Le coronavirus progresse dans le pays : les Algériens appelés au respect du confinement
Par Mounir Serraï – Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 80 nouveaux cas de contamination au Covid-19 enregistrés aujourd’hui et 25 décès. Ces nouveaux cas portent le nombre officiel des contaminés à 1 251 et celui des décès à 150. La maladie s’est déjà propagée dans 27 wilayas. Mais les wilayas de Blida et d’Alger sont les plus touchées.
En effet, selon le bilan officiel, 50% des décès ont été recensés au niveau des wilayas de Blida (34 cas) et d’Alger (32 ). 90 patients sont guéris de cette maladie et 626 personnes sont actuellement traitées à la chloroquine. La progression de cette maladie sème la panique, l’angoisse, la fatigue et la peur chez de nombreux Algériens qui ne savent plus à quel saint se vouer. L’idée d’un confinement total, notamment de la capitale, qui reste le deuxième foyer de cette maladie, après Blida, fait son chemin mais peine à être concrétisée. Car, jusqu’à présent, les plus hautes autorités du pays préfèrent maintenir les mesures préventives au même niveau. Autrement dit, Alger et quatre autres wilayas vont rester en confinement partiel, de 19 h à 7 h du matin.
Cela même si le comité scientifique a proposé le confinement total d’Alger. Des partis qui s’appuient sur le travail scientifique d’équipes spécialisées en infectiologie et en épidémiologie recommandent, quant à eux, vivement le confinement total. C’est le cas de Jil Jadid qui a mis en place une commission scientifique depuis le début de cette épidémie. Une commission présidée par le Dr Amokrane Lakhdar.
En s’appuyant sur les expériences des autres pays, dont la Chine, cette commission réitère sa proposition d’isoler les zones indemnes de virus et y interdire l’accès par les citoyens provenant d’autres régions. Ce confinement «positif» permet de maintenir hors épidémie des régions et des zones où l’activité socioéconomique reste opérationnelle, estime cette commission pour laquelle un confinement plus drastique pourrait, par ailleurs, faire baisser plus significativement le taux de contagiosité. Pour alléger les structures hospitalières, cette commission propose que le réseau des médecins privés, généralistes et spécialistes soit mis à contribution dans le suivi régulier des autres malades en cours de soins et non porteurs du virus. Un soutien des caisses d’assurances doit permettre aux patients habituels du secteur public d’être pris en charge sans alourdir, pour eux, le coût des soins.
Ainsi, les circuits de la médecine privée doivent être mobilisés et se mettre à la disposition de la population. La médecine ne doit pas être une source exclusive de gains mais surtout, à l’heure actuelle, un appoint vital à la solidarité nationale, considère cette commission.
A ces efforts s’ajouteront ceux des Algériens qui doivent être extrêmement vigilants durant les quinze prochains jours. C’est la phase d’expansion la plus importante du virus, selon les spécialistes. Le confinement doit être respecté au mieux. Il y va de la santé de tout le monde.
M. S.
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