L’énigme Algérie : une nouvelle ère politique ? (1)

Algérie
Le début d'une nouvelle ère pour l'Algérie. New Press

Par Tewfik Hamel – L’Algérie est une source de surprises continue qui fait qu’aucun consensus n’existe aujourd’hui entre les analystes et les services secrets étrangers sur la direction que prend le pays. En bref, l’Algérie est un puzzle pour les experts, pour ses propres politiciens et pour le peuple algérien. Le pouvoir algérien est resté fidèle à lui-même. Toujours opaque. Même les services secrets étrangers qui scrutent la «boite noire» ne savent pas vraiment qui gouverne en Algérie. Le président Bouteflika représente un puissant centre d’intérêts : un «ils» indéfini. Mais il est clair qu’il n’est plus en mesure de jouer son rôle d’équilibriste. La crise algérienne est par essence politique. En 1989, c’était la «perestroïka sans glasnost», trente ans plus tard et après une «sale guerre » et c’est toujours «perestroïka sans glasnost». Une situation marquée par l’exclusion politique, économique, sociale et culturelle, et une fracture entre la société et le pouvoir, une corruption structurelle, un climat de tensions permanent et un vide politique. Tout bien considéré, la normalisation économique de l’Algérie est toujours en suspens – même si les dirigeants ne ménagent aucun effort pour nous convaincre du contraire- et elle est peu probable de se produire sans une normalisation préalable du système politique. L’échec du pouvoir algérien découle de son approche économiste et techniciste qui se ramène à la technicisation et l’économisation du politique : apporter des solutions techniques et économiques à une crise politique.

Par politique, nous voulons dire ; décider qui obtient quoi, comment, où et quand dans un contexte spécifié. C’est-à-dire les institutions politiques, correctement définies, et non des conditions économiques, la démographie, sont les plus importants prédicteurs de l’apparition de l’instabilité politique. En ce sens, cette contribution se veut être une réflexion sur les aléas et contexte de la transition démocratique. Elle souligne les défis pratiques que suscitent les périodes de transition, centralité des institutions et la difficulté de traduite les attentes des populations et les déclarations générales en lignes politiques et stratégies opérationnelles. L’article évite de proposer un plan d’action car la transition démocratique n’est pas un processus rationnel.

L’opposition : l’impératif d’une vision de l’avenir

Le pays se trouve à un carrefour crucial de son évolution politique. Il doit relever des défis simultanés posés par des forces nationales, régionales et mondiales. Globalement, le pays connaît une phase de transition classique, par essence instable mais aggravée par certains facteurs. L’Etat algérien reste fragile. Sa stabilité est celle d’une pyramide inversée. Les définitions de la fragilité sont construites autour de trois dimensions principales : défaillance d’autorité, défaillance de services et défaillance de légitimité. Respectivement, elles se produisent lorsque l’Etat ne parvient pas à protéger ses citoyens contre la violence ; fournir des services de base à tous les citoyens, et être reconnu comme légitime par ses citoyens. La démocratie et la paix ne se déplacent pas toujours vers l’avant main dans la main : parfois, les progrès de la démocratisation menacent la paix et les compromis nécessaires pour la paix restreignent ou retardent cette démocratisation. Les risques d’instabilité et de conflit sont considérablement importants dans les démocraties partielles comme l’Algérie. La nature complexe de la politique ne peut pas être simplement traduite dans les slogans et mots à la mode. Le «dégagisme» (dégagez !) n’est ni un programme politique ni une fin en soi. Gouverner c’est prévoir et anticiper, et l’état final recherché n’est rien d’autre que l’édification d’un Etat démocratique moderne. Qui va chapeauter cette transition ? Personnellement, il me semble pertinent de désigner une femme pour conduire la transition ; l’occasion de marquer une vraie rupture, d’envoyer un message clair à propos de la nouvelle Algérie que nous voulons construire (Voici l’Algérie que nous voulons) et de reconnaître le rôle et les sacrifices de la femme algérienne.

Lorsque’on parle de «transition démocratique», il convient de faire trois mises en garde. Primo, les politiques et les justifications qui vont émerger sont le résultat de débats intenses au sein du cercle restreint des décideurs et de la bureaucratie gouvernementale dans son ensemble. Penser la transition démocratique comme étant développée d’une manière primitive à partir d’une sorte de tabula rasa par un acteur rationnel unitaire revient à mal comprendre le processus d’élaboration de la politique publique. Même si les bureaucraties gouvernementales sont caractérisées par une grande inertie cognitive, il existe de profondes différences dans l’évaluation de la situation même dans le cercle intime du président. Ces tensions se sont traduites par l’incertitude de l’opinion publique algérienne quant à l’avenir du pays. Secundo, c’est une erreur de penser la transition démocratique comme un produit entièrement rationnel. Les termes de base de la stratégie invoquent des images hautement émotionnelles de l’identité et de la raison d’être. En conséquence, les acteurs appliquent perception subjectives aux arguments développés pour guider et justifier l’action. Si la raison et les preuves jouent un rôle, les valeurs, la culture et les émotions font de même. Enfin, la transition démocratique est l’aboutissement d’un débat politique et de contestations. En tant que tel, il est toujours sujet à des changements, à mesure que différents groupes poursuivent des objectifs différents.

Il y a en effet une tendance à penser la transition démocratique comme un processus rationnel c’est-à-dire comme un plan d’action formulé l’aide de personnels qualifiés. Dans cette image idéalisée, les dirigeants nationaux rassemblent un groupe d’hommes politiques (du gouvernement et de l’opposition), d’acteurs de la société civile et d’experts pour identifier et prioriser les défis à la sécurité nationale à travers la scanographie du contexte interne et externe, et l’élaboration d’un répertoire de réponses permettant de maximiser les opportunités et minimiser les risques. Après des arbitrages, ils présentent un projet qui constitue la base pour la transition démocratique. Au lieu d’être produit de planificateurs experts qui déterminent rationnellement les actions nécessaires pour atteindre les objectifs souhaités, la transition démocratique, en réalité, est le résultat de controverse, négociation et marchandage entre les fonctionnaires et les groupes ayant des intérêts et des perspectives différentes. Pour être efficace, l’opposition et la société civile doivent répondre à trois questions fondamentales. Que voulons-nous atteindre ou quels sont les buts recherchés ? Comment pouvons-nous y arriver ou quels sont les moyens ? Et quels sont les ressources disponibles, ou quels moyens qui vont être utilisés ? Pour conforter sa position auprès des populations et montrer sa capacité à gouverner, l’opposition doit présenter sa vision de l’avenir sous forme d’une feuille de route avec des contours plus ou moins clairs, apportant des réponses au pourquoi (justifier été expliquer sa démarche), comment (expliquer la méthode d’y arriver), quoi (les ressources nécessaires humains et matériels, institutionnel), quand (le temps nécessaire pour la mise en place de feuille de route).

Le pouvoir à tout fait pour abîmer l’opposition. Mais cela ne dispense pas cette dernière de ses responsabilités dans cette période charnière de l’histoire de l’Algérie. Elle doit reprendre l’initiative, monter qu’elle aussi une opposition de gouvernance c’est-à-dire capable de gouverner. Elle doit présenter sa vision d’avenir. Une vision présente des idées pour un changement significatif basé sur de nouvelles approches proposées sur la façon de gérer les affaires de la city. Ces idées proposent comment les différents acteurs pourraient faire quelque chose de significativement différent à l’avenir. Une vision est une notion ou la déclaration d’une idée avec une expression de la façon dont quelque chose pourrait être fait ; une visualisation des opérations futures qui décrit la façon dont un acteur pourrait employer les capacités nécessaires pour relever les défis futurs et explorer les opportunités potentielles. Les visions sont tournées vers l’avenir. Elles sont des déclarations succinctes et inspirantes de ce qu’une organisation a l’intention de devenir/atteindre à un moment dans l’avenir. Le développement d’une vision est précédé par la prévision d’un futur pragmatique réaliste pour créer une estimation de ce que l’avenir est susceptible d’être. En faisant cela, les acteurs regardent l’histoire, la situation et les tendances. La vision est basée sur la réalité à un moment donné et se préoccupe d’un avenir substantiellement différent du présent. La stratégie est le mécanisme de croisement pour déplacer le monde comme prévu au monde de notre vision. Il n’y a pas un moteur plus puissant conduisant une organisation/société vers l’excellence et le succès à long terme qu’une vision attrayante, réalisable et largement partagée de l’avenir. La vision est une image mentale de ce que le monde futur devrait être. Elle est un élément essentiel du leadership politique et l’art de gouverner. Elle oriente et façonne les forces et les tendances qui nous affectent individuellement et organisationnellement. La vision se réfère à une image de l’avenir avec quelques commentaires, implicite ou explicite sur pourquoi les gens devraient s’efforcer de créer cet avenir.

La vision donne une orientation à la fois à la formulation et l’exécution de la stratégie. Elle rend la stratégie proactive plutôt que réactive, à propos de l’avenir. En définissant un état final souhaité, puis en communicant cette vision, qui est un acte intrinsèquement communicatif, les dirigeants à tous les niveaux peuvent façonner et gérer le changement vers une fin souhaitée. Dans un processus de changement, une bonne vision répond à trois objectifs importants. Tout d’abord, en clarifiant la direction générale du changement, elle simplifie des centaines ou des milliers de décisions plus détaillées. Deuxièmement, elle motive les gens à prendre des mesures dans la bonne direction, même si les premières étapes sont personnellement douloureuses. Troisièmement, elle aide à coordonner les actions des différentes personnes d’une manière remarquablement rapide et efficace. Les dirigeants qui ont guidé avec plus de succès le destin de personnes, d’organisations et de société ont compris et communiqué le pouvoir de la vision. Une caractéristique essentielle de tous les leaders efficaces est la capacité d’avoir une vision de l’endroit où ils essaient d’aller et de l’articuler clairement aux disciples potentiels afin qu’ils connaissent leur rôle personnel dans la réalisation de cette vision. Devant convaincre un large public possible et «capturer succinctement le résultat stratégique désiré» ou l’état final souhaité, la vision efficace est généralement (sinon, pour être «efficace», doit être) courte, souhaitable, ciblée, imaginable, flexible, faisable, positive, motivante et facilement transmissible. L’opposition a besoin de cette vision pour conforter sa position. C’est crucial pour l’avenir de l’Algérie. Comment envisage-t-elle l’avenir si le décide le 18 avril prochain, par exemple ?

La transition entre fiction et pratique

Les pressions pour la réorganisation politique, économique et sociale sont devenues si fortes sur les pouvoirs publics que des mesures doivent être prises sans doute dans l’espoir de limiter l’étendue des manifestations et mécontentement. La solution réside dans l’organisation et la rationalisation du changement social qui semblait maintenant inévitable face une population algérienne déterminée à réapproprier la chose politique. Ainsi peut être expliquée la décision spectacle de la transition démocratique géré par le régime. Toutefois, le gouvernement se trompe amèrement de diagnostic. Malheureusement, l’opposition elle aussi ne semble pas saisir la profondeur des transformations de la société algérienne. La question est donc comment atteindre l’objectif d’édification d’un Etat algérien moderne sans mettre en péril les réalisations obtenues. Pour pouvoir organiser et rationaliser le changement politique et social, il faut au préalable étudier et comprendre les règles qui l’ont régi. C’est une erreur de croire que le simple départ du clan présidentiel et le maintien des élections à la date prévue pourraient régler les problèmes de l’Algérie. A vrai dire, il est quasiment exclu que le pouvoir accepte le maintien de l’élection présidentielle le 18 avril prochain. Qui pourrait imaginer que le pouvoir organise une élection sans que le système ait son propre candidat. Après le retrait de Bouteflika, le système n’a plus de candidat. Le pouvoir n’a pas encore son dernier mot. La question est de savoir jusqu’à quel point pourrait-il aller pour préserver le statu quo.

L’idée de la «transition démocratique» fait son chemin, mais la vraie question est de savoir comment traduire les revendications et aspirations populaires en lignes politiques. Ces dernières doivent à leur tour être concrétisées dans des stratégies opérationnelles. En toute évidence, les politiques, les stratégies et les programmes sont exécutées à travers des hommes et des institutions. C’est crucial car il est rare que de nouvelles idées se développent dans le monde moderne en dehors des réseaux institutionnels. Des idées au sein d’une institution deviennent incarnées dans sa déclaration d’intention, son autodéfinition et son programme de recherche ou de formation, qui, à son tour, tend à perpétuer et à étendre les idées. En d’autre termes, la transition démocratique est une belle idée, mais la transition vers où ? Comment ? combien de temps fait-il ? Le régime parle de transition alors qu’il cherche à organiser sa succession, alors que les Algériens demandent une vraie transition. En d’autres termes, les mots comptent, mais le contexte est roi. Le plus important n’est pas de trouver langage commun, mais plutôt comment les acteurs l’utilisent pour décrire clairement l’interaction complexe entre la politique, la stratégie et la réalité de l’Algérie. Sans une compréhension de ce qui se passe, pourquoi se produit-il (y compris le contexte historique), comment s’est-il produit, et ce que les acteurs cherchent à atteindre, il n’y a pas de stratégie. C’est-à-dire ceux qui élaborent la feuille de route de la transition démocratique doivent connaître le contexte dans lequel ils agissent et comment il peut être canalisé pour atteindre l’état final recherché. Si elle a l’apparence d’un calcul rationnelle de fins-moyens, la transition en tant que processus est le produit de négociations et compromis — un processus non linaire et irrationnel.

Il est improbable que l’élection présidentielle dans le contexte actuel puisse régler les défis de l’Algérie. Cette dernière a besoin de réformes structurelles profondes qui peuvent être réalisées si elles sont soutenues par un large consensus. Les candidats actuels (ceux qui ont déposé un dossier au conseil constitutionnel) ont montré leurs limites en termes de capacités de mobilisation. Outre qu’ils ne représentent l’ensemble des composantes de la société algérienne, les récentes manifestations ont révélé la «délégitimation de la politique» en général et le rejet du clan présidentiel en particulier. La tâche de réformer les institutions existantes pour faire émerger une nouvelle architecture institutionnelle d’une nouvelle république algérienne moderne est difficile. Car les organisations et bureaucraties gouvernementales manifestent une aversion à l’adaptation. Les analyses mettent en cause les institutions plutôt que les individus. Une série de théories ont comme socle commun l’idée selon laquelle toutes les organisations et les bureaucraties résistent à des changements coûteux. Les organisations ont des cultures professionnelles et le changement majeur vient rarement de l’intérieur. Ici, la pression vient de l’extérieur, la mobilisation populaire en l’occurrence. Car les institutions humaines constituent en elles-mêmes un obstacle à une adaptation efficace − elles n’existent pas pour s’adapter à un monde changeant et incertain.

Plus qu’avant, les institutions algériennes sont plus en difficulté alors que l’environnement change plus vite. En même temps, le public est devenu plus exigeant à propos de l’argent qu’elles dépensent par rapport aux services rendus. Le but des organisations et bureaucraties gouvernementales est de créer la stabilité et la continuité, et affichent des «troubles d’apprentissage» ou des «routines défensives». Cette routinisation entrave le type d’apprentissage dont la société peut en avoir besoin dans le monde en évolution rapide. Ce qui signifie que la transition démocratique ne sera pas un processus linaire, nécessairement marquée par des frictions. Parce que peu d’institutions se revitalisent sans d’énormes pressions extérieures, la vigilance est mise. Le changement crée l’incertitude et produit des gagnants et des perdants. Les organisations visent à imposer l’ordre. Elles existent pour servir de freins à des changements importants qui perturbent les comportements existants. La plupart des bureaucraties s’opposent au changement comme il représente une menace directe à leur position. En d’autres termes, la mise en œuvre de la transition démocratique nécessite un investissement matériel, humain, organisationnel. Le processus d’élaboration, de mise en œuvre et d’institutionnalisation des réformes complémentaires peut prendre des mois voire des années. Cela suggère l’importance de la stabilité dans la mission et les ressources d’une organisation. L’entretien d’un organisme public nécessite non seulement l’obtention de capitaux (crédits) et de main-d’œuvre (personnel), mais aussi un soutien politique.

C’est le soutien politique qui fournit aux bureaucraties et dirigeants publics l’autonomie nécessaire pour appliquer les politiques et mettre en œuvre les changements qu’ils perçoivent appropriés. La réussite de la transition dépend du soutien populaire si le soutien le soutien politique fait défaut ; le soutien politique est à son plus haut niveau lorsque les objectifs de l’agence sont populaires, ses tâches simples, ses rivaux inexistants et les contraintes minimes. Ces conditions s’appliquent rarement aux bureaucraties gouvernementales et encore moins à des institutions chargées de conduire une transition démocratique ; c’est-à-dire qu’elles vont bouleverser les équilibres existants. En d’autres termes, il y aura toujours de la résistance et la volonté de maintenir le statu quo. Le maintien du caractère pacifique et structuration de la mobilisation populaire restent déterminants. Jusqu’à maintenant, le régime algérien (à l’instar de nombreux pays de la région) a adopté une stratégie de survie impliquant un pluralisme guidé, des élections contrôlées et une répression sélective. Il s’agit d’un exercice d’équilibre où les dirigeants diminuent ou augmentent les limites de l’ouverture politique en réponse à ce qu’ils considèrent comme facteurs stimulant le régime ; un cycle dans lequel le régime oscille entre autoritarisme et libéralisation selon leur perception de la menace. Le régime traite les attentes nationales en fonction des points de vue des dirigeants, de l’intensité de l’opposition politique, du degré des pressions internes et externes, entre autres.

(A suivre)

T. H.

Chercheur en histoire militaire

Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.

Comment (3)

    Tredouane
    20 mars 2019 - 22 h 32 min

    Très consistant votre article ,je dois le lire encor une fois ,cela dit,les solutions complexes un défis de faire comprendre à tous cette phase obligatoire,car comprendre la situation est certainement la moiter du chemin,mais à mon humble avis l’urgence est le changement des pseudos politique qui n’ont rien compris et /ou n’ont pas vraiment la capacité de comprendre à fin de non seulement anticipés les changement mais pour assumé leurs responsabilités et/ou rôle pour faire comprendre la Nation.
    Je pense que la Nation à démontré sans nulle doute qu’elle est vivante qu’elle comprends la notion du danger géopolitique et aussi elle as une force de propositions.
    Je reste très optimiste dans notre avenir et à suivre…………..

    Chaoui Ou Zien
    20 mars 2019 - 19 h 28 min

    Ces gens a l’origine douteuse sont des incendiaires. Leurs interets sont en jeu. Ils ne partiront pas sans avoir allume le feu. Il nous faut garder la tete froide face aux provocations qui ne seront loin de venir et continuer a manifester calmement et pacifiquement jusqu’a ce qu’ils quittent la maison Algerie.

    Il n'y a pas 36 milles solutions !
    20 mars 2019 - 15 h 10 min

    Bonjour ou Bonsoir chers compatriotes internautes !

    Mon ultime avis, proposition et après je baisse les armes de la réflexion et je me consacre aux marches surtout ! L’Algérie est dans une sorte d’épreuve de course contre la montre et en plus sans casque, ni vélo de haute technologie. Le débat sur l’après Bouteflika n’est qu’à ces balbutiement. Mais, pour cadrer le débat, à mon avis, il y a quelques petites choses à préciser, combien même pour une grande majorité du peuple le seul objectif premier c’est « Bouteflika dégage ». Moi, je reviens quand même à la solution que je soutiens, têtu que je suis, mais en argumentant quand même :

    1/ – En ce qui concerne le vide constitutionnel dont on parle souvent, pour moi, il y a de fait une sorte de vide constitutionnel déjà provoqué par Bouteflika lui-même en reportant « sine die » les élections et en voulant se maintenir au pouvoir coûte que coûte !

    2/ – Si le cabinet noir refuse, pour un raison ou pour une autre, la situation qu’il a provoqué (maintien de Boutef et report des élections), il y a la possibilité de maintenir les élections avec les candidats en lice entérinés par le Conseil Constitutionnel (Ghediri and Co) ! Il ne le fera pas, je pense. Il existe aussi un autre cas : celui d’obliger le Conseil Constitutionnel à déclarer l’empêchement (article 102 : report pour cause grave et durable du Président) en chambres réunies pour décider du report des élections, mais seulement avant le 18 avril la date du début de l’élection. Dans ce cas, les élections seront organisées 3 mois plus tard, après les 45 jours d’attente réglementaire. Mais le cabinet noir n’a que jusqu’au 18 avril pour faire actionner l’article 102 ! Je ne suis pas constitutionaliste, mais c’est çà la logique.

    3/ – Pour moi, cette solution par l’article 102 qui nous mènera trop tôt aux élections (3 mois) comporte un danger. Ce serait même quelque part un suicide. On courre le risque de voir sortir des urnes un autre candidat du clan du pouvoir, cousin de celui de Bouteflika, même si un nouveau gouvernement et même une autre instance indépendante des élections seront désignés ! Mais ya el khaoua, n’oublions pas que les personnels du pouvoir (fonctionnaires, une partie du haut commandement de l’armée, une partie des partis politiques de l’alliance présidentielle, une partie des corps constitués, etc… etc..) ne pourront pas être changer du jour au lendemain ! Donc, attention.

    4/- Puisque du fait du point 1/- on est dans une situation d’anomalie Constitutionnelle, la seul solution la plus sereine serait donc que Bouteflika remette symboliquement par un geste politique le pouvoir à un Comité des Sages ou un Haut Conseil de Transition qui prendra en charge la gestion de la transition avec toutes les déclinaisons des organes à créer pour se faire et se réaliser ! Cette solution doit évidemment être accompagnée par la muette, eh oui ! Paraît-il que certains très hauts gradés de l’armée et des officiers ne veulent plus de Boutef !

    5/- A mon avis, il ne faut pas aller aux élections avant de créer une charte électorale qui engage les partis politiques à respecter les principes de base d’une république, d’un Etat de droit (consécration des libertés individuelle et collective, interdiction d’utiliser la religion, l’identité nationale, le régionalisme, l’armée à des fins politiques. Tant que cette charte n’est pas rendu obligatoire dans l’exerce de la pratique politique, on n’est pas sortie de l’auberge !

    Et je vais vous dire une chose que vous savez peut-être : on n’a pas besoin de changer de Constitution pour faire cette charte car la dernière Constitution de 2016 prévoit cela dans son article dans son article 52. alinéa 16 qui stipule que :…  » Le droit de créer des partis politiques est reconnu et garanti. ….. mais les partis politiques ne peuvent être fondés en aucun cas sur une base religieuse, linguistique, …… raciale, de sexe, corporatiste ou régionale et que les partis politiques ne peuvent recourir à la propagande partisane portant sur les éléments mentionnés précédemment. » Donc malgré la présence de l’article 2 (Islam religion de l’Etat), cette constitution prévoit ces dispositions qui ne sont hélas pas appliquées, le Cabinet noir n’ayant pas eu le courage de demander aux partis politiques, notamment les partis islamistes ou même le RCD ou MDS ou Tahai El houria ou autres partis de revoir leur copie idéologique, de s’y astreindre à cet article et ce sans pour autant changer leur sigle !

    Donc, voilà ma position en 5 points et vous en faîtes ce que vous voulez ! Mais ne perdait pas trop de temps surtout avec nos vélos de l’ancienne époque … sans casque de sécurité, le béret jouant le rôle de …. multifonction !

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