Les Français sceptiques sur l’efficacité de leur armée embourbée au Sahel

Mali Sahel
Macron et l'armée française empêtrés dans le bourbier malien. D. R.

Par Nabil D. – «Dans l’attente d’un pouvoir acceptable à Bamako, l’engagement français risque d’être remis en question», relève le quotidien français Le Figaro, qui consacre une série d’articles sur la présence française dans le Sahel, depuis le renversement du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, par l’armée. «Après le coup d’Etat au Mali, les doutes de l’opération Barkhane», titre le journal, selon lequel la France, qui a été «prise à revers», «va être contrainte de réexaminer sa stratégie».

Le Figaro, qui relève que «malgré le déploiement de 5 100 soldats français dans le pays, Paris n’a pas su anticiper l’effondrement du régime à Bamako», estime, par ailleurs, que les responsables militaires et politiques français demeurent «vagues» sur les circonstances de deux soldats français tués au Nord-Mali. «Quoi qu’il en soit, la menace terroriste est persistante», conclut le journal, en rappelant que 45 soldats de l’opération Barkhane sont morts au Sahel depuis 2013.

«Barkhane continue pour l’instant. Au lendemain du coup d’Etat qui a renversé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, l’état-major français, qui déploie 5 100 hommes au Mali pour lutter contre les groupes terroristes au Sahel, assurait que les opérations ne se sont pas interrompues. Les combats se poursuivent, dit-on donc, pour ne pas laisser croire aux djihadistes qu’ils pourraient profiter de l’instabilité régnant à Bamako. Le souvenir de 2012 est dans les esprits. Le putsch qui avait renversé Amadou Toumani Touré avait accéléré l’offensive des terroristes filant vers la capitale. Huit ans plus tard, les forces armées maliennes ont retenu la leçon […]. Dans le nord du pays, elles n’ont pas baissé la garde même si, évidemment, l’incertitude plane», explique Le Figaro, en se référant à des sources «suivant la situation sur place».

La question de l’intervention militaire française au Mali est suivie de très près par Alger. Elle est, avec le dossier libyen, le point focal de toutes les discussions entre les responsables politiques, militaires et sécuritaires algériens et français. L’Algérie, qui ne s’est pas opposée ouvertement à la présence militaire française au plus près de ses frontières sud, n’adhère cependant pas à l’opération lancée du temps de François Hollande et poursuivie par son successeur, bien qu’elle soit un flop, de l’aveu des observateurs français eux-mêmes.

Toutes les tentatives françaises de pousser l’armée algérienne dans l’arène ont échoué, la France étant consciente que rien ne peut se faire dans la région subsaharienne sans le mastodonte algérien et l’Algérie étant lucide quant aux véritables desseins de la France dans cette zone.

N. D.

Comment (7)

    Simplement
    16 septembre 2020 - 2 h 52 min

    Si ils veulent les richesses du Mali uranium etc…pourquoi ne pas faire du troc avec les Maliens qui seront également gagnant et pourquoi ramenez l’armée Française au Mali, des entreprises Françaises aurait suffit ?

    Fafa24
    10 septembre 2020 - 13 h 59 min

    Le peuple n’a qu’à manifester contre l’ingérence dans les affaires des autres.
    Il n’a que ce qu’il mérite.
    Manger du pain sur le dos des autres se paye tôt ou tard.
    Là c’est l’addition SVP !

    Anonyme
    10 septembre 2020 - 13 h 56 min

    L opinion publique française soutien son armée au Mali puisqu elle leur a coûter de nombreuses vies en soldats français. Malgré le coup d état et tout ces attentats la France n est pas prêt de se désengager au bout de presque 8 ans du Sahel et du Mali et personnes ne pourra l empêcher c est la réponse officielle soutenu par l opinion française et l embourbement était prévisible et faisait parti des calculs mêmes les vies perdues de soldats c est les risques du metiers car les soldats Turk payent de leurs vies aussi en Lybie ça fait parti du job . Le Mali est bien une propriété de la France mais on peut pas le dire comme ça, ça choquerai les africains.

    Elephant Man
    10 septembre 2020 - 11 h 59 min

    PS : dès sa prise de pouvoir, le Colonel Gueddafi a fermé l’ensemble des bases militaires étrangères qui étaient installées en Libye qui permettaient aux troupes de l’OTAN de bombarder des pays arabes environnants.
    PS 2 : sa politique est d’emblée une politique de souveraineté du peuple Libyen et de contrôle des richesses Libyennes pour le bien du peuple Libyen.

    Elephant Man
    10 septembre 2020 - 11 h 32 min

    Hamdoullah l’Algérie ne fait pas partie du G5 Sahel.
    La question c’est surtout les maliens qui sont contre la présence française.
    Les français en ont rien à cirer.
    Le Mali a été spolié économiquement avec des privatisations à outrance qui ne profitent qu’essentiellement aux multinationales françaises, même l’aéroport de Bamako a été privatisé à un groupe français.
    Le chaos Libyen et l’assassinat délibéré du Guide le Colonel Gueddafi Allah Yarhmou va avec le packaging sahélien terrorisme et cie AQMI MUJAO qui ne fait que croître et pullule depuis Serval Barkhane …
    Gueddafi allait créer avec ses fonds propres souverains spoliés depuis 2011 soit > 200 milliards de dollars une banque africaine pour contrer le franc CFA et le FMI et la Banque mondiale.
    Gueddafi visionnaire vu l’échec du panarabisme. Même si Côte d’Ivoire Gbagbo emprisonné derrière les barreaux de la CPI après avoir remporté les élections présidentielles et son palais bombardé par Sarkozy pour placer Ouattara à la présidence bref françaFRIC.
    Hamdoullah l’Algérie ne fait pas partie du G5 Sahel.

    Sprinkler
    10 septembre 2020 - 11 h 29 min

    Les stratèges de la France-Afrique n’ont pas venir le coup d’état…Leur corps expéditionnaire néocolonialiste doit composer avec le nouveau régime de Bamako ou dégager du Mali…Pour le Niger…

      Moh
      10 septembre 2020 - 14 h 14 min

      Les services français n’ont pas vu venir le coup d’Etat contre leur marionnette, c’est très révélateur de leur nullité.

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