Malaise social en France : un mardi noir porteur d’un haut risque d’embrasement

CGT mobilisation syndicale
janvier dernier. Manifestation à Paris pour le retrait de la réforme de la retraite. D. R.

De Paris, Mrizek Sahraoui Ce mardi, à l’issue du deuxième round de la mobilisation syndicale à grande ampleur, pourrait se jouer le sort de la réforme des retraites que le gouvernement veut imposer bien que le rejet soit massif et de plus en plus croissant. Ce jour de contestation que l’on parie massive, parti pour rééditer l’exploit (plus de 2 millions de personnes ont déferlé dans les rues de Paris et de province le 19 janvier dernier), devrait donner un aperçu du rapport de force, plutôt favorable à l’intersyndicale, au regard des sondages, dans le conflit qui oppose les organisations salariales et l’Exécutif et, surtout, apporter un éclairage sur la suite du mandat du président Macron.

Comme pour dissuader les autres Français concernés mais pas encore descendus dans la rue d’aller manifester, le gouvernement refusant tout compromis sur l’essentiel s’est dit résolu à faire passer la réforme coûte que coûte, une posture aux allures martiales visant à amener les candidats à la grève et à la poursuite de la mobilisation à se résigner.

En témoigne la déclaration pour le moins provocante, selon les représentants syndicaux, de la Première ministre qui a réaffirmé le caractère non négociable de l’âge légal de départ à la retraite. Celle du ministre de l’Intérieur qui s’est exprimé dans une interview parue dans un journal parisien est jugée de nature à mettre de l’huile sur le feu, au moment où la France est littéralement assise sur un volcan. Un contexte potentiellement explosif à la suite duquel Emmanuel Macron risque de perdre des plumes, la France sa cohésion.

Un climat tendu pouvant compromettre la suite du quinquennat puisque, d’une part, tous les syndicats, toutes tendances confondues, sont, pour la première depuis plusieurs années, tombés d’accord sur le principe de mener la lutte ensemble jusqu’à satisfaction pleine et entière des revendications sociales. D’autre part, la bataille de l’opinion est en passe d’être gagnée par les opposants à la réforme. Les études d’opinion montrent tout de même que 70% des sondés sont réfractaires au projet du président Macron. Et c’est le bras de fer qui s’installe dans la durée.

Si les manifestations de demain sont immenses à travers tout le territoire, les syndicats viennent à maintenir leur union intacte dans les prochains jours et les semaines à venir, les Français à descendre en masse dans la rue et l’opinion publique nationale continue de se solidariser davantage avec les syndicats, des données nécessaires et suffisantes pour faire reculer le gouvernement et le pousser à abandonner la réforme phare du quinquennat, alors s’en sera terminé de la crédibilité d’Emmanuel Macron, le président le plus mal élu de la Ve République dont la légitimité est régulièrement remise en cause par ses détracteurs, de plus en plus nombreux au fil de son règne.

Un règne chaotique à tous points de vue, disent les plus remontés d’entre eux, marqué par des volte-face, des renoncements, des manquements à la parole donnée et par la basse politique de l’invective, dirons-nous.

M. S.

Commentaires

    Elle n'est pas belle la démocratie ??
    12 février 2023 - 18 h 31 min

    Je pense aux millions de citoyens français d’avoir voté macron pour au final se faire laminer comme des moutons alors à quoi ça sert les urnes si ce n’est elire son propre bourreau qui lui recevra en retour une pension à vie même dégager après ses 2 mandats. Les élections ne sont qu’une mascarade faite pour les riches aux détriment du peuple.

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