Son départ suscite des interrogations : Saïd Abadou a-t-il été évincé ?
Par R. Mahmoudi – Le secrétariat général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a annoncé, dans un communiqué lundi, la désignation d’un illustre inconnu, Mohand-Ouamar Benlhadj, pour gérer les affaires de l’Organisation, en remplacement de son secrétaire général, Saïd Abadou, incapable d’assumer ses fonctions pour des «raisons de santé», précisait le communiqué.
Le motif avancé par l’ONM pour expliquer ce départ précipité de son secrétaire général laisse perplexe. Les observateurs de la scène nationale ont été nombreux à se demander, en effet, si l’inamovible Saïd Abadou n’avait pas été victime de pressions – internes ou externes – pour quitter son poste, suite à l’appel rendu public la veille et dans lequel l’ONM exhortait le pouvoir à accepter une période de transition, à travers l’organisation d’une conférence nationale regroupant des représentants du hirak, des partis politiques, des organisations nationales, des syndicats et des personnalités académiques et nationales, en vue de l’élection d’une personnalité nationale ou d’un organe composé de plusieurs personnalités qui superviseraient la gestion d’une transition pour une période maximale d’une année.
Selon l’ONM, cette conférence nationale pourrait adopter rapidement une forme et une feuille de route qui permettraient aux institutions du pays de répondre aux demandes de la population et de poursuivre, dans le même temps, leur fonctionnement normal.
Silencieuse depuis le début des manifestations, l’Organisation des moudjahidine est ainsi la seule parmi toutes les organisations dites de masse à oser appeler à une transition politique, au moment où le nouveau pouvoir rejette formellement cette option.
R. M.
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