Défaut d’évaluation

autoroute déficiences
L’autoroute Est-Ouest a enregistré d’énormes retards en son temps. Archives/New Pres

Par Abderrahmane Mebtoul – Les déficiences observées dans le processus budgétaire et les goulets d’étranglement institutionnels ont systématiquement entraîné une mauvaise exécution des programmes d’investissement. Toutes les insuffisances aboutissent à une mauvaise programmation, à la surestimation des dépenses et à de longs retards dans l’exécution des projets. De nombreuses décisions de projet ne sont pas fondées sur des analyses socio-économiques. Ni les ministères d’exécution ni le ministère des Finances n’ont suffisamment de capacités techniques pour superviser la qualité des études, se bornant au contrôle financier effectué par le ministère des Finances, le suivi technique (ou physique) exercé par les entités d’exécution étant inconnu ou au mieux insuffisant.

Les résultats des projets et programmes ne font pas l’objet d’un suivi régulier. Il n’existe aucune évaluation, à posteriori, permettant de comparer ce qui était prévu avec ce qui a été réalisé et encore moins de comparer le coût-avantage ou l’efficacité avec la situation réelle. Il est évident que les enjeux institutionnels et de gouvernance contribuent aussi largement à limiter la réussite, en particulier dans les domaines du transport. Précisément, dans ce secteur précis, les objectifs sont de moderniser et développer les services et systèmes de transport et d’améliorer l’intégration des modes de transport. Les objectifs de développement du projet sont d’établir un cadre politique et institutionnel qui facilitera la participation privée dans l’infrastructure (PPI), de démontrer la viabilité de l’intégration des concessions dans les transports, à l’aide du lancement réussi du dispositifs BOT (Build-Operate-Transfer), de renforcer la capacité du gouvernement algérien à gérer et réguler le secteur et de réhabiliter les chemins de fer pour qu’ils contribuent mieux au coût efficacité du transport des personnes et du fret aux niveaux national, maghrébin et même africain.

Concernant le transport toujours, d’une manière générale, il faut tenir compte, certes, de la rentabilité sociale mais, également, des rentabilités réelles. De ce point de vue, le transport routier possède l’avantage de pouvoir autofinancer ses infrastructures par les péages ou les recettes fiscales induites. A l’inverse, les infrastructures ferroviaires ou portuaires nécessitent un apport extérieur massif en contributions publiques. En fin de compte, les enjeux futurs en matière de transport sont les suivants : réduire les circuits de distribution entre production et consommation ; responsabiliser en faisant payer à chaque mode de transport son juste prix, en y intégrant les coûts externes qu’il induit dont le principe «pollueur-payeur», au travers d’une pollutaxe ; sécuriser par des définitions de politiques sociales et environnementales pour protéger les travailleurs du transport – notamment routier et maritime – ainsi que les espaces naturels qu’ils traversent et, enfin, démocratiser par l’institutionnalisation du contrôle de la politique des transports, incluant la participation de la société civile.

A. M.

Comment (2)

    lhadi
    3 décembre 2022 - 14 h 02 min

    Les hautes autorités du pays discouraient sur leur intention de construire une « Algérie nouvelle »; celle-ci est morte avant d’avoir vécue et il ne s’agit plus aujourd’hui que de « maintenir »

    Cette nouvelle péripétie confirme bien que nous sommes entrés dans une période de crise généralisée, c’est-à-dire une période où s’affirment les symptômes que la situation ne peut plus continuer comme auparavant, rester ce qu’elle était auparavant ou le redevenir. C’est la période où les problèmes d’un système se sont développés au point qu’ils doivent trouver une nouvelle réponse.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Appelons un chat un chat
    3 décembre 2022 - 10 h 34 min

    Le problème des projets structurants, d’infrastructures, industrielles et autres EST LA CORRUPTION. Non seulement, il n’y a pas de mode de gouvernance digne de ce nom MAIS aussi les notions de contrôles internes et la traçabilité / transparence sont inexistantes! Pourquoi? Parceque certains faisant partie de l’ecosysteme de decision en Algerien ne le souhaitent pas. Cela leurs permet de se servir sur ces projets par la corruption. On joue sur la qualité des matériaux, les appels d’offres complaisants, les conflits d’intérêts, la surfacturation, les commissions opaques, …. On a tellement d’exemples d’ailleurs tout les projets sont des exemples. Si l’Algerie avait la volonté de regler ces problèmes, elle aurait la volonté de stopper net cette gabegie et cette corruption. Les anticorps ne fonctionnent pas: la cour des comptes, le parlement, la banque d’Algérie, le système financier, les rapports de gestion de projets et les contrôleurs, … Tant que notre model sera le NI-NI ni tout à fait libérale ni socialiste mais hybride rien ne bougera. Cela arrange tant de monde de travailler dans l’opacité pour se servir en lieu et place de servir le pays et l’intérêt suprême. Ou sont les HOMMES D’ETAT pour remettre de l’ordre dans tout cela, le Président Teboune ne peut pas être au foyer et au moulin, il doit etre épaulés par des femmes/hommes compétents, intègrent, honnêtes et Patriotes. La corruption et la médiocrité sont les maux premiers de notre pays. Un diplomate américain qui parlait de Bouteflika, disait de lui, qu’il n’était et n’avait pas d’ambition pour le pays hormis son EGO. Quand on met un canasson à la terre d’un Etat Nation ( digit leg Gal Nezzar) , n’attendait pas des miracles. On ne fait pas d’un canasson un cheval de course!!! A quand lac révolution du MINDSET, il nous faut une revolution culturelle, nous avons tout les atouts sauf la volonté et le manque de Patriotisme de certains décideurs !

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