Le chef d’état-major met en garde contre le retour à la décennie noire

GaidSalah
Le général major Gaïd-Salah. D. R.

Par Kamel M. – Le chef d’état-major de l’ANP a mis en garde, ce mardi à partir de l’extrême-sud du pays, contre un retour à la décennie sanglante. Le général Ahmed Gaïd-Salah a, à ce propos, insisté sur la nécessité de privilégier le dialogue pour éviter tout glissement.

A travers cette mise en garde, l’institution militaire paraît embarrassée par l’absence de solution à la crise politique actuelle. Les manifestants, toujours aussi nombreux, refusent tout «compromis» avec ce qu’ils qualifient de «résidus de l’ancien régime», alors que l’armée veut éviter coûte que coûte de s’éloigner de la Constitution en insistant sur la nécessité d’aller vers des élections présidentielles dans les plus brefs délais.

La date butoir du 4 juillet semble ne plus être retenue comme échéance incontournable pour rétablir le processus électoral. Le patron de l’armée n’y ayant plus fait référence depuis son dernier discours. Mais son avertissement d’aujourd’hui résonne comme un ultimatum à l’adresse des manifestants auxquels il veut signifier que l’approche nihiliste ne peut pas être «tolérée» indéfiniment et que l’Etat devra à un moment donné reprendre ses «prérogatives pleines et entières».

L’empêchement dont a été victime le ministre de l’Energie, hier lundi à Tindouf, où des citoyens lui ont barré la route, a vraisemblablement été interprété comme une nouvel outrage aux institutions de l’Etat qui n’arrivent plus à assumer leur rôle dans cette conjoncture délicate où de nombreux indices montrent que l’économie s’essouffle et que les investisseurs étrangers commencent à penser sérieusement à quitter le pays, selon de nombreuses sources.

Le général Ahmed-Gaïd Salah est également conscient des tentatives des résidus de l’ancien parti extrémiste, le Front islamique du salut (FIS), dont les acolytes du binôme Abassi-Benhadj cherchent à réoccuper le terrain à travers des communiqués et des slogans violents scandés par des intégristes qui manifestent ostensiblement leur intention de récupérer le mouvement populaire comme en octobre 1988.

Tous ces facteurs, ajoutés aux menaces d’infiltration du hirak par des ONG étrangères qui s’appuient dans leurs actions subversives sur des activistes à partir de l’Algérie ou installés à l’étranger – Maroc, France, Grande-Bretagne, Suisse, Qatar, Turquie, etc. –, font craindre à la hiérarchie militaire un basculement vers un nouveau cycle de violence, alors que le pays sort à peine de plus d’une décennie de terrorisme barbare.

K. M.

Comment (69)

    VOSTAF
    1 juin 2019 - 12 h 58 min

    Gaid Salah est le moins pire en ce moment mais c’est la seule option dont nous disposons. Il faut raison garder et lui faire confiance. Il a expréssement dit qu’il ne voulait pas le pouvoir. Faisons lui confiance et voyons ce qu’il en sera. Ne serait ce que pour préserver l’Algérie de l’abîme des années 90. Ayez confiance mes frères et soeurs. L’Algérie s’en sortira.

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