Palestine et Sahara Occidental seront-ils oubliés dans l’Amérique de Joe Biden ?

JB Biden
Joe Biden, le président des Etats-Unis. D. R.

Par Ali Akika – Au moment où Joe Biden s’installe à la Maison-Blanche, il n’est pas inutile de tenter de flairer les possibles rectifications des Etats-Unis sur les marchandages dont ont été victimes la Palestine et le Sahara Occidental. Avoir en tête cependant que toute prise de position de tout Etat se base sur les rapports de force dans l’arène internationale et les intérêts du pays en question. Ne pas oublier aussi que les Etats-Unis, du fait de leur histoire et de leur puissance, ont à la fois abusé de leur force et méprisé les intérêts des peuples et des Etats moins puissants.

Y a-t-il une lueur d’espoir que l’Amérique abuse moins de sa force et de son arrogance avec l’arrivée de Biden ? Pour évaluer ce souhait sans tomber dans la naïveté, un regard sans œillères sur la carte politique américaine actuelle peut révéler des dessous de cartes intéressantes. Tenons-nous-en à la matérialité des faits pour pouvoir avancer quelques hypothèses.

Primo, Biden a hérité d’une société qui était au bord de la guerre civile à la suite de l’invasion du Congrès américain. Il a conscience de la gravité de la situation au regard de la fragilité de sa victoire (il n’a pas de majorité automatique au Sénat) et que Trump n’est pas mort politiquement. C’est pourquoi Biden va réserver beaucoup de temps et d’énergie à consacrer son pays.

Secundo, il a déclaré avec un brin d’arrogance que «America is back» et que son pays va retrouver le statut de leadership (guide du monde). A partir de cette vision des choses, il risque de renouer avec les démons de l’Amérique avec ses chars dans quelque pays, et peut-être bafouer le droit international. Mais quand on regarde de plus près et qu’on scrute l’horizon, les choses sur le terrain peuvent lui réserver des surprises.

Car la marge de manœuvre de l’Amérique s’est quelque peu restreinte. Rien qu’avec les amis et alliés européens, ça grince. Les Etats-Unis sont furieux contre l’Allemagne qui a osé construire un gazoduc pour s’approvisionner en gaz russe et qui refuse de payer de supplément pour l’entretien des troupes de l’OTAN. Ils empêchent l’Europe de commercer avec l’Iran par le biais de leur embargo et la domination du dollar. Ils sortent de l’accord international de Paris sur le climat. Ils soumettent la Russie à un embargo et déchire un accord sur les armes atomiques conclu avec le président Reagan (1981-89) qui n’était pourtant pas un mou.

Quant à l’Iran, ils sont avec leur ami Israël au bord de la guerre car ce pays leur tient tête. Israël, gagné par le doute et empêtré dans une crise politique (1), est en train de créer aux Etats-Unis de vrais problèmes. Israël s’oppose mordicus à un quelconque retour à l’accord international onusien de 2015. Non seulement il ne veut pas du nucléaire iranien mais il exige que ce pays soit désarmé au sens propre du terme. Il ne veut pas entendre parler ni de missiles ni de l’armée iranienne en Syrie.

Et, cerise sur le gâteau, le 5 mars, Netanyahou et son ministre de la Défense, Gantz, ont fait du chantage aux Américains. Où nous bombardons l’Iran ensemble, disent-ils, ou nous le ferons seuls sans vous. Immédiatement après cette scabreuse sortie médiatique à l’encontre des Américains, la Maison-Blanche publie sur son site une sèche réponse disant : «Nous ne pensons pas que la force militaire soit la réponse aux défis de la région, et nous ne donnerons pas à nos partenaires du Moyen-Orient un chèque en blanc pour poursuivre des politiques en contradiction avec les intérêts et les valeurs américaines.» «Nous ne donnons pas de chèques en blanc à nos partenaires.» En gros, ça veut dire, on ne va pas vous permettre de faire ce que vous voulez au risque de mettre en danger nos propres intérêts.

On le voit, la grande Amérique a des soucis à se faire avec ses alliés ingrats. On se demande comment Joe Biden va défendre les intérêts de son pays ayant sur le dos le binôme Europe/Israël d’autant qu’il a besoin de toutes ses forces. Force nécessaire face à la puissante et coriace Russie qui lui dame déjà les pions dans les Balkans et au Moyen-Orient. Sans compter le cauchemar de la Chine dont les Etats-Unis s’échinent, depuis une vingtaine d’années, à stopper la marche vers le podium de première économie du monde doublée d’une très sérieuse armée de millions d’hommes avec des équipements qui n’ont rien à envier à celui des Etats-Unis.

Les stratèges américains, depuis belle lurette, ne voient de solutions pour arrêter la Chine que le transfert de la puissance américaine vers le Pacifique. Les Etats-Unis avaient donc planifié un monde «pacifié» avec leurs amis européens et israéliens. Ils leur restaient à neutraliser la Corée du Nord. Clinton, Obama et Trump (avec son cinéma de biznessman) pensaient «détacher» la Corée du Nord de la Chine. Ils ont récolté un fiasco. Leurs plans «géniaux» sont tombés à l’eau. La Corée du Nord a sa bombe atomique et ses missiles. Les Etats-Unis ont fait choux blanc aussi avec la Chine dans leur guerre commerciale et leur féroce campagne d’accusation d’espionnage et dans la diffusion du Codiv-19.

Ainsi, occupés et préoccupés par des problèmes internes et extérieurs d’une extrême gravité et complexité, Joe Biden aura-t-il le temps et l’envie de s’intéresser aux problèmes palestinien et sahraoui.

Comme les Etats-Unis ont besoin de concentrer leurs forces pour endiguer la «menace» chinoise, ils vont tenter de calmer le jeu avec l’Iran et tourner le dos à l’arrogance et la brutalité de Trump. Leur éventuelle souplesse expliquerait la colère d’Israël et les déclarations de Netanyahou citées plus haut. Les Etats-Unis mettraient de l’eau dans leur vin en jouant sur le temps. Ils enverraient le problème du «désarmement» à plus tard et trouveront une formule pour contourner la présence de l’Iran en Syrie. Ils sont, du reste, mal placés pour exiger quoi que ce soit alors qu’ils occupent le nord de la Syrie et l’Irak. Ils demanderaient à l’Iran en contrepartie d’apaiser les angoisses de leurs alliés féodaux du Golfe et d’Israël. On saura les possibilités de compromis quand on connaîtra les modalités de la reprise des négociations de l’accord de 2015.

De toute façon s’ils décidaient de jouer le scénario de l’apaisement, il faudra qu’ils calment ses remuants alliés. Etre souple avec l’Iran et calmer les alliés, c’est la quadrature du cercle que seules les ressources de la diplomatie conjuguées au bâton de la force peuvent résoudre. Comment faire ? Les Américains ont lancé des pistes par le biais de déclarations officielles. Joe Biden a humilié le petit futur roi d’Arabie et l’a sommé de mettre fin aux massacres au Yémen.(2)

Quant à Israël, Bilkin, ministre des Affaires étrangères américain, a, sans ambages, dit : «Nous sommes pour deux Etats en Palestine, et le Golan est juridiquement syrien en droit international.» Ces deux points ne sont pas entendables par tout l’establishment israélien. En langage codé, ces deux points et la réaction furieuse de la Maison-Blanche signifient : «Nos intérêts sous le pavillon America first et America is back sont les deux faces du dollar.»

Quant au Sahara Occidental, il faut dire que les Etats-Unis ne sont pas sous la même et double pression de leurs alliés et adversaires. Cependant, les Américains ne peuvent se désintéresser de l’Afrique, et notamment de l’Afrique du Nord. Les côtes sud de la Méditerranée sont occupées par de nombreux pays dont l’Europe pour mille et une raisons ne peut pas ne pas s’y intéresser. Les Etats-Unis eux-mêmes y séjournent en permanence par le biais de leur 6e flotte et leurs bases de l’OTAN (Italie, Chypre, Espagne). La situation au Sahel, en Libye et au Sahara Occidental où la guerre a repris ne peut les laisser indifférents. Surtout que l’Algérie ne peut fermer les yeux quand la guerre est à ses portes. Pays qui a un balcon de 1 200 km sur la Méditerranée, des frontières de plus de 6 000 km avec six pays dont les frontières plongent dans les profondeurs du continent africain, l’Algérie a les moyens de se faire entendre de l’Oncle Sam.

Outre ces atouts de géostratégie, l’Algérie peut y joindre ses bonnes relations avec les voisins malmenés par la misère et la guerre. Et si la guerre qui a repris au Sahara Occidental s’intensifie et met en danger le régime marocain, leur allié américain dans la région, ne voudra pas avoir un énième feu à éteindre. C’est pourquoi Joe Biden aura à cœur de se démarquer de Trump en respectant le droit international tout en calmant les inquiétudes dans la région, et notamment l’Algérie. Son geste déplaira au roi Mohammed VI mais que pèse le poids d’un pays qui n’est menacé par personne, excepté par son propre peuple ?

Ainsi, l’annulation de la reconnaissance du Sahara comme territoire marocain est tout bénéfice pour les Etats-Unis. Ils effacent l’image de la violation du droit international par Trump, un geste bénéfique en politique intérieure car le Congrès américain a manifesté sa désapprobation de l’acte de Trump. Reste que la reprise de la guerre par le Polisario a été un acte politique judicieux qui a attiré le regard du monde sur cette colonisation marocaine et sur un roi qui courbe l’échine devant un Etat qui occupe El-Qods. Rappelons que le roi marocain, ô la honte, est soi-disant président du Comité El-Qods des pays musulmans pour la protection du troisième Lieu saint de l’islam.

Un dernier mot pour conclure, toutes les guerres et les viles manipulations sur la Palestine n’ont pas réussi à effacer la question palestinienne, ni détourner la résistance de son peuple. Espérons que le Polisario avec le poker menteur de petit roi saura lui faire comprendre que cette fois le feu de la guerre s’arrêtera avec le départ du dernier soldat marocain de leur pays.

A. A.

1- Vers fin mars 2021, il y aura une quatrième élection en deux ans. Les résultats d’après les sondages seront pareils aux quatre précédents. Une cinquième élection montrera au monde entier les profonds facteurs multiformes des crises de cet Etat fondé, comme on le sait, sur la négation du droit du peuple palestinien.

2- Les Yéménites sont sur le point de mettre dehors les Saoudiens avec la prochaine libération de la ville Maarib. La résistance a ciblé les raffineries d’Aramco saoudiennes (d’où la hausse de pétrole actuelle). La guerre fait rage dans les eaux du Golfe, d’où l’empressement des Etats-Unis à pousser le roitelet saoudien à arrêter sa guerre d’extermination.

Comment (18)

    Brahms
    9 mars 2021 - 20 h 10 min

    Avec l’Algérie de Houari Boumédiène, le Sahara Occidental personne n’y toucherait,

    Mais avec des voleurs, des corrompus Algériens comme le clan Ben Ali de Tunisie ou celui de la Libye de Kadhaffi où tout était pillé, la France a ramassé la mise à tous les étages de sorte que nous ne sommes plus crédible.

    L’énergie d’un voleur ou d’un corrompu se focalisera sur lss biens immobiliers à Paris, il va regarder son compte bancaire si ça monte, il va vouloir placer son argent à la Bourse, dans des commerces n’ayant que très peu de temps à consacrer à la cause sahraouie.

    Le voleur ira voir ses villas, ses maitresses, ses smartphones, tablettes, restaurants, ses voitures de luxes donc tout ça, les américains le savent très bien que derrière, il n’y a plus rien d’où cette arrogance.

    Dernièrement sur You tube, j’ai vu le Palais de Ben Ali (11 000 mètres carrés pour 332 pièces) feuilles d’or, lit en argent, une Maybach à 1,5 millions d’euros que de la démesure donc comment voulez vous que l’ont avancent au Maghreb.

    Joe Biden n'est pas le centre du monde.
    9 mars 2021 - 17 h 16 min

    Les Sahraouis n’attendez rien de Bouden.
    Arracher vôtre indépendance par la contrainte.
    Auparavant la liberté ne c’est jamais offerte sur un plateau.
    Jusque la preuve du contraire.

    BILAL
    9 mars 2021 - 16 h 39 min

    DEMOCRATES, REPUBLICAINS AUX USA c’est Coca cola et pepsi. Donc SVP , il ne faut rien espérer de JOSEPH (Jo) biden Juif tu l’es, tu le seras. Israël forme le dernier Etat américain. Vous n’avez qu’à voir et écouter les médias français relater avec admiration la campagne réussie de vaccination contre le covid 19. Ce qui ne disent pas par contre c’est que les USA fournissent les armes, l’aide financière et il est tout à fait normal que les vaccins arrivent en grande quantité pour une population de 6 millions environs , via la diaspora juive mondiale et l’amour filial des USA. Alors que l’on avait espéré que les arabes avec leurs Colossales fortunes auraient pu acheter et faire en faire un don des vaccins pour l’ensemble des peuples musulmans. Là oualou, rien…Alors pourquoi voulez vous que les USA et Occidentaux soutiennent des causes justes des PALESTINIENS ET SAHARAOUI Si leurs propres « frères » les lâchent, les agressent et les occupent . « Pleure Ö peuple arabe, musulman opprimé »

    Scandale
    9 mars 2021 - 10 h 22 min

    Il faudrait convoquer l’Ambassadeur des USA dans notre Pays, et le menacer d’expulsion! C’est un scandale que les USA bloquent ces deux dossiers

      BILAL
      9 mars 2021 - 17 h 05 min

      (…) il faut que vous sachiez que l’on ne convoque pas comme ça un ambassadeur et de plus l’expulser, car l’Algérie s’exposera à de lourdes représailles de la part des USA, d’autant plus que nous sommes entourés de faux frères à l’Ouest comme à L’Est , d’un côté le Maroc qui abrite les troupes américaines et a même réalisé des manoeuvres navales avec les américains et de l’autre côté la Tunisie (à ce que je sache la Tunisie n’a jamais soutenu le peuple sahraoui et n’a jamais condamné l’occupation marocaine) qui abrite des troupes américaines. En cas de guerre, l’Algérie subira les mêmes destructions qu’en Irak et en Syrie. L’intelligence nous conduit plutôt à gagner la bataille diplomatique, ne pas oublier nos valeureux négociateurs à Evian recouvrir notre indépendance, ils ont joué un rôle essentiels. Alors faisant confiance à nos diplomates pour obtenir ce que l’on ne peut pas obtenir par la force. Et pour ceux qui vont me dire : « nous, on a nos alliés les Russes et Chinois », je leurs dis regardez ce qui se passe en Syrie ou ce qui s’est passé en IRAK, il n’y pas un jour où les israëliens n’agressent les Syriens, que font les Russes militairement, rien, seulement des condamnations verbales sans conséquences pour l’agresseur.

        Anomyme
        10 mars 2021 - 13 h 18 min

        Parfait !

    Belveder
    9 mars 2021 - 9 h 57 min

    Je L ai signalé a maintes reprises le conflit du Sahara occidental est un conflit Mineur comme il y en a des dizaines d autres partout dans le Monde .vieux de 40Ans il n intéresse pas la communauté internationale qui ferme les yeux n ayant aucun intérét geostratégique pour l instant sauf si il y a redistribution des cartes (gisements minerais route maritimme péche….) L e Combat du Polisario doit se focaliser sur la Lutte Armé car pour le moment il ne controle qu une partie infime du térritoire revendiqué soit un désert de cailloux sans enjeux

    Elephant Man
    9 mars 2021 - 9 h 43 min

    Je rajoute Excellente conclusion.

    Elephant Man
    9 mars 2021 - 9 h 04 min

    Je continue à dire que seule et unique solution GUERRE DE DÉCOLONISATION GUERRE DE LIBÉRATION DE LA RASD et ça vaut pour la PALESTINE OCCUPÉE.
    Encore une fois concernant le Sahara Occidental la réaction de John Bolton parle d’elle-même : « M.Bolton avertit que «le Polisario est à un moment crucial». «Il serait pleinement justifié s’il choisissait de retourner sur le champ de bataille».» voilà tout est dit.
    VIVE LE POLISARIO VIVE LA RÉSISTANCE SAHRAOUIE VIVE LA RASD LIBRE VIVE LA PALESTINE LIBRE

    Brahms
    9 mars 2021 - 7 h 33 min

    Hélicoptère Money,

    Biden vient de lâcher 1900 milliards de dollars et chaque américain ou américaine va recevoir un chèque de 1400 dollars ce qui va permettre de relancer l’économie américaine. Il y a un an, Trump avait lâché 900 milliards de dollars soit 2 800 milliards de dollars.

    Chez nous, on a donné notre pétrole à 50 % à Anadarko de sorte que l’on finance le train de vie des américains qui en retour nous carotte avec le Sahara Occidental, preuve suffisante que cette politique de faiblesse doit s’arrêter, ça ne sert à rien de liquider des pans entiers de notre économie pour faire plaisir à d’autres pays qui nous haïssent.

    Le pétrole, le gaz ce ne sont pas des cadeaux d’anniversaire à offrir à des tiers comme l’ont fait Chakib Khellil et Bouteflika.

    Si les sahraouis veulent leur indépendance, ce sont à eux de lutter en prenant des risques, rien ne vient par les autres. Il faut compter sur soi dans la vie.

    Le Maroc est un état vassal subordonné à La France et à Israël et comme vous le savez, beaucoup de juifs sont dans le sérail politique américain ainsi que dans l’armée et beaucoup sont aussi dans la finance comme le juif Georges Soros. Ces gens pèsent lourd dans la balance de Joe Biden alors que nos voleurs d’Algérie nous ont décrédibilisés (Bedjaoui, Sellal, Bouteflika, Khellil, Haddad, Kouninef, Ouyahia etc..etc…) de sorte que l’ont passent pour des clowns.

    Anonyme
    9 mars 2021 - 7 h 03 min

    Ces 2 sujets ne rapportent aux américains que des ennuis. S’immiscer de nouveau dans le problème Palestinien va les fâcher avec Israël et s’occuper du Sahara Occidental va les fâcher avec leur chouchou marocain. Biden va refiler la patate chaude au prochain président…

    Aures
    9 mars 2021 - 1 h 35 min

    C’est une analyse qui se tient, mais y a-t-il une autre ? Possible.
    1- L’erreur peut aussi venir de l’Iran s’il essaie d’ imposer des conditions inacceptables avant le retour de l’Amérique dans les accords de 2015 .
    Sa réticence peut faire comprendre aux USA que l’Iran serait donc le monstre que voudrait le faire croire Israël. Dans ce cas on peut imaginer une éventuelle guerre qui engagerait tous les pays du golfe dans un conflit qui ne serait pas moins inintéressant avant et après pour changer le monde. En effet, au préalable de ce conflit, les USA devront établir une sécurité d’approvisionnement en pétrole ailleurs qu’au Moyen-Orient qui brûlera un certain temps. Cet approvisionnement est tout désigné. Il sera constitué de pays africains ( Algérie, Nigeria, Libye, etc.). En Amérique par le Vénézuela. En Asie Centrale par le Kazakhstan et autres producteurs de pétrole. Ce qui signifiera une levé de l’embargo sur le Vénézuela et une stabilité rapide de la Libye. Évidemment dans ce cas le Maroc s’avérant moins utile stratégiquement que l’Algérie, Joe Biden reviendra sur la décision de la reconnaissance de souveraineté marocaine sur le Sahara occidental avec un gage pour l’Algérie de la part des USA qu’un référendum pour les sahraouis sera organisé dans les deux ans qui suivront l’engagement des USA sur cette option.
    Parallèlement les pays du golfe qui n’ont pas encore reconnu Israël et particulièrement l’ Arabie Saoudite pourra le faire avec succès si Israël et les USA signent la reconnaissance d’un état palestinien défini sur papier et qui prendra corps dans les deux ans qui suivront la reconnaissance mutuelle entre Palestinien et Israëliens de leur état respectif et pas forcément avec un retour total sur les frontières de 1967. Après toutes ces tractations et révisions de la politique américaine, la guerre contre l’Iran pourra commencer.
    Les premiers bénéficiaires seront forcément les producteurs de pétrole avec le prix d’un baril qui tournera entre 130 et 160 dollars durant au moins 3 ans le temps de briser totalement l’Iran et toute résistance chiite où qu’elle se trouve au Moyen-Orient. Ensuite suivront les années de reconstruction du Moyen-Orient qui demandera de 10 à 15 ans avec un marché considerable exclusivement au profit des États-Unis et des alliés qui auront fait le choix de se joindre à la coalition excepté les pays du Golfe qui resteront toujours les vaches à lait du monde en général et des États-Unis en particulier. A nouveau, ça sera leur pétrole contre leur sécurité et leur reconstruction. Paradoxalement, l’Iran redeviendra le principal allié des États-Unis et d’Israël. L’ Iran redeviendra le gendarme du Golfe comme au temps du Shah d’Iran au profit des États-Unis. De surcroît l’Amérique aura à loisir d’avoir trois principaux fournisseurs de gaz et pétrole avec leurs immenses réserves à savoir l’Arabie Saoudite, l’Iran et l’Irak où les sunnites seront remis au pouvoir. Le prix du baril se maintiendra au moins 3 autres années qui suivront le conflit à un prix encore très appréciable entre 90 et 120 dollars le temps de reconstruire les complexes pétroliers et gaziers des pays du Golfe. Finalement, cette option dans le cas d’une guerre peut Paradoxalement régler deux vieux contentieux à savoir la cause palestinienne et sahraoui et conduira à une stabilité inconnue à ce jour de l’océan Atlantique au Golfe persique sous la pax américana. Qui dit stabilité dit souvent prospérité qui pourrait se concrétiser à moyen terme (10 à 15 ans ) dans un énorme espace de la libre circulation des biens, des marchandises et des personnes regroupant tous les pays arabes, Israël et l’Iran. Vous me direz que je n’ai pas pris en considération la position de la Chine et de la Russie dans tout ce conflit imaginaire. Je vous repondrez que ni l’un ni l’autre ne bougera. Qu’en pensez- vous ?
    Bien à vous.

      akika
      9 mars 2021 - 12 h 21 min

      imagination féconde qui donne un rôle précis à des protagonistes dans vos interrogations. Hélas dans l’art, il est possible de dessiner un périmètre, une époque précise etc… Mais dans le dure réalité des enjeux et guerres, il ne faut oublier aucun acteur. Comme vous me demandez mon avis sur la Chine et la Russie, vous supposez que ces deux protagonistes ne peuvent rester passifs ou neutres car quand le feu prend dans une plaine, le mur qui protège votre maison sera hélas une fragile défense. Vous savez que ces deux grands sont présents dans le monde entier, comment voulez-vous qu’ils regardent ailleurs. Regardez les deux guerres mondiales, leurs qualificatifs signifient que personnes ne peut rester à l’écart d’une telle déflagration. surtout à notre époque où on peut difficilement empêcher des missiles, drones de voler au dessus du pays et vous ne savez toujours pas d’où vient le coup. Avec la mondialisation et la Numérique, les liens de dépendance et la fragilité du monde empêche de dormir tranquille. Il n’y a que la Suisse qui a bénéficié de sa tranquillité parce que le monde entier avait intérêt à faire appel à ses services, Banque, rencontres discrètes et nid d’espions où grenouillent des gens pas trop fréquentables.. En tout cas bravo, vous faites avancer la discussion. bon courage.

      Chaoui
      10 mars 2021 - 0 h 00 min

      Y’a si « Aurès » :
      Ton analyse pour être rationnelle et cohérente ne peut en aucune façon faire l’impasse de la Russie et de la Chine.
      Concernant l »Iran, ce qui était possible hier, ne l’est absolument plus aujourd’hui pour les USraéliens. Et pour cause : s’attaquer à présent à l’Iran c’est s’attaquer directement et frontalement au binôme précité qui ont récemment scellé une alliance stratégique signifiant à l’occident que s’en prendre à l’un des deux c’est s’en prendre aux deux en même temps…L’Iran est de nos jours si imbriqué avec ces deux puissances de l’Est riveraines que son cas est devenu pour elles un casus belli.
      La « fenêtre de tir » s’est refermée…Nada. Nenni. Rien. Personne n’attaquera l’Iran – et c’est d’autant heureux qu’on aime ce Vaillant Peuple Perse.
      Le dilemme pour les ricains : c’est comment lâcher leurs prostituées du Golfe sans que ces derniers ne tombent dans les bras Russes/Chinois…

    Chaoui
    8 mars 2021 - 23 h 40 min

    En v’là une belle et fort réaliste analyse de notre émérite et non moins brillant frère Ali Akika !
    Bravo ! Cet exposé relève d’une juste perspicacité de géopolitique comme de stratégie.
    Et on n’en pense pas moins.
    Un tout petit oubli : le sujet du…dollar…(et intrinsèquement celui de l’économie US – pays le plus endetté du monde – combinée à celle occidentale, toutes en faillites et vivant de la…dette…). On l’a toujours dit : « l’argent est le nerf de la guerre »….
    Deuxième remarque : le nouveau Président US n’a de « Président » que la fonction (ceux tenants les rênes sont ceux de l’état profond, les néoconservateurs sionistes…, revenus en force comme jamais…). Et il n’est pas dit qu’il parvienne à finir son mandat, lui-même d’avouer publiquement que sa Vice-présidente Harris lui succédera dans… »3 mois »…).
    On peut être convaincu que TOUS les pays du monde hors occident seraient déjà mis en coupe réglée s’il n’y avait le tandem Chine-Russie…, ce duo qui constitue LE SEUL empêcheur de tourner en rond sur terre de « l’oncle Sam »…
    (Alain Pierrefite tel un visionnaire pour le coup de titrer son ouvrage « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera »….Que n’avait-il raison ! Il s’entend du seul titre…Car le Peuple Chinois plurimillénaire n’oubliera jamais les affres et souillures que l’occident lui a fait subir durant plus d’un siècle, sans parler des avanies de l’impérialisme nippon…).
    Bien le salut !
    PS : avant fin mars, je vais faire parvenir à la Rédaction d’AP un document, la priant de vous en communiquer copie ainsi que mon mail….Merci de m’en confirmer réception.

    Le médisant du bled
    8 mars 2021 - 21 h 02 min

    Non et Non, l’Algérie n’a pas de frontières avec six pays mais sept pays, Le Sahara Occidental n’a jamais été marouki et ne le sera jamais au grand jamais.

      OUCHEN
      9 mars 2021 - 10 h 18 min

      D’ou tu sors cette certitude qui n’a pas de frontières ni de limites.

      @ Le médisant du bled
      9 mars 2021 - 12 h 44 min

      Vous avez tout à fait raison, les frontières Algériennes juxtaposent sept (7) pays et le Sahara Occidental n’a jamais été Marocain.

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