Le message émouvant d’un membre du Hirak à sa fille à partir de sa cellule
Par Houari A. – Un détenu d’opinion emprisonné pour avoir porté l’étendard identitaire amazigh, symbole de l’unité nationale autour des origines lointaines du peuple algérien, a publié un message émouvant dans les colonnes d’un journal pour souhaiter un joyeux anniversaire à sa fille qui fête son quatrième anniversaire sans son père.
«Dassine, ma fille, hier, 21 décembre 2019, tu as soufflé ta 4e bougie. Moi, ton papa, Makhlouf Bibi, détenu à la prison d’El-Harrach pour port de l’emblème amazigh, je te souhaite un joyeux anniversaire», a écrit ce prisonnier d’opinion victime de la dictature de Gaïd-Salah.
Le message de Makhlouf Bibi à sa fille a été largement relayé sur les réseaux sociaux en guise de soutien et de solidarité avec son auteur et avec tous les citoyens, militants du Hirak, responsables politiques, journalistes et artistes emprisonnés suite à des procès expéditifs sur ordre du chef d’état-major de l’armée.
Les promesses faites par le nouveau Président de corriger cette injustice n’ont, pour le moment, pas été tenues. Au contraire, le jour même où Abdelmadjid Tebboune prêtait serment, un homme de culture, Abdelkader Djeriou, était arrêté à Oran pour les mêmes accusations politiques pour lesquelles des centaines de citoyens croupissent dans les geôles du pouvoir.
Le nouveau chef de l’Etat a fait état de son désir d’ouvrir un dialogue avec l’opposition et des représentants du Hirak, ce à quoi ces derniers répondent qu’il ne peut y avoir de discussions sans la libération de tous les détenus d’opinion, la fin de l’instrumentalisation de la justice, la levée de la chape de plomb imposée aux médias devenus des instruments de propagande et l’abandon de la politique répressive adoptée par le régime, qui ne semble pas décidé à se départir de son approche belliciste et de ses actions provocatrices à l’égard des millions de citoyens qui réclament un changement de régime et l’abolition du système Bouteflika.
H. A.
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