Zekri : «Il y a aussi les restes d’Algériens morts entre 1954 et 1962 à rapatrier»
Par Kamel M. – «Il faut poursuivre le combat pour rapatrier les restes mortuaires des Algériens qui sont morts en France durant la Guerre de libération nationale», a indiqué Abdallah Zekri, président de l’Observatoire contre l’islamophobie et du Collectif des Mozabites en Europe. «L’Amicale des Algériens en France a recensé toutes les personnes qui sont mortes en France entre 1954 et 1962, soit en prison, soit guillotinées, et dont les corps ont été enterrés en France», a-t-il affirmé, en précisant que «quelques dépouilles ont été rapatriées mais il en reste beaucoup d’autres».
«Il serait souhaitable que le gouvernement algérien se penche sur le cas de ceux qui sont morts pour l’Algérie afin qu’ils soient également enterrés dans leur pays d’origine», a insisté Abdallah Zekri, en estimant que «c’est un acte qui peut réconcilier les deux rives de la Méditerranée pour que la page soit tournée une fois pour toutes». «Il faut mettre fin à cette polémique pour que nous puissions enterrer nos morts dans la dignité, dans leur pays», a-t-il encore déclaré, en précisant qu’une commission avait été mise sur pied il y a de nombreuses années pour recenser les dépouilles de ces Algériens qui n’ont pas pu être inhumés en Algérie et dont les familles auraient souhaité qu’elles fussent rapatriées.
Parmi ces Algériens, il y a ceux qui ont milité au sein de la Fédération de France et qui ont vécu en France après l’indépendance et d’autres qui sont rentrés au pays après 1962 mais qui n’ont pas pu s’y établir définitivement et sont donc repartis en France où ils ont vécu jusqu’à leur décès. Les listes de ces Algériens morts et enterrés dans l’Hexagone sont entre les mains de l’Amicale des Algériens en France qui compte encore des membres à l’heure actuelle. «Il suffit de les réclamer auprès des responsables de cette instance pour connaître l’identité et les sépultures de ces Algériens qui auraient souhaité reposer en paix auprès des leurs mais qui, pour des raisons diverses, ont été inhumés loin de leur terre natale», fait savoir Abdallah Zekri qui rappelle le rapatriement du poète de la Révolution, auteur des paroles de l’hymne national, Moufdi Zakaria, mort en exil en Tunisie, en 1977, mais enterré à Béni Isguen, dans le M’zab, qui l’a vu naître.
«Vingt-quatre crânes de résistants algériens ont été restitués par la France dans le prolongement des déclarations du président français, Emmanuel Macron, qui s’y était engagé en 2017 et qui avait eu le courage de déclarer que la colonisation fut un crime contre l’humanité, mais beaucoup reste encore à faire pour envisager des relations apaisées entre l’Algérie et la France, tournées enfin vers l’avenir une fois que le contentieux historique sera définitivement soldé», conclut Abdallah Zekri.
K. M.
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