Quand Macron ouvre un débouché pour le kif de Mohammed VI en France
Par R. Mahmoudi – La première boutique de vente légale du haschisch provenant essentiellement du Maroc s’est ouverte cette semaine dans le XIe arrondissement de Paris. Des images relayées par les médias montrent une véritable ruée devant la boutique qui propose de l’herbe et du haschisch pour vente à emporter.
Le patron des lieux est, d’après la presse, un jeune «entrepreneur» de 29 ans, promoteur de sex-shop qui a déjà défrayé la chronique en ouvrant, en févier dernier, un Xdolls, spécialisé dans les «poupées sexuelles». Profitant de cette «ère d’ouverture» qui s’annonce dans l’Hexagone, le jeune patron compte lancer des Cofyshop (café où l’on sert du haschisch), similaires à ceux qui existent en Hollande.
Cet événement ne semble pas avoir ému beaucoup de monde dans les milieux politiques français alors que, lors des débats sur les conséquences d’une vente autorisée des drogues douces lancées il y a quelques années, les voix opposées étaient, on s’en souvient, plus bruyantes.
Un seul député, Pacôme Rupin du parti présidentiel, LREM, a émis des réserves sur ce nouveau commerce. Dans une déclaration à la presse, en marge d’une visite qu’il a effectuée à cette boutique du XIe arrondissement, il a eu ce commentaire, timide, mais révélateur des doutes qui pèsent encore sur la question : «Il y a eu un changement de loi. Ce monsieur s’est engouffré dans la brèche, mais on va regarder cela de près.»
D’autres observateurs s’interrogent sur la réglementation régissant l’approvisionnement de ce genre de commerces en haschisch et autres stupéfiants autorisés en vente. Leurs fournisseurs potentiels sont-ils autorisés à activer, eux aussi, dans la légalité ? Cela va-t-il ouvrir la voie à la légalisation du transport de ces drogues ? Des questions qui restent pour l’instant sans réponse, mais une chose est néanmoins sûre, c’est que cette permissivité inédite qui vient d’être inaugurée en France s’annonce comme une aubaine pour les réseaux de narcotrafiquants marocains, de plus en plus surveillés en Afrique notamment, et qui se voient ainsi offrir un marché facile pour écouler leur marchandise.
R. M.
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