Nationalisme et patriotisme

patriotisme, nationalisme
Le patriotisme authentique est synonyme de coopération entre les peuples. D. R.

Par Kaddour Naïmi – L’histoire de l’Algérie (comme celle des autres pays), trafiquée quand elle n’est pas occultée par les vainqueurs du moment, est la première responsable de la confusion régnante entre nationalisme et patriotisme. Les «élites» au pouvoir confondent volontairement nationalisme et patriotisme. Il suffit de citer l’exemple des Etats-Unis, l’«exemple» de la «démocratie» (oligarchique capitaliste). Là, l’idéologie dominante préconise le «patriotisme» comme soutien au pays pour la «défense de ses intérêts nationaux». A l’examen, on constate que ces derniers se traduisent par des… agressions impérialistes, en vue de mettre la main sur des ressources naturelles étrangères et sur des territoires comme bases militaires. Il est donc nécessaire de distinguer «nationalisme» et «patriotisme», et de savoir leur contenu concret. Il est indispensable, pour ne pas être le dindon d’une farce, de porter un éclairage sur cette confusion volontairement produite et entretenue par les dominateurs et leurs mandarins, quel que soit le masque derrière lequel ils se présentent.

Commençons par des considérations sémantiques. J’ignore ce qui en est en tamazight, mais, en arabe classique et en dziriya (arabe parlé algérien), l’équivalent des mots «nation» et «patrie» donnent : pour «nation» (al-watan), et pour «patrie» (al-watan al-oum), littéralement «la nation mère». Pour «patriote», nous avons (al-mouwatine), ce qui est plus proche de «nationaliste» que de «patriote». Nous avons donc, déjà, au niveau langagier, une difficulté. Contrairement au français (et à d’autres langues comme l’italien, l’anglais ou le chinois), la dzirya (et plus largement l’arabe classique) ne dispose pas d’une nette distinction entre nation/nationaliste et patrie/patriote. Ce qui pose problème. Comme chacun sait, le langage est la manifestation d’un état des connaissances, d’une conception intellectuelle (et idéologique) de la réalité.

Dernièrement, en Algérie, s’est créé un mouvement appelé «al-mouwatana». A son sujet, on lit, par exemple : «Revigorés sans doute par l’écho de leur initiative, l’appel au président de la République pour renoncer au cinquième mandat, les 14 cosignataires de l’appel, essentiellement des figures de l’opposition et de la société civile, ont décidé de se doter d’un espace de concertation et d’initiatives pratiques.» «Dénommé “citoyenneté-démocratie” (Mouwatana), cet espace, mis en place à l’issue d’une réunion tenue au siège de Jil Jadid, à Alger, le 6 juin dernier, vise à “contribuer au véritable changement dont a besoin le pays”, selon un communiqué publié hier par ses signataires.»(1) Précisons que le gérant de cet espace se nomme mouvement «mouwatana».

Notons que la dénomination française de cet «espace» ne correspond pas à celle arabe. Il est vrai que «citoyenneté» se rend en dziriya (et arabe classique) par «mouwatana». Mais pourquoi la dziriya n’a été retenu que ce terme, et pas, également, l’équivalent de «démocratie», qui, pourtant, existe en dziriya (et arabe classique) : «dimogratiya» ?… Ce terme n’a-t-il pas besoin d’être connu et popularisé en Algérie, autant que «mouwatana» ? Pourquoi cette exclusion ? (2)

Venons à l’aspect historique concret, du moins tel que je l’ai vécu personnellement. Ce qu’on appela, avant et pendant la Guerre de Libération, le nationalisme algérien était en réalité un patriotisme. On disait, en français : «Nous sommes des patriotes» ; et quand nous affirmions : «Nous sommes des nationalistes», ou en dziriya des «mouwatinine», on entendait par ce mot des «patriotes». Pour les personnes qui l’ignoreraient, voici la différence substantielle (en espérant qu’elle ne soit pas simpliste), soumise à débat, dans le cadre limité d’une contribution dans la presse.

Le nationalisme se voit généralement accolé l’adjectif «chauvin». De fait, généralement, le nationalisme se manifeste sous forme d’opposition entre les habitants (toutes classes sociales confondues ; confondues également oligarchie dominante et peuple dominé) d’une nation, délimitée par un territoire, et ceux d’une autre nation (avec les mêmes confusions) proche ou lointaine.

Les auteurs préconisant ce nationalisme sont les oligarchies dominant les peuples. En fonction de leurs intérêts matériels spécifiques, ces oligarchies entrent en conflit. Pour l’affronter et le résoudre, ces membres de l’oligarchie manipulent le peuple. La propagande est simple depuis l’existence des nations sur terre : «Nous sommes les civilisés, et nos ennemis sont des barbares !… Ils nous menacent ! Nous devons donc nous défendre !» Les colonialistes et impérialistes contemporains n’ont rien inventé ; ils n’ont fait et continuent à ne rien faire d’autre que le remake du même scénario. En effet, il a toujours fonctionné, dans l’antique Grèce comme dans l’antique Chine. Dès lors, inutile de changer recette fondamentale. Seules les méthodes de propagande changent en fonction des découvertes techniques.

Ce genre de nationalisme a créé, sur toute la planète, les nations, puis les empires. Ces entités ont produit les «civilisations», mais celles-ci comprenaient toutes les guerres dont les seules victimes ont été et demeurent les peuples, et cela au bénéfice des oligarchies qui les envoyaient et continuent à les envoyer conquérir, sinon mourir. Dans tous ces cas, le nationalisme chauvin impérialiste est présenté en patriotisme noble. Cependant, il arrive, quoique rarement, que des soldats des deux armées adverses prennent conscience de n’être que des ouvriers et des paysans n’ayant aucun conflit entre eux, mais qu’ils subissent la même exploitation de la part de leurs dominateurs réciproques. Alors, ces soldats, manipulés pour s’entre-tuer, retournent leurs armes contre leurs commandants. Ces derniers les jugent comme «traîtres à la patrie» et fusillent les révoltés qui ont fraternisé. Autrement, c’est la révolution sociale qui éclate, et les fusillés seraient les commandants, considérés comme membres de l’oligarchie régnante.

Voilà comment est entretenue volontairement la confusion entre «nation» et «patrie», «nationaliste» et «patriote». Or, les authentiques patriotes aiment et défendent leur patrie, à savoir le territoire où ils sont nés, non pas en tant qu’oligarchie opposée à une autre oligarchie, mais en tant que peuple. Et ce peuple ne s’oppose pas à un autre peuple, car les deux sont soumis à une condition semblable d’exploitation et de domination. Voilà pourquoi, pour nous limiter à deux exemples, durant leur guerre de libération nationale, les patriotes vietnamiens veillaient à distinguer les agresseurs états-uniens du peuple des Etats-Unis, et les patriotes algériens avaient la même attitude concernant le peuple français et les colonialistes français. En effet, celui qui sépare et oppose les peuples fait toujours, volontairement ou de manière stupidement inconsciente, le jeu des oligarchies qui gèrent ces peuples. Car la séparation réelle et fondamentale n’est pas entre les peuples, mais entre leurs minorités dominatrices, chacune voulant acquérir le plus de richesses possible au détriment d’une autre. Dès lors, toute personne consciente de ces faits conçoit son patriotisme comme défense de son propre peuple contre les accapareurs de ses ressources naturelles et de son territoire ; mais, également, cette même personne étend son patriotisme à tous les peuples de la planète, car le principe qu’elle défend pour sa patrie est valable pour toutes les patries de la terre. Là est la validité de l’expression «citoyen du monde», et la haine que lui manifestent toutes les oligarchies dominantes et leurs scribes «intellectuels».

Historiquement, les consciences les plus éclairées, de tout temps, ont appelé à cette conscience planétaire. Limitons-nous à citer, pour l’antiquité, Diogène de Synope en «Occident», Zhuang Zi en «Orient», et, pour l’époque moderne, les diverses formes qui furent appelées «internationalisme». Celui «prolétarien» fut le plus connu, puis il y eut le «mouvement des non-alignés» anti-impérialiste.

Hélas ! Très vite, l’internationalisme «prolétarien» fut d’abord saboté par ceux-là même qui déclaraient le pratiquer. Karl Marx expulsa, de manière totalement antidémocratique, les anti-étatistes de l’Association internationale des travailleurs ; à ses yeux, ils avaient le tort de contester sa dictature personnelle sur l’association, et celle du parti communiste allemand(3). Puis, les dirigeants de la révolution russe se mirent rapidement à privilégier, au nom du «réalisme» (autre forme de la «realpolitik» bismarckienne bourgeoise) la «révolution dans un seul pays», au détriment de la révolution mondiale. Certes, ce nationalisme se révéla être un patriotisme, durant la résistance à l’invasion nazie. Mais, par la suite, on constata le lamentable et tragique échec de la prétention de l’oligarchie étatique russe à dominer les autres nations, à travers des partis «communistes» locaux soumis à son diktat nationaliste, travesti en «internationalisme prolétarien». Les Chinois en eurent l’expérience (et la leçon) la plus amère.

En outre, n’oublions pas ce qui caractérisa la Seconde Guerre mondiale. Dans les pays à capitalisme privé, le chauvinisme nationaliste le plus abject fut érigé en patriotisme le plus héroïque, et cela avec la bénédiction des partis social-démocrates. Ce nationalisme porta l’oligarchie française et ses mandarins «intellectuels» à traiter le peuple allemand (volontairement confondu avec sa classe dominante) de «barbares germaniques». De même, l’oligarchie allemande et ses mandarins «intellectuels» agirent de manière identique : ils considérèrent le peuple français (volontairement confondu avec sa classe dominante) de «barbares latins». Conséquence : les deux peuples se massacrèrent, tandis que les membres de leurs oligarchies réciproques s’enrichirent, notamment les banquiers et les industriels de l’armement (et, par conséquent, leurs serviteurs).

C’est dire que ce que certains appellent une «querelle de mots» ne reconnaissent pas toute la vérité, par exemple s’agissant de «nationalisme» et de «patriotisme». En effet, les mots sont le produit de positions sociales, et celles-ci sont, en première ou dernière instance, l’émanation du conflit social fondamental qui oppose les nantis et les démunis. Par conséquent, pour ne pas être victime des mots et de la phraséologie, il faut toujours veiller à découvrir ce qui se cache derrière les mots comme position sociale. Bien entendu, cette précaution est rejetée par les nantis, et moquée par les scribes «intellectuels» à leur service.

Voici pourquoi, encore une fois, il est absolument indispensable de distinguer nationalisme et patriotisme. Le premier sert uniquement les oligarchies dominantes, au détriment des peuples ; le second sert le peuple au sein duquel on nait, mais également les autres peuples. Ainsi, l’on comprend que le nationalisme est intrinsèquement fauteur de guerres (auparavant esclavagistes puis féodales, capitalistes aujourd’hui) où les peuples s’entre-tuent tandis que les oligarchies s’enrichissent. Au contraire, le patriotisme défend la coopération égalitaire universelle des peuples, en les considérant des parties d’une unique espèce humaine, ayant le droit et le devoir de jouir, au-delà des spécificités culturelles, de liberté conjuguée à la solidarité. Par conséquent, l’important n’est pas la nationalité qu’une personne possède, mais, d’abord, dans quelle partie de la barrière sociale cette personne est positionnée : celle des dominateurs ou celle des dominés, et cela quelle que soit la nationalité. Car le patriotisme est internationalisme solidaire, dans le sens le plus authentique du terme.

Que l’on me permette de relater comment, personnellement, j’y suis arrivé. Dans le quartier de ma naissance, «Algraba-village nègre» à Sidi Bel-Abbès, habitait près de chez nous une famille espagnole. L’époux s’était exilé dans notre ville, suite à la victoire des fascistes du général Franco contre les républicains. Et cet Espagnol était anarchiste autogestionnaire. Son épouse et ma mère étaient amies, du fait que mon père et l’Espagnol étaient tous deux des ouvriers manuels. L’épouse espagnole donna ce conseil à ma mère : «Il faut que ton petit Kadour aille à l’école. C’est le seul moyen de le sortir de la misère que nous vivons, nous, familles prolétaires.» Ma mère suivit ce généreux conseil. Donc, en partie, ma scolarisation est due à la suggestion d’une Espagnole, sur conseil de son époux libertaire.

Quelques années après, mon oncle maternel revint d’Indochine. La misère matérielle et culturelle l’avait porté à s’engager dans l’armée coloniale. Elle l’envoya combattre contre les patriotes vietnamiens. Ils le capturèrent et lui expliquèrent : «Frère ! Tu t’es trompé d’ennemi et d’ami. Nous, comme toi, sommes colonisés par l’oligarchie française. Et nous combattons pour l’indépendance de notre patrie. Pourquoi, toi, Algérien, ne retournerais-tu pas dans ta patrie afin de lutter pour la dignité de ton peuple ?… Les colonialistes nous stigmatisent comme ‘‘communistes’’ au service de la Russie. En réalité, nous sommes d’abord des patriotes luttant pour libérer notre pays du colonialisme. Et nous voulons que tous les peuples colonisés libèrent leur patrie du colonialisme et de l’impérialisme. Toi et nous, nous avons à être solidaires !»… Bien entendu, l’oligarchie coloniale française taxa ces propos de «lavage de cerveau». Cependant, mon oncle comprit où était son devoir de patriote : non pas servir le nationalisme colonialiste français, mais libérer son Algérie de la domination coloniale de la «nation» française. De retour au pays, mon oncle prit contact avec l’Armée de libération nationale. Elle lui demanda de rester dans l’armée coloniale comme agent de renseignement. Il accomplit correctement sa mission. Voilà comment, à travers l’histoire de mon oncle, j’ai découvert la nécessaire solidarité entre les peuples opprimés.

En outre, durant la Guerre de Libération nationale, le Front de libération nationale nous mettait en garde : ne pas confondre l’armée et l’administration colonialistes avec le peuple français. Il fallait au contraire rechercher la solidarité du peuple français avec le combat patriotique algérien contre l’oligarchie coloniale de France. Là, encore, j’ai appris la nécessité de la solidarité entre le peuple agressé et celui dont provient l’armée d’agression. En outre, durant la même Guerre de Libération nationale, j’appris avec plaisir le soutien à la lutte de notre peuple de la part d’autres peuples de la planète. Voilà comment l’enfant et l’adolescent que j’étais a découvert, non pas dans les livres mais dans la réalité quotidienne, l’importance de la solidarité internationale entre les peuples, comment le patriotisme authentique est synonyme de coopération entre les peuples, et comment le nationalisme impérialiste se travestit en «patriotisme».

A l’époque actuelle, notamment, le chauvinisme nationaliste se présente comme «défense des intérêts de la nation». Citons deux cas significatifs. Suite à l’attaque contre les tours jumelles de New York, le gouvernement états-unien proclama le «Patriot Act» (et non pas le «national» act) : ainsi, l’appel s’adressait à tout le peuple des Etats-Unis, confondu volontairement avec l’oligarchie impérialiste de ce pays. Autre exemple, en présence du mouvement migratoire actuel des «damnés de la terre», provoqué d’abord et surtout par les oligarchies néocoloniales, ces dernières conditionnent leurs peuples, pour sauver la «nation», à s’opposer à la nouvelle «invasion des barbares»(4).

Souhaitons que les enfants et adolescents du monde ne tomberont pas dans le piège du nationalisme, et découvriront la valeur du patriotisme, en tant que liberté solidaire entre tous les peuples de la terre.

K. N.

[email protected]

(1) https://www.liberte-algerie.com/actualite/naissance-du-mouvement-mouwatana-294536

(2) Voir James Guillaume, «L’Internationale, documents et souvenirs» in https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:James_Guillaume

(3) Dans un essai de prochaine publication, Défense des langues populaires : le cas algérien, je relève le conformisme fainéant des intellectuels arabes. Ils se sont contentés du néologisme «dimocratiya», alors qu’ils disposent de l’expression «houkm a chaab» (pouvoir du peuple). Cette expression traduit fidèlement le terme «démocratie», en plus elle est tout à fait compréhensible par le peuple.

(4) Voir, notamment, Samuel Hutington, Who are We ? The challenge to America’s national identity (Qui sommes-nous ? Le défi de l’identité nationale américaine).

Comment (14)

    MOHAMMED BEKADDOUR
    7 août 2018 - 11 h 37 min

    @De retour au pays, mon oncle prit contact avec l’Armée de libération nationale. Elle lui demanda de rester dans l’armée coloniale comme agent de renseignement. Il accomplit correctement sa mission. Voilà comment, à travers l’histoire de mon oncle, j’ai découvert la nécessaire solidarité entre les peuples opprimés.
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    Cher Kaddour, « De retour au pays », un pays confisqué, comme sol et culture, familles, et el hamdoulilah ton oncle a bien agi, et rempli un bon rôle. Beaucoup comme lui, goumiers harkis ont aidé l’A.L.N, quant à la solidarité la bonne solidarité tous les malheureux la méritent, sois clément envers ce qui est sur Terre tu auras la clémence du Ciel, animaux oiseaux chats chiens opprimés, humains opprimés, malade mental errant, plantes arbres, tout ce qui souffre mérite attention. Dans ce watan délivré des barbares ignorants arrogants prétentieux, pervers sexuels, ivrognes, Sans Père, nous avons à vue d’oeil et des opprimés et des masochistes qui n’ont pas pu ou su mesurer le prix de cet effacement des Turcs ET de la France, ils s’oppriment sans le savoir ! Ton oncle a regagné un pays qui est enfin un pays sur scène, en tant que pays non de François mais de Mohammed, allez réécoutons la belle chanson de El Hadj El Anka, ya Mouhammad mabrouk 3alik El Jazaïr rahi lik ! El Jazaïr ? C’est toute La Terre, mais enfin musulmane !

    LE NUMIDE
    5 août 2018 - 14 h 44 min

    PATRIOTISME ET NATIONALISME EN ALGERIE : le patriotisme c’est une émotion humaine , noble , d’amour et de foi envers ses origines , envers les siens , envers le pays où l’on est né , où on existe et on y vit ou on le vit dans le tréfonds de son être social , culturel et historique .. Le patriotisme dépasse l’émotion et devient un engagement quand le pays court un danger , c’est la défense de son pays contre l’ennemi ..
    LE NATIONALISME c’ets autre chose … Le nationalisme est une catégorie politique supérieure .. c’est la conviction idéologique que l’Algérie est une nation , une nation achevée en 1954 et aboutie depuis 1962 .. le nationalisme algérien c’est cette croyance que nous partageons avec les Novembristes et les Soumamistes que l’Algérie doit être une nation et c’est une nation et qu’elle est sortie définitivement des cycles de l’EMPIRE .. La Nation est un concept indépassable en Algérie ( et dans le monde , sauf pour les peuples encore sous la domination des empires et des états colonialistes ) …C’est le seul cadre idéal et incontestée et incontestable de l’exercice politique et existentiel de la citoyenneté ( el mouwatana) et de l’dépendance de l’état national algérien … les principaux attributs de la nation sont le territoire national , l’état national et ses symboles , l’armée nationale , la constitution et le peuple libre , sans quoi la Nation est amputée de ses attributs et soumise au danger impérial et à la menace de la dislocation .. Depuis 2000 ans ou 3000 ans , les algériens sont enfin un peuple de citoyens qui forment un état-nation parmi le concert des nations , c’est un miracle de Novembre 54 et c’est la plus grande victoire des Berbères sur tous les Empires qui les ont conquis et opprimés .. Les nationalistes algériens n’ont qu’un seul programme et un seul Credo : la défense de la NATION et sa préservation coute que coute .. C’est ca le NATIONALISME , le reste c’est du baratin

    MELLO
    5 août 2018 - 13 h 32 min

    Toutes ces considerations de : mouwatana, patriote, nationaliste ,nation , patrie et autres denominations arabophones ne trouvent ,guere, leur place sur la place du village perche’ sur la montagne. Les gens du village ont un regard primaire, celui de la qualite’ de vie de leur village. Pour eux ce village represente toute une nation avec son organisation. Lorsque le chef du village (akkarou n’tadarth) par un appel a haute voix invite les villageois, c’est pour construire ou agir pour l’interet du village. Lors de la seance appelee thajmaath, chacun a droit a sa parole pour une proposition, les membres jugent et repondent en convaincant le concerne’. Ainsi chaque village agit de la sorte et finalement , c’est comme si ,chacun des villages represente une pierre de cet immense territoire qu’est l’Algerie. Ces villageois etaient loin d’imaginer que des charognards etaient venus de Oujda pour planifier la destruction de toutes ces pratiques democratiques des villages. Plus eclaire’ , un homme , patriote et nationaliste, avec un vecu revolutionnaire, baignant dans le politique depuis son jeune age, avait tente’ d’eveiller ces consciences montagnardes en leur inculquant cette notion ,jusque la meconnue, de Nation , d’ Etat et de gouvernement. Entre temps le GPRA , base fondamentale d’un Etat moderne , fut attaque’ et dissous. La mouwatana , la aarabia et la wahabia sont tombees entre les mains de vrais dinosaures, ceux qui n’ont pas disparu.
    .

    MOHAMMED BEKADDOUR
    5 août 2018 - 8 h 24 min

    @Kaci Mohand
    4 août 2018 – 21 h 23 min
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    Effectivement ce sujet n’est pas innocent, et mérite une discussion sérieuse pour mise au point. El Jazaïr existe, corps et âme, avec des frontières précises, les êtres qui vivent en son intérieur n’y vivent pas gratuitement, ni avec rien, à la limite on n’a pas besoin de donner des noms, mais il en faut, nous y avons chacun Une Carte NATIONALE d’Identité, celui qui ne l’a pas est soit Un Fou soit Un Étranger, point. Bitakate Etta3rif El Watani ! Nous sommes Un Watan par rapport aux autres Watans, Netanyahou est lui aussi un Watanyahou, on n’a pas le droit de nous la jouer, nous sommes El Watan EL JAZAÏRI, point !

    Kaci Mohand
    4 août 2018 - 21 h 23 min

    Cher monsieur,

    Sous des apparences innocentes (quoiqu’en politiques rien ne l’est vraiiment) votre article est totalement démagogique, encore un papalard bien mondialiste qui, prétendant faire mettre en lumière les mots « nationalisme » et « patriotisme » fait tout pour salit l’un et recadrer l’autre.

    Déja grossière erreur ou manque de recherche de votre part, pourtant si simple quand on prétends faire un article, en arabe « nationalistme » c’est « Quaoumyya » et « nationaliste » = Quawmi , patriote « watani » et patriotisme « Watanyya »

    Ensuite, je reconnais bien là la pate des intellectuels gauchistes qui présentent le sovietisme russe comme un patriotisme , alors qu’il était avant tout issus de la matrice internationaliste et cosmopolite marxiste, trotskiste, puis léniniste…même Staline n’était pas vraiment un patriote, les seuls parioes russes étant les armées blanches du Tsar Nicolas II qui ont été ravagées en 1917.

    Le nationalisme est tout simplement le concentré de défenses immunitaires qui composent un pays, un nationaliste un forcément un patriote militant, une composante à la fois romantique et réaliste, voulant sauver le peuple et la terre, le sang et le sol, et qui se bat pour la souveraineté totale.

    La nationaliste tu comme le simple patriote d’ailleurs, se sont engagés contre l’occupation inique de notre pays durant 132 ans par la république maçonnique française, comme il se bat aujourd’hui contre l’invasion étrangère, subsaharienne et occidentalo-sioniste de notre pays.

    Le nationaliste est agressif c’est certain, car la situation l’impose, mais jamais impérialiste! Il est n’est pas agresseur « 7aggar » mais un défenseur, un volontaire.

    Longue vie et gloire aux nationaliste et patriotes algériens !

    Karamazov
    4 août 2018 - 19 h 28 min

    Supposons, supposons kane, b3id echar 3lina! Que nous sommes attaqués par la Suède qui voudrait nous imposer un niveau de vie égal à celui des Suédois. Mais heureusement que nos tangos qui sont nés chinou de vrais patriotes ,veillent et eux voudraient nous donner le niveau de vie que 3labalkoum wech. De quelle coté combattriez-vous.
    Ayaw, dites-le-nous trach, franchma !

    ZORO
    4 août 2018 - 19 h 08 min

    il fut un temps ou le FLN nationaliste et patriote pour les algeriens etait taxe de terroriste par la France. De ce meme FLN post independance, ceux qui ont eu le pouvoir par la force des armes se sont declares patriotes et nationalistes et leurs adversaires des contre revolutionnaires ces derniers profiterent a leur tour de la conjoncture des annees noires pour se rehabiliter et se proclamer patriotes taxant leur adversaires jadis leurs compagnons d armes de terroristes sans faire de distinction Ce n est plus du qui tue qui?? mais du Qui est Qui???
    SIGNE ZORO…Z….

    Karamazov
    4 août 2018 - 17 h 16 min

    Ya3ni, ontarnous, combien parmi ceux qui sont fiers d’être du pays où ils sont nés auraient choisi ce pays s’ils avaient eu le chwa ?
    Dhaghène ipitite que l’on confond le devoir de défendre son pays en cas d’attaque extérieur ou son de devoir social : impôt, solidarité, respect des lois et patriotisme.
    Isk aimer l’endroit où on vit ce n’est pas du patriotisme ? Si c’est le cas, alors on peut préférer cet endroit à son propre pays où on est né. Comment définir quelqu’un qui préfère l’endroit où il vit au pays où il est né, et comment définirait-on celui qui préfère le pays où il est né à l’endroit où il vit depuis des décennies ?
    C’est kwa igzactma la patrie ?

    Selon Bruno Traven ( le trésor de la Sierra Madre, la révolte des pendus ,L’armée des pauvres…..)
    « Je sais maintenant que ma patrie est classée dans les dossier, je l’ai vue sous les espèces de fonctionnaires habiles à effacer en moi les dernières traces de patriotisme. Où donc est ma patrie ? Ma patrie est là où je suis, où personne ne me dérange, où personne ne me demande qui je suis d’où je viens et ce que je fais. » – Le vaisseaux des morts.

    On a demandé a 3In Eshitane : quel livre emporteriez-vous sur une île déserte: N’importe quel livre de Traven, répondit-il.

      Abou Langi
      4 août 2018 - 18 h 50 min

      Moua j’ai une autre kistyou ! Doit-on se battre avec ceux de son pays même si on ne partage aucuns de leurs projets de vie où avec ceux avec qui on partage le projet de vie sans être de leurs pays ?
      Et là on rejoint plutôt B. Traven. Comme dit chinou : Thamourth-ik seddaw idharnik : ta patrie est sous tes pieds !
      Isk dans ce cas il n’existe pas une patrie sans terre , sans pays ?

    Hakikatoune
    4 août 2018 - 13 h 06 min

    Cher Monsieur Kaddour Naïmi , merci pour votre contribution ! Cependant, permettez-moi de faire deux petites remarques, très petites ! Dans votre article vous commencez déjà par donner un petit coup de griffe au mouvement récemment créé dénommé “citoyenneté-démocratie” (Mouwatana) en vous concentrant plutôt sur la syntaxe des mots que sur le contenu progressiste de son message ! Mais bon çà ce n’est pas trop méchant tout çà !

    Ensuite vous glorifier le  » nationalisme » du mouvement national algérien en le présentant comme étant un vrai patriotisme. Je vous cite : le nationalisme algérien était en réalité un patriotisme. Je pense que ce qu’on appelle le « mouvement national algérien » était plutôt plus pan-arabique que patriotique algérien. D’ailleurs dans votre article vous oubliez sciemment (j’utilise exprès le terme « sciemment » vu que théoriquement un intellectuel ne doit pas être sectaire ou oublieux) de mentionner que le mouvement national se voulait exclusivement d’obédience arabo-islamique (on l’a constaté même après 1962) mettant de côté totalement la dimension patriotique algérienne des berbères, des Amazigh ! Rappelez vous la crise berbère de 1949 !! Je veux bien que le « nationalisme » algérien soit patriotique, mais n’oublions pas aussi que les Imazighène , les berbères, étaient eux aussi de grands patriotes !! Donc, ce nationalisme du mouvement national d’obédience uniquement arabo-musulman n’est pas aussi « patriotique » que vous le prétendez car il pensait plus à la Oumma Islamya, au nationalisme arabe, au panarabisme qu’à l’ALGÉRIE, à proprement parler !

    Mes petites remarques n’enlèvent en rien l’intérêt de votre contribution. Sans rancune et mes respects !

    MOHAMMED BEKADDOUR
    4 août 2018 - 12 h 01 min

    L’être humain n’a jamais eu qu’une patrie, La Terre, il s’amuse maintenant à chercher où la vie serait possible ailleurs que La Terre, et quel théâtre sanglant, Dante a écrit « La divine comédie », Balzac « La comédie humaine », le meilleur aura été et restera à jamais Un Musulman, Ibn Khaldoun, qui en exergue à Son Discours sur l’histoire universelle a écrit, (Belle humilité dont aucun non musulman n’a été et n’est capable) : « L’Homme est un ignorant qui apprend »… Cher Kaddour Naimi, ta contribution sera féconde ! Vidons nos sacs, avant de continuer ce beau voyage vers… Eh! Oui, vers Ad patres ! Ad patres ? Non, Dieu n’est pas « Le Père », mais Patrie pose la question du père, attention aux Sans Père, ce sont eux qui faussent la discussion. Watani, Watani !

    Abou Langi
    4 août 2018 - 11 h 30 min

    C’est ça:  » patriotisme » et « nationalisme » c’est pas kif-kif: Sacré distingo ! Le mot patrie c’est la version suppositoire du mot nation vendu aux prolos exclusivement..
    Les prolétaires n’ont pas de patrie , Disait Abou Karl El Marksi. Ni de nation, ni de piyi, ni de watan, nini ! Celui qui n’a rien n’a rien ipicitou!

    Abou Langi.
    4 août 2018 - 11 h 23 min

    En aghab ingiryen on disait bled. Watan c’est bel 3arabiyatou el fous’ha. et dipwi l’a3ravizasyou kane. Kanta en thamazight…

    Karamazov
    4 août 2018 - 11 h 14 min

    En tamazighth… le même mot désigne tout ça: Thamourth: la terre …! H.U

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