Au charbon !

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Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. New Press

Par R. Mahmoudi – Après le tourbillon des contestations et des grèves qui a commencé dès le début de la rentrée sociale, le gouvernement sort peu à peu de sa torpeur, en essayant de se ressaisir, de se redéployer et de se donner l’image d’un Exécutif combattif, voire offensif. C’est ce qu’on peut comprendre des sorties synchronisées d’un certain nombre de ministres pour répondre aux préoccupations qui agitent leurs secteurs respectifs.

Mme Benghebrit est la première à avoir été envoyée au charbon. Elle essaie vaille que vaille de se dépêtrer de ce bourbier qu’est devenu le secteur de l’Education dans notre pays. On ne sait pas comment cela aurait pu se passer s’il n’y avait pas eu cet ukase du chef de l’Etat mais, en tous cas, son intransigeance et son style de communication n’ont pas été payants.

Son collègue de la Santé, Mokhtar Hasblaoui veut, lui, montrer un autre visage, plus conciliant, pour éviter de tomber dans le même piège. Il le dit : en dehors de l’obligation du Service national, qui n’est pas de son ressort, aucun préalable n’est posé dans le dialogue avec les médecins résidents en grève depuis plusieurs mois.

Moins médiatisé, le secteur des Transports traverse, lui aussi, une zone de turbulences, qui recommande à l’actuel ministre, Abdelghani Zalene, de prendre personnellement en main les pourparlers avec les représentants des employés d’Air Algérie. Anticipant de nouveaux débrayages dans les aéroports qui peuvent sérieusement déstabiliser son département, le ministre veut apparemment aller vers une restructuration profonde du secteur, avec des changements en vue à la tête de certaines directions.

Tout ce remue-ménage tranche pourtant avec l’apathie du Premier ministre qui, d’habitude, suppléait ses ministres pour disserter sur les questions inhérentes à chaque secteur. C’est ce moment de renaissance d’un gouvernement donné comme moribond qui a été choisi par le porte-parole du RND (toujours sous cette étiquette partisane), Seddik Chiheb, pour démentir les rumeurs, relayées par des partis politiques, sur la mise à l’écart d’Ahmed Ouyahia. Est-ce à dire qu’on verra bientôt Ouyahia retourner au charbon ?

R. M. 

Comment (6)

    Anonyme
    8 mars 2018 - 23 h 58 min

    Ras le bol, Ouyahia au charbon!
    Léthargie totale! Sa politique:
    Ni chaud,ni froid.
    Ma ybered, Ma ysekhen!

    MELLO
    8 mars 2018 - 20 h 35 min

    En Algérie, le pouvoir ne reconnait jamais la justesse des mouvements sociaux. Il existe une procédure par laquelle, même lorsqu’il cède aux revendications, il s’efforce d’empêcher ces mouvements d’en tirer profit. La principale stratégie utilisée est la construction d’impasses pour isoler les mouvements sociaux du reste de la population et pour mettre ensuite sur le compte d’organisations satellites l’acceptation des revendications par le pouvoir. Le premier levier est Sidi Saïd, un des jokers du système qui s’efforce de mettre la fédération des enseignants de l’UGTA au service de cette stratégie, dont se sont démarqués les cinq syndicats de l’éducation nationale (Snapest, Satef, SNTE, Cla et Unpef), membres de l’Intersyndicale autonome. Mais les cinq se sont de nouveau officiellement démarqués des tentatives de les opposer au Cnapeste. C’est aussi, sans doute, sur instruction venant de haut que le Haut conseil islamique (HCI) a publié un réctificatif, affirmant qu’il « n’a jamais émis une fetwa sur le caractère illicite des grèves ».
    L’exécutif n’hésite pas à faire appel aux commandements de la gendarmerie et de la sûreté nationale, les services de renseignement et les walis pour les alerter sur les risques élevés de troubles que pourrait engendrer la contestation sociale à travers le pays. N’oublions pas cette main de l’étranger, celle des puissants expansionnistes et autres colonialistes, qui a toujours existé à travers l’Histoire et continuera sa triste besogne tant que ce système pilleur impérialiste dominera le monde. Cette main étrangère est avant tout la main des nôtres. Elle fera encore des dégâts et risque de désintégrer l’État-nation si nous continuons dans cette voie, avec des représentants, à la solde du néo-libéralisme criminel, qui se sont accaparés de presque tous les postes décisionnels et législatifs du pays. Cette main qui muselle la voix de l’expression démocratique des travailleurs, des femmes, des médecins, des enseignants, des paysans, du simple citoyen, celle qui brade les richesses du pays est locale, bien locale mais loin du charbon.

    Zaatar
    8 mars 2018 - 13 h 02 min

    Tout le monde est pour le développement des énergies vertes n’est ce pas? pourquoi retourner au charbon?

      Anonyme
      8 mars 2018 - 16 h 47 min

      à Zaatar

      Hahhahhahh !!!! par quoi peut-on remplacer le charbon alors ??

    Anonyme
    8 mars 2018 - 10 h 19 min

    Ouyahia n est pas au charbon ; il est dans des sables mouvants, lui et le système avec! quand on perd la crédibilité auprès des citoyens ,on démissionne! et l le taux d abstentionnistes largement majoritaire différentes aux élections renseigne sur les ras le bol du peuple algerien de la politique du système !
    L indifférence des algeriens pour la chose politique est un message aux gouvernants de laisser la place a d autres algeriens inconnus de la scène (alternance au pouvoir)!

    lhadi
    8 mars 2018 - 10 h 15 min

    Le nouveau modèle économique algérien est un slogan chic pour faire choc. Cette arlésienne a été instituée pour détourner les masses de la seule tâche qui mérite adhésion et que l’urgence rend nécessaire : se mettre en ordre de bataille pour changer le système de cette république de copains et de coquins qui obère toute chance de développement, d’un Etat fort, d’une république solide, d’une Algérie moderne, apaisée et conquérante dans ce monde de globalisation politiquement et économiquement injuste.

    La Commédia dell’arte jouée par des acteurs de bas niveau doit cesser. !

    Le pays d’un million et demi de martyrs a besoin d’un Président de la république qui préside dans le respect de la voie tracée par la loi fondamentale de la république, d’un premier ministre qui gouverne avec toutes les prérogatives que lui octroie la constitution et enfin d’un Parlement, affranchi de toutes compromissions, qui contrôle l’action gouvernementale et légifère.

    En d’autres termes, il ne peut y avoir de développement économique et social sans développement politique.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

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