28e vendredi de marche : des millions d’Algériens dans la rue pour exiger un Etat civil
Par Mounir Sarraï – Des millions d’Algériens sont sortis dans les rues d’Alger et des autres villes du pays pour rejeter haut et fort la feuille de route que le pouvoir en place veut faire passer et exiger, de ce fait, une période de transition afin d’instaurer un Etat civil et lancer le processus pour une véritable démocratie.
Des hauts du boulevard Didouche-Mourad à la rue Larbi-Ben-M’hidi, en passant par Audin, de la place du 1er-Mai à la Grande-Poste, en passant par Hassiba-Ben-Bouali et Boulevard Amirouche, les manifestants rejettent de fond en comble le discours du pouvoir, accusant les partisans de la transition de «traîtres et coopérants» à la solde de la «issaba (gang)», un mot inventé par le chef d’état-major de l’ANP pour désigner ses adversaires.
Les manifestants, beaucoup plus nombreux que les précédents vendredis, répondent énergiquement aux menaces à peine voilées contre eux, affichant leur détermination à aller jusqu’au bout de leurs revendications et donc à acheter leur révolution déclenchée le 22 février.
Des slogans appelant à la libération des détenus politiques comme ces manifestants arrêtés pour avoir brandi l’étendard amazigh ont été scandés tout au long de cette 28e marche qui annonce un renforcement du mouvement populaire à la rentrée sociale qui s’annonce hautement politique.
Les manifestants ont également réclamé un Etat civil et non militaire. La même mobilisation et détermination ont été enregistrées dans les autres wilayas du pays où les manifestants ont scandé des slogans hostiles au chef d’état-major de l’ANP qu’ils désignent comme responsable du blocage de la situation politique.
Ainsi donc, la marche pour un véritable changement du système politique se poursuit de pied ferme, en dépit de la répression et des tentatives d’empêcher la marche à Alger, avec l’installation d’un nouveau dispositif policier à place Audin.
M. S.
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