Voici pourquoi l’âge d’or de la technologie européenne est d’actualité

Ces entrepreneurs sont partis de zéro sans accès au capital et sans grands mentors. D. R.

L’écosystème de la Tech européenne s’est vite développé au cours des dernières années. Avec 64 licornes actives dont le nombre a plus que doublé au cours des 3 dernières années les perspectives de la technologie en Europe n’ont jamais été aussi florissantes. L’Europe a donc enfin dépassé ses difficultés endémiques à créer des entrepris technologiques et atteint un point d’inflexion. Découvrez-en les raisons dans cet article et quels sont les challenges auxquels elle devra faire face dorénavant.

Un vrai réservoir de talents

En matière de talents technologiques et en particulier de développeurs, l’Europe est en train de rattraper son retard. En effet, sur les 56 millions de développeurs inscrits sur GitHub, 27 % d’entre eux sont basés en Europe en septembre 2020 alors que ce pourcentage n’était que de 20 % en 2015. Cette progression de 35 % en 5 ans traduit bien l’engouement constaté pour les technologies dans de nombreuses écoles et facultés européennes.

De plus, l’OCDE a montré qu’en sciences, le nombre annuel de doctorants est de 59 000, contre seulement 28 000 aux États-Unis.

Mais, au-delà de ces chiffres bruts, beaucoup de classements montrent aussi que la qualité est au rendez-vous. Selon le rapport sur le niveau de compétence 2020 de Coursera, 14 des 15 premiers pays qui ont atteint les niveaux de compétence maximum en technologie (y compris les compétences en IA, Java, C ou d’autres langages de codage) proviennent d’Europe. De même, à un niveau plus formel, le Times Higher Education Ranking 2020 indique que 3 des 5 meilleurs programmes et 7 des 20 meilleurs programmes d’informatique sont basés en Europe.

Un état d’esprit au rendez-vous

Dotés d’un état d’esprit mondial et d’ambitions énormes, la nouvelle génération d’entrepreneurs européens est entrée en scène et a remporté des succès sans précédent.

Alors que la plupart de ces entrepreneurs exceptionnels sont partis de zéro sans accès au capital et sans grands mentors, ils dominent à l’échelle mondiale parce qu’ils voulaient profondément réussir.

Avec une mentalité d’outsider et une motivation incessante, ils ont montré que les grandes entreprises peuvent venir de partout et n’ont pas besoin d’être créées dans la Silicon Valley.

Maintenant qu’un nombre croissant d’employés de startups a vécu l’état d’esprit de l’hypercroissance, nous en voyons de plus en plus partir pour créer leur propre entreprise. Cet essaimage ne réussit pas tout le temps, mais il est le terreau très fertile sur lequel vont pousser des centaines de nouvelles entreprises à succès.

Par exemple, la fintech N26 est devenue la startup allemande la plus valorisée en 2019. Moins d’un an après avoir obtenu son statut de licorne, elle a vu ses premiers employés partir pour créer leur propre startup, notamment Amie, Feather et Plantclub. C’est toujours un moment délicat à gérer pour l’entreprise qui voit partir des ressources, mais c’est formidable pour l’écosystème, car ils créeront, espérons-le, d’énormes entreprises par eux-mêmes et inspireront les autres à faire de même. Et en matière d’entrepreneuriat l’exemple est souvent un déclic essentiel.

Le financement : une difficulté transformée en opportunité

De tout temps, le financement des entreprises et a fortiori, des startups européennes a été un problème. Si on compare avec les États-Unis par exemple, il est notable que la capacité de financement était 3 fois moindre.

Mais il faut noter que les choses s’améliorent puisque les montants de capital-risque investi au cours des cinq dernières années dans les startups européennes a plus que doublé, passant de 16,5 milliards de dollars en 2016 à 41 milliards de dollars en 2020.

En effet, elles attirent de plus en plus les investisseurs, car elles sont souvent plus rentables. Ainsi, au cours des 5 dernières années, les licornes européennes ont rapporté en moyenne environ 12 fois le capital investi alors que leurs homologues asiatiques et américaines arrivaient à un rapport de 9 fois. Ceci peut s’expliquer par une disponibilité de capitaux plus faibles qui a rendu les entrepreneurs européens plus prudents et moins dispendieux avec l’argent confié.

Les contraintes de capital historiques en Europe ont certainement forcé les entrepreneurs à devenir plus efficaces et à faire plus avec moins.

Les résultats montrent non seulement que les startups européennes sont plus efficientes en capital, mais qu’elles sont également plus attractives en termes de valorisation, c’est-à-dire que les investisseurs peuvent obtenir une participation plus importante pour le même montant de capital en Europe qu’aux États-Unis.

Les challenges futurs des startups européennes

Malgré une situation qui s’est bien embellie, l’Europe ne fait que pénétrer dans son âge d’or de la technologie. Elle devra, toutefois, affronter des challenges nombreux avant de se hisser au rang des géants américains ou asiatiques. On peut ainsi recenser les futurs chantiers principaux du développement de la Tech Européenne :

  • Se développer en dehors de l’Europe et avoir un rayonnement mondial : jusqu’à maintenant les startups européennes peinent à percer au niveau planétaire.
  • Éviter de se faire absorber par les GAFAM : la puissance financière des grands groupes peut vite avoir raison des pépites européennes.
  • Réussir la commercialisation de ses idées : l’Europe a souvent de belles idées qu’elle peine à vendre
  • Gagner la bataille des brevets : très souvent les Américains sont plus prompts à déposer massivement des brevets.
  • Se déjouer des pièges de la cybercriminalité : les startups européennes doivent monter en puissance sur le plan de la cybersécurité et se doter d’outils de pointe comme des VPN (un login NordVPN sera le sésame de cette sécurité), des sauvegardes cloud ultra-sécurisées, ou, entre autres, des systèmes de connexion modernes (double authentification, reconnaissance biométrique, etc).

          R. E.

Commentaires

    Anonyme
    30 juin 2021 - 10 h 21 min

    « Avec une mentalité d’outsider et une motivation incessante, ils ont montré que les grandes entreprises peuvent venir de partout et n’ont pas besoin d’être créées dans la Silicon Valley ». On peut en douter.

    Sauf que c’est bien dans la Silicone Valley que se crée les entreprise modernes mondiales à partir justement de ces talents technologiques et en particulier de développeurs former à l’étranger. Et c’est parce que le financement européen est faible et prudent que les Usa, via le « visa start-up » créé sous l’administration Obama attirent les chercheurs du monde entier et surtout d’Europe.

    Si le Président Tebboune veut miser sur le développement des Start up pour notre pays, il n’a d’autre solution que de collaborer au niveau international avec un ensemble de nations qui mettent en commun un budget recherche conséquent, comme le font les nations européennes. Sinon les chercheurs nationaux iront là où ils auront les moyens de leurs recherchers et les capitaux susceptibles d’investir dans leurs découvertes.
    L’exemple en est du français Stéphane Bancel PDG et créateur de l’Entreprise américaine MODERNA et inventeur du vaccin ARN de même nom. Alors que la France disposait de structures en capacité de réaliser ce type de recherche sur le vaccin à ARNm contre le cancer du pancréas en phase 1 et bien sûr, le vaccin contre le COVID-19, ils ont laisser filer Bancel chez les Yenkees.

    Quelques uns des « étrangers » qui ont contribué à la réputation de la Silicone Valley et au « prestige américain »:

    Steve Jobs, fondateur et PDG d’Apple décédé en 2011, était le fils d’un immigré syrien
    Sundar Pichai, PDG de Google est d’origine indienne
    Satya Nadella, PDG de Microsoft, est également d’origine indienne
    Peter Andreas Thiel, gérant de hedge fund et investisseur en capital risque dans le secteur, est d’origine allemande
    Elon Musk, fondateur et PDG de Tesla et SpaceX, est d’origine sud-africaine, naturalisé canadien en 1988 puis américain
    Safra A. Catz, PDG d’Oracle Corporation, est née à Holon en Israël
    Bridget A. van Kralingen vice-présidente d’IBM Global Industry est née en Grande-Bretagne et a grandi en Afrique du Sud
    Pierre Omidyar, fondateur d’eBay, est d’origine française et iranienne, né à Paris.
    Jeffrey Stuart Skoll, premier président d’eBay, est canadien
    Niklas Zennström cofondateur de Skype est suédois
    Janus Friis, autre fondateur de Skype, est danois
    Ahti Heinla, programmeur qui a participé notamment au développement des logiciels Skype et Kazaa est estonien
    Daniel Ek, co-fondateur du site de streaming Spotify, est suédois
    Sven Hans Martin Lorentzon, autre co-fondateur de Spotify, est suédois
    Et la liste est longue…

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