Confidence de David Govrin : «Israël n’a pas intérêt à provoquer l’ire de l’Algérie»
Par Kamel M. – Une journaliste marocaine a fait des révélations fracassantes sur la véritable position d’Israël vis-à-vis du Maroc, confirmant les desseins inavoués que l’entité sioniste cherche à réaliser à travers la normalisation. Chama Darchoul a pu sonder les intentions de Tel-Aviv lors d’une discussion qu’elle a eue off the record avec l’ambassadeur d’Israël à Rabat, David Govrin, en préparation d’une interview que ce dernier devait accorder à un site marocain.
«Le but d’Israël est d’isoler le Maroc de la région et de ses voisins et contrôler et influencer l’opinion publique marocaine à travers les médias et les réseaux sociaux», a fait constater la journaliste marocaine, dans un entretien diffusé sur la Toile. Elle raconte comment le diplomate israélien a répondu lorsqu’elle lui a conseillé de jouer cartes sur table s’agissant du dossier sahraoui. «Nous devions préparer des réponses aux questions d’un site marocain et je lui ai dit qu’il ne devait pas esquiver la question sur le Sahara [Occidental]. Il m’a répondu qu’il ne voulait pas se créer des problèmes avec cette question embarrassante», a-t-elle affirmé.
Et de jeter un pavé dans la mare : «David Govrin m’a dit « de vous à moi, nous ne reconnaissons pas la marocanité du Sahara, l’accord portant reconnaissance du Sahara a été signé entre le Maroc et les Etats-Unis, il ne nous concerne pas ».» L’ambassadeur israélien a alors expliqué la raison essentielle qui fait que son pays s’abstient de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le territoire occupé du Sahara Occidental. «Il n’est pas dans notre intérêt de provoquer la colère de l’Algérie», a-t-il reconnu. La journaliste marocaine a, en outre, expliqué que «quand Israël critique un pays, comme il le fait avec l’Iran ou l’Algérie, cela ne veut pas dire qu’il nourrit une animosité à leur égard, ce qu’il cherche, c’est obtenir de ces pays qu’ils acceptent de dialoguer avec lui».
Pour un grand nombre d’intellectuels israéliens, la normalisation des Emirats arabes unis, de Bahreïn, du Soudan et du Maroc avec Israël ne revêt aucune importance. Pour eux, la véritable normalisation, pour qu’elle soit incontestable, ne pourra se faire qu’avec un pays comme l’Algérie. «Pour nous, en Israël, la normalisation ne signifie rien tant que les normalisateurs sont le rebut des Arabes, descendants des voleurs de chameaux», commentait une internaute israélienne, avant d’enchaîner : «La normalisation n’aura de goût que lorsque des Etats au passé lointain comme le Yémen, la Syrie ou encore l’Irak et l’Algérie, le pays du million et demi de martyrs, normaliseront avec nous».
Dans une interview réalisée par l’envoyé spécial d’un quotidien algérien à Madrid, en octobre 1991, où se tenait la Conférence internationale sur la paix au Proche-Orient, le directeur général du ministère des Affaires étrangères à l’époque, Joseph Haddas, affirmait qu’Israël considérait les Algériens comme «les plus durs dans le monde arabe». Le haut fonctionnaire qui représentait le chef de la diplomatie israélienne, David Lévy, ajoutait que pour Israël, tant que l’Algérie campait sur ses positions fondées sur le rejet de tout rapprochement avec l’Etat hébreu, toute paix serait tronquée et inachevée.
La politique de l’Algérie vis-à-vis de la question palestinienne n’a pas changé d’un iota depuis lors. Nageant à contre-courant de la vague de normalisation avec l’entité sioniste, conduite par Abu Dhabi sous l’impulsion de Washington, l’Algérie a réaffirmé son attachement à la cause palestinienne et dénoncé, haut et fort, l’engouement des pays arabes qui se jettent l’un après l’autre dans les bras d’Israël, tournant le dos au peuple palestinien martyr.
K. M.
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