L’urgence d’une réforme des fonctions des directions du système universitaire

étudiants vide
Lors de la marche des étudiants hier à Alger. PPAgency

Par Pr Nadji Khaoua – Le vide se comble par des décisions courageuses, lucides, fermes et patriotiques, concourant à la mobilisation de tous pour la construction, aussi rapide que possible, de la IIe République moderne et sociale.

Aujourd’hui, des milliers de nos étudiants manifestent à travers les villes universitaires du pays. Est-ce seulement pour des revendications générales ? Ou bien, est-ce aussi surtout parce qu’ils vivent sous un système universitaire dirigé à plusieurs niveaux (directions centrales, rectorats, facultés) par des personnes qui sont soupçonnées, depuis des lustres, de n’avoir ni mérite académique ni éthique ?

Certains parmi ces responsables ne peuvent présenter ni CV académique irréprochable en conformité avec leurs fonctions de direction, ni aucune autre qualité d’aucune sorte. Leur seul mérite est d’avoir été, année après année, les soutiens indus nécessaires, dans le silence complice de leurs responsables hiérarchiques.

Pourtant, ces gens-là durent dans leurs fonctions depuis des années et souvent des décennies.

Au vu de cette situation unique parmi les systèmes universitaires dans le monde, la démobilisation générale des enseignants et des étudiants ne peut ni étonner ni être considérée comme un épiphénomène. Les données statistiques brutes des départs à l’étranger des meilleurs étudiants le prouvent et indiquent l’urgence, aujourd’hui avant demain, de changer ces gens coupables de la descente aux enfers de nos universités.

La construction d’une IIe République moderne est à ce prix.

N. K.

Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.

Comment (5)

    Mme CH
    15 juin 2019 - 1 h 18 min

    Le MESRS et les universités ne sont pas aussi propres que l’on ne croit…! Ouvrez des enquêtes et vous allez être choqués…par la corruption, la triche, les détournements, les passe-droits, le clanisme, le Beni3amisme, le favoritisme, qui sévissent dans ces lieux censés être des pôles d’excellence…!
    Pourquoi ne pas revoir le système des Cous qui ne profite qu’à la 3issaba -(du responsable au cuisinier à l’agent de sécurité…)- des universités et les fournisseurs….?

    Pr Nadji Khaoua
    12 juin 2019 - 19 h 30 min

    Dans mon propos, il ne s’agit aucunement d’individus. Mais le but essentiel est de redonner son statut a l’univetsite et ses principales fonctions (accumulation, transmission et si possible, production du
    savoir).
    Pour réaliser ces objectifs cruciaux pour notre pays et les plus mobilisateurs de nos
    ressources humaines, il faut redonner leur
    place aux critères scientifiques (C.V) et éthiques dans le choix des responsables (tous les responsables) charges de gouverner l’universite, sans que les différentes sortes de complaisance et de complicité détournent ces critères.

    Pr Nadji Khaoua

      MELLO
      13 juin 2019 - 6 h 55 min

      N’y a t il pas possibilité d’élire le recteur de l’Université ainsi que les doyens des facultés par leurs pairs enseignants et tout le personnel pédagogiques ?.
      Ceci dans le but de cesser ces nominations centralisées et par accointance.

    MELLO
    12 juin 2019 - 19 h 17 min

    Merci Professeur, un apport pédagogique , mais aussi politique qui ouvre un débat sur l’avenir de l’Université.
    Personnellement , certaines preoccupations me taraudent l’esprit.
    1- l’accès aux universites , toute filiere confondue, doit être ouvert , sur concours si possible ,a tout Bachelier quelque soit sa moyenne. L’étudiant suivra la filière qui lui convient le mieux.
    2- les bourses octroyées doivent être revues a la hausse pour une équivalence de 18 000 Da mensuel . Ceci permettra a l’étudiant de se prendre en charge , d’être responsable de son budget . Parallèlement , les chambres, la restauration et le transport doivent être revues a leur juste valeur pour de meilleures prestations. Un repas actuellement a 1,20 DA c’est insensé.
    3- élaguer toutes les structures non pédagogiques au profit de spécialistes en la matière: restauration-securite-transport-gestion des cites universitaires. Ou encore décentraliser ces fonctions au profit de chaque université en donnant les possibilités de gérer selon les criteres régionaux.
    Ces propositions verront un meilleur cadre de réussite et un taux d’échecs reduit .

    selma
    12 juin 2019 - 12 h 06 min

    En effet, tout-à-fait d’accord avec le contenu de ces propos. Il est grand temps de secouer l’églantier et beaucoup de dossiers épineux attendent le nouveau ministre, qui a bien démarré, il faut le reconnaître

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