Déclaration de candidature de Hassen Khelifati à la présidence du FCE

FCE
Hassen Khelifati, PDG d'Alliance Assurances. D. R.

Chers amis membres du FCE,

Notre pays connaît, depuis la grande marche historique du 22 février de grands bouleversements que peu de nations en ont été concernées. Aussi majestueux que les marches de Décembre 1961 qui ont libéré définitivement la patrie du joug colonialiste, les mouvements du 22 février avec leurs irrésistibles déferlantes populaires auront, au fil de chaque vendredi, balisé et consolidé la voie de l’Algérie vers la liberté et la démocratie.

Cette dynamique historique n’a épargné aucune institution de quelque nature que ce soit.Le vent de la liberté a ouvert toutes les portes et visité toutes les alcôves pour y chasser les démons de la corruption et du népotisme.

Le moment est venu pour toutes les forces saines du pays afin de s’engager résolument vers les nouveaux horizons dont la puissance de l’heure nous recommande de se libérer et de se préparer à réaliser la grande œuvre du renouveau national dont les fondements ont été définitivement scellés par la volonté inébranlable du peuple algérien.

Conscient de cet immense enjeu et de la nécessité de contribuer à sa réalisation, j’ai décidé de m’impliquer entièrement à ces tâches. Fervent défenseur de la culture d’entreprise et continuel contribuable au développement de notre communauté économique, j’ai l’immense plaisir et l’honneur de vous annoncer mon intention de présenter ma candidature à la présidence de notre association.

Les fondateurs historiques du FCE ont entendu doter la communauté des affaires d’une représentation dynamique armée de capacités intellectuelles et de moyens matériels afin de lui permettre de jouer un rôle important en sa qualité d’acteur économique avec les autres partenaires économiques et sociaux. Se distinguant dès sa création, de la représentation patronale antérieure, le forum était porteur de grandes ambitions et était perçu comme un acteur sérieux et efficace, capable de porter les préoccupations de l’entreprise d’une part et de représenter les intérêts des entrepreneurs aussi bien face aux autres partenaires sociaux qu’auprès des pouvoirs publics, dans l’intérêt bien compris et consensuel des acteurs de l’économie nationale.

Ainsi, l’image des chefs d’entreprise que nous sommes a été sérieusement affectée car assimilée, bien malgré la majorité d’entre nous, aux abus et travers commis par certains représentants bien en vue du Forum des chefs d’entreprise. Malheureusement les postures adoptées par la direction de notre association ces dernières années y sont pour beaucoup.

Dans un passé pas très lointain, je me suis énergiquement opposé par écrit et publiquement à ces incohérences. J’étais intimement convaincu, que la majorité d’entre nous étions contre le mode de fonctionnement établi par le Président sortant et son équipe restreinte au sein même du conseil exécutif. Ces derniers, dans une confusion d’ambitions malsaine ont réussi a placer le Forum dans une situation fragile et peu crédible.

Cette proximité contre nature, outre qu’elle suscitait des scissions au sein de la communauté des affaires, a abouti à générer un clientélisme qui a tôt fait de se substituer au rôle naturel qui est le sien : celui de produire plaidoyers et réflexions à même de favoriser l’émergence d’un climat des affaires sain et capable d’encourager la diversification de notre économie, de promouvoir un dialogue social et d’accélérer la sortie de l’économie rentière.

Il est plus que temps de doter la communauté d’affaires d’une représentation catégorielle digne du rôle qu’elle est appelée à endosser dans l’économie nationale en reconstruction pour éloigner l’image exécrable qu’on voudrait lui coller et redresser son image d’honorabilité et de sérieux dont on n’aurait jamais dû s’éloigner. Il est temps d’engager toutes les mesures afin de rétablir notre organisation dans son rôle d’origine.

Parce que j’ai côtoyé, au sein du FCE, de nombreux chefs d’entreprise qui voyaient avec amertume et grande tristesse cette dérive de leur Forum et qui s’en trouvaient dès lors marginalisés ; parce que j’ai constaté que la majorité des membres étaient de bonne volonté et prêts à œuvrer pour que l’organisation retrouve son aura et son rôle, et parce que le Forum ne saurait être confiné à l’image que certaines personnes ont donné de lui par leurs pratiques incohérentes.

Pour toutes ces raisons et encouragé par de nombreux amis membres sincères du FCE, j’ai décidé solennellement de m’engager dans la nécessaire œuvre de redressement, voire de refondation du Forum des Chefs d’Entreprises, en me présentant aux élections pour la présidence du FCE du 24 juin 2019.

Ma candidature est naturellement accompagnée d’un programme de rupture par rapport aux objectifs, à la gouvernance et au mode de fonctionnement qui nous ont conduits à cette situation.

Sans une refondation totale de notre association, le Forum continuerait à être un appareil au service d’un groupe d’intérêts qui, forcément, se retrouverait dans la confusion dans laquelle nous nous sommes déjà trouvés.

Ce programme de rupture, que je vais détailler ultérieurement, veillera à inclure tous les membres et afficher des valeurs pour le seul intérêt de l’économie nationale et des entreprises membres de l’association. Je proposerai un changement du mode de gouvernance, ainsi qu’une nouvelle organisation impliquant l’ensemble des membres. Nous devons clairement afficher et assumer le caractère apolitique de notre organisation et mettre en avant le développement du Pays et de son Peuple.

Le deuxième aspect de mon engagement, concerne les immenses défis économiques que le Pays devra relever. Nous engagerons probablement une longue période de transition qui, passée la période de turbulences, offrira d’énormes opportunités pour les investisseurs nationaux et internationaux. Nous devons ensemble être conscients de ces enjeux et nous préparer en tant qu’entreprises algériennes à être au cœur des politiques publiques économiques. Il nous faudra rattraper le retard d’investissement et de modernisation de nos capacités et de nos modes de gestion et de gouvernance.

Il s’agit pour nous d’accompagner l’émergence et le développement d’une nouvelle élite entrepreneuriale et de nouveaux managers capables de relever les immenses défis qui nous attendent : la proposition d’emplois décents pour les jeunes diplômés, le développement de la compétitivité internationale de notre économie et son insertion dans les chaînes de valeurs, la transformation digitale et technologique, les défis écologiques et enfin le développement effectif de la responsabilité sociale des entreprises.

Il va sans dire que nous ne pourrons affronter ces défis futurs avec un monde de l’entreprise sous-représenté, mal organisé voire disloqué. Notre association, si elle arrive à se renouveler totalement, peut jouer ce rôle de force de propositions agissant dans l’esprit d’une coordination nationale fédérant les préoccupations du patronat, dans le respect de l’indépendance des différentes associations professionnelles et organisations patronales.

Pour conclure, je voudrais dans le cas où vous m’élisez à la présidence du Forum, m’engager formellement à :

  1. Respecter et faire respecter la stricte neutralité politique du forum dont le rôle n’est pas de se mettre à disposition d’un quelconque parti politique. Les membres du forum demeurant bien entendu, libres de leurs engagements politiques mais à titre strictement personnel avec interdiction formelle d’engager le Forum. A ce titre le forum s’interdira toute initiative à caractère politique (déclaration de soutien politique, participation financière et/ou matérielle à une quelconque campagne électorale ou tout financement des institutions politiques, etc.)
  2. Conformer impérativement le FCE aux missions qu’il s’est données ou de celles qu’il est amené à se donner dans le futur, conformément aux lois de la République.
  3. Entamer un débat interne pour enrichir les statuts du Forum dans la perspective de renforcer son fonctionnement démocratique et notamment pour promouvoir le rôle des jeunes et des femmes chefs d’entreprises. A ce titre, un large débat impliquant l’ensemble des membres du FCE dans l’option ou non de transformer le FCE en syndicat patronal.Dans ce sillage,les membres se prononceront sur le maintien, le cas échéant, de son appellation actuelle.
  4. Recourir, à chaque fois si nécessaire, au vote à bulletin secret ou tout autre moyen moderne, tel que le vote électronique, pour régler les questions d’intérêt commun et promouvoir le consensus le plus large dans la prise de décision.
  5. C’est vrai que le FCE a pris une dimension nationale avec l’installation des délégations de wilaya, mais les délégués sont complètement marginalisés de la décision et livrés souvent à eux-mêmes et sans écoute, d’où notre projet de donner plus de rôle exécutif aux délégué(e)s à travers un mécanisme de représentation dans l’exécutif directe ou périodique. Les délégué(e)s sont le fer de lance du nouveau Forum avec un rôle plus décisif à l’avenir.

L’accès aux responsabilités dans les organes exécutifs doit être basé sur le mérite, la compétence, l’expertise et l’expérience.Nous proposerons une marge proportionnelle dans le vote direct des organes exécutifs, afin d’offrir des opportunités aux compétences et ne pas laisser la décision à la discrétion d’une minorité.

Parce que je reste convaincu que le FCE recèle en son sein suffisamment de compétences et de bonnes volontés pour porter avec moi cette ambition que c’est en toute confiance que je m’engage envers vous et vous donnerais ma pleine mesure dans cette mission humaine porteuse de grands espoirs.

Chéraga, le 13 mai 2019

Hassen Khelifati

Président-directeur général d’Alliance Assurances Spa

Commentaires

    Anonimaoui
    13 mai 2019 - 14 h 00 min

    Je pense que le sigle FCE est souillé et discrédité à jamais car pour les Algériens il symbolise le système Bouteflika où l’oligarchie a usé et abusé de sa compromission avec les tenants du pouvoir mafieux qui a détruit l’économie du pays pendant 20 ans de gabegie et de despotisme. D’ailleurs on y est toujours.
    Ce que je recommande aux hommes d’affaires, chefs d’entreprises et investisseurs honnêtes et patriotes est de s’organiser au sein d’une fédération nationale où les critères d’adhésion soient sévères en termes de probité, d’origine des biens, de fréquentation, de collision avec le pouvoir politique pour mettre en place une organisation patronale digne de ce nom et non une association de malfaiteurs comme le FCE de sinistre mémoire.

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