Les Marocains bloqués à l’étranger dénoncent le Makhzen qui les a reniés
Par Nabil D. – «Désespoir», «profond malaise», «terrible abandon». C’est en ces termes que les Marocains bloqués dans différents pays qualifient leur situation, dans un communiqué appelant les autorités marocaines à «cesser de faire de fausses promesses» et exigeant la mise en place d’un programme pour leur rapatriement immédiat. «Sept semaines sont passées sans qu’une lueur d’espoir vienne mettre fin à notre interminable calvaire», dénoncent ces citoyens marocains déçus par leurs dirigeants.
«Nous considérons que le gouvernement nous a abandonnés de façon éhontée, nous laissant ainsi affronter seuls un avenir incertain», ont-ils écrit, en estimant que le Makhzen «constitue une exception mondiale au moment où les responsables de tous les pays ont œuvré à rapatrier leurs ressortissants». Ces Marocains, qui n’ont pas pu regagner leur pays en raison de la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes de tous les pays affectés par la pandémie du Covid-19, se révoltent, par ailleurs, contre ce qu’ils considèrent être une «discrimination flagrante» entre les citoyens qui se trouvent au Maroc et ceux que les mesures contre le coronavirus ont obligés à rester à l’étranger, considérés comme une «menace sanitaire».
Les auteurs du communiqué pointent notamment le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui aurait pris cette question délicate avec légèreté, en lui reprochant de n’avoir pas été capable de présenter un «plan de rapatriement clair» et de «jouer sur leurs nerfs» en faisant durer leur souffrance «pour des raisons que seul le gouvernement et son chef de la diplomatie connaissent».
«Le gouvernement n’a pas pu présenter des arguments convaincants au sujet de son attitude ambiguë et peu soucieuse du sort de ses concitoyens», fulminent ces Marocains qui regrettent d’être ainsi «reniés» par leurs responsables qui les ont laissés «sans prise en charge dans des conditions atroces». «Cet échec lamentable du gouvernement marocain dans une action que les gouvernements de tous les autres pays ont réussi haut la main est un point noir et une blessure qui ne cicatrisera pas de sitôt pour des milliers de citoyens et leurs familles», soulignent les signataires du communiqué qui se comptent par centaines et qui sont éparpillés aux quatre coins du monde.
Ces ressortissants marocains, qui alertent sur leur état de santé physique et psychique et leur situation sociale qui vont en se détériorant à cause de cet abandon, se disent victimes de «querelles bassement politiciennes» et menacent de recourir à «toute action de contestation légitime vu que toutes les initiatives prises auparavant n’ont fait qu’accentuer le reniement du gouvernement» à leur égard.
N. D.
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