notre identité plurielle et multiculturelle et ouvrons nous aux autres et acceptons nos acquis présents, nous ne sommes pas pire ou meilleurs que les autres nations de ce monde.
      pour ma part j’ai tourné définitivement cette page de colonisation, il n y a ni butin de guerre ni guerre, il y a le présent et le futur, l’histoire est ainsi faite et personne ne pourra rien y changer, regardons plutôt ce que nous détenons au présent et faisons bien notre avenir , plus important , accordons de la valeur et l’attention aux enfants de ce pays et tachons de leur créer de la joie de vivre en leur inculquant l’acceptation d’eux même et celles des autres ,apprenons leur l’échange avec l’autre et la paix , trêve de dénis et de mépris de nous même, pour qu’il ne deviennent plus des « boat people »
      Nous devrions regarder notre passé avec sérénité et c’est ce que nous devrions transmettre à nos enfants, je suis un homme libre et je pense a demain ,
      car un peuple qui ne se réconcilie pas avec son passé et voué à rester définitivement dans l’errance à tourner en rond en vivant son drame « d’hier » et aura définitivement peur de avenir, laissons « hier » à l histoire

        Anonyme
        6 mars 2018 - 22 h 29 min

        « tourner la page », »laissons hier à l’histoire » etc….

        Euh non !!! et puis quoi encore!!!

        Rien n’ a été fait concernant notre passé,et en premier lieu, le pays violeur(france) n’a jamais été mis devant son unique responsabilité d’avoir ,envahi,détruit, et asservi notre peuple.
        Le jour où la France reconnaitra l’intégralité de ses crimes(de gré ou de force), alors on pourra se tourner vers l’avenir concernant nos relations.

          Greg Papy Boyington
          11 mars 2018 - 14 h 27 min

          oui je n’ai pas dis le contraire et je suis même d’accord avec toi l’impulsivité et la colère n’ont jamais réglé quoi que ce soit, vois ton passé avec sérénité pour que tu puisses arracher en attendant vis ta vie et développes ton pays

          Greg Papy Boyington
          11 mars 2018 - 14 h 30 min

          sans cela tu n’auras rien du tout

    AL-HANIF
    6 mars 2018 - 12 h 32 min

    CONTRIBUTION
    Vous l’avez certainement remarqué. J’aime à citer le nom de personnes dont l’engagement pour la vérité n’est conditionné ni par un hasard de naissance, ni par une appartenance religieuse commune, ni par la couleur de l’épiderme.
    René Vautier, que j’ai eu l’honneur de voir défendre ses films à la cinémathèque de ma ville, est de ceux-là.

    Le document ‘ de l’Algérie au nom de la civilisation européenne’ dans AP résume la capacité d’un homme à s’extirper des déterminismes de toute nature et à exposer le ridicule visant à faire de nous nous des Gaulois consentants et par procuration, au nom de la civilisation.

    L’école française , à travers les manuels d’histoire, imposés sous toutes les latitudes africaines, propageait sans sourciller le mythe de  » nos ancêtres les Gaulois ».
    La bande dessinée Astérix en fera plus tard une représentation d’une peuplade indisciplinée et guerrière campée dans un village irréductible où des druides, sages de la tribu conduisent les affaires de la cité en dépositaires de la science infuse.
    Jamel Debouzze sera enrôlé aux côtés de Depardieu pour ‘gauloiliser’ un descendant de sujet colonial et le faire accéder à une universalité de commande.
    Le mythe du Gaulois, ne s’est réellement installé dans les programmes officiels français, sous forme de récit national et de représentation pérenne, que sous Victor Duruy, historien de l’antiquité et ministre de l’Instruction publique de Napoléon III.

    Les moeurs’ barbares’ des Gaulois aux yeux des civilisés romains, sont occultées et rendues sympathiques émanations d’un caractère national frondeur mais courageux, pour ne faire émerger que l’image d’une figure de la résistance Vercingétorix, pour la dépasser instantanément et embrasser celle de César et de la civilisation romaine.
    Veni Vedi Vici est revendiqué et nulle rancoeur ne le frappera plus d’opprobre.

    Le couple Vercingétorix-César présentera la défaite de l’un et la victoire de l’autre comme une chance et un bienfait dans la marche du temps historique.
    La réhabilitation de la figure du Gaulois, comme peuple ayant habité originellement le territoire actuel de la France va se transformer dans le Second Empire en mythe républicain de l’osmose entre la civilisation de la Pax Romana et la collectivité nationale qui serait d’essence non seulement française mais universelle.
    Avec le mouvement des Lumières les rares Algériens, Camerounais ou Sénégalisés à être scolarisés allaient être familiarisés avec la figure du Gaulois, irrédentiste mais civilisé pour son bien par la Rome l’immortelle et flambeau de la civilisation.
    Le projet colonial allait trouver là son argumentaire et passer sous silence le sabre et le goupillon.

    C’est cette leçon, qui est d’accepter la colonisation parce qu’elle vous fera entrer dans la civilisation qui sera assénée par les manuels d’histoire. Et qui continue de l’être par tous les révisionnistes.
    L’empire colonial français allait pouvoir s’abriter derrière l’idée du cours de l’histoire, présenté comme progrès et accréditer l’idée que sa présence et même ses crimes étaient rendus indispensables par la mission civilisatrice.Et ramenés au rang de détail de l’histoire et de dommage collatéral malheureux pour l’image de marque.

    Le discours sur les routes, écoles et hôpitaux construits est fabriqué pour parler de bienfaits de la colonisation et préempter la revendication légitime d’un peuple à disposer de sa souveraineté.
    Pour nous faire accepter le récit national français, il était urgent de nous déclarer terres et peuples sans histoires qui auraient au moins l’intelligence, d’entrer dans la modernité comme les Gaulois, jadis , étaient entrés dans la romanité, avec entrain et sans états d’âme.

    Benoît Falaise (historien de l’éducation) rappelle fort à propos pour notre édification que:
     » Les manuels français font vite le parallèle entre la colonisation romaine des terres gauloises et la colonisation française en Algérie. Si les Gaulois ont accepté la romanisation au nom des bienfaits de la civilisation, les Algériens doivent être assez intelligents pour accepter la civilisation qu »accepte la France. »
    De notre rapport ambigu à la culture et à la langue française, faisons comme Kateb et considérons ces derniers comme butins de guerre dont il faut faire bon usage.
    Certains écrivains veulent écrire à la place des autres. Ce sont des fantômes, des âmes désincarnées qui veulent tordre le cou aux histoires rebelles.

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