Jamais les journalistes français n’ont atteint un tel niveau d’asservissement !
Par Houari A. – La guerre en Ukraine, le génocide à Gaza et l’arrestation de Boualem Sansal en Algérie ont le mérite de lever le voile sur la véritable engeance des journalistes français. On découvre, stupéfaits mais pas vraiment étonnés, un ramassis de perroquets dressés pour répéter à l’envi des éléments de langage appris par cœur et servis à l’opinion du matin au soir, dans ce qui s’apparente à une opération de manipulation mentale savamment orchestrée par ceux que Noam Chomsky a appelés les «fabricants du consentement», dans les bureaux capitonnés de l’Etat profond.
Ces journalistes formatés sont programmés tels des automates, auxquels on a enlevé l’affect, la dignité et l’honneur pour enraciner chez le plus grand nombre les idées conçues par leurs manipulateurs aux desseins inavoués, mais clairement perceptibles, pour peu que nous nous débarrassions des œillères que le complexe politique, médiatique et financier nous a mises pour nous empêcher de voir la réalité d’un œil avisé.
En France, s’attaquer à l’Algérie est synonyme d’«esprit libre». C’est, en tout cas, ainsi que les péroreurs des plateaux de télévision qualifient Boualem Sansal, qui sera jugé dans son pays d’origine pour atteinte à la sûreté de l’Etat, à cause de sa participation à un plan franco-marocain de morcellement de l’Algérie, dans le cadre d’une conspiration dont le meneur s’appelle Xavier Driencourt, officier de la DGSE, deux fois en mission sous couverture d’ambassadeur de France à Alger. Une capitale d’où il a été expulsé galamment par les autorités algériennes et où il échouera à mener son entreprise déstabilisatrice avec ses «amis» algériens, dont il continue de vanter la proximité dans chacune de ses sorties médiatiques. En réalité, une poignée de bouchkara – informateurs dont on couvrait la tête d’un sac en jute, durant la guerre de Libération nationale – qui étaient – et qui le sont sans doute toujours, d’ailleurs – chargés de lui rendre compte de la moindre information, moyennant divers avantages dérisoires.
Boualem Sansal, dont on découvre qu’il n’a jamais renié son origine marocaine et qu’il était une taupe du Makhzen au cœur même d’une institution algérienne importante, le ministère de l’Industrie et de la Planification, sert aux médias français de prétexte pour tirer à boulets rouges sur l’Algérie, qui dérange au plus haut point le canevas de Paris, Tel-Aviv et leur appendice, Rabat. Ce titre boursouflé – «esprit libre» –, immérité au demeurant, ne s’applique, cependant, pas à ceux qui dénoncent l’ignoble génocide commis par Israël à Gaza et couvert par le régime de Macron. Ceux-là, ce sont des «apologistes du terrorisme» et des «antisémites» qu’il faut bâillonner et bannir des médias.
H. A.
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