Première conséquence directe du retrait américain de l’accord sur le nucléaire
Le chef des inspections au sein de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) vient de démissionner, ce vendredi 11, probablement la première conséquence directe du retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien, même si aucune raison n’est précisée pour le moment.
Assumant les fonctions de directeur général adjoint, et en exercice depuis octobre 2013 à la tête du département des garanties, chargé de la vérification du bon respect du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), le Finlandais Tero Varjoranta vient de quitter l’Agence à la surprise générale, sans fournir la moindre explication de son geste, d’évidence sujet à de multiples interprétations, notamment celle qui le lie au retrait de Donald Trump de l’accord de Vienne, de juillet 2015, dont l’AIEA a la charge.
Le porte-parole de l’AIEA a indiqué via un communiqué, mercredi dernier, que l’Iran remplit amplement «ses engagements conformément à l’accord nucléaire». Difficile donc de ne pas voir un lien direct entre la décision de Donald Trump, qui vient, par sa décision tonitruante, de totalement discréditer le travail de l’Agence onusienne, et la démission du chef des inspecteurs de l’AIEA, Tero Varjoranta, qui est remplacé provisoirement par l’Italien Massimo Aparo, qui dirige l’équipe des inspecteurs de l’AIEA chargés du nucléaire iranien.
Une nouvelle fois, les inspecteurs de l’AIEA sont confrontés au bon vouloir des Américains, leurs travaux mis en doute ou ne sont pas pris en compte. Mohamed Al-Baradai, le directeur général de l’Agence onusienne de 1997 à 2009, avait rapporté que les missions de l’AIEA en Irak n’avaient rien trouvé, ni relevé «une quelconque indication de reprise d’activités nucléaires» dans les sites irakiens identifiés. Les Américains sont alors passés outre les conclusions de l’AIEA. La suite tout le monde la connaît.
De Paris, Mrizek Sahraoui
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