Préfet d’Algérie ?

Bruno Retailleau
Bruno Retailleau se comporte comme un préfet d'Algérie. D. R.

Par A. Boumezrag – Il y a des ministres de l’Intérieur qui gèrent la sécurité, d’autres qui organisent des élections, et puis il y a ceux qui, à force de s’occuper d’un pays étranger, finissent par donner l’impression d’en être le préfet. C’est le cas de Bruno Retailleau, le dernier locataire de la place Beauvau, qui semble avoir hérité d’un dossier en annexe : l’Algérie. Ah non, pardon, pas une annexe, un Etat souverain. Mais, parfois, dans les couloirs du pouvoir français, on dirait que certains l’oublient.

Depuis son arrivée au ministère, Retailleau jongle entre deux missions : la gestion des flux migratoires algériens (comprendre : limiter au maximum les visas tout en facilitant les expulsions) et la diplomatie parallèle avec Alger, une diplomatie du bâton où chaque crise est un prétexte à durcir le ton. On pourrait croire que ces dossiers relèvent du Quai d’Orsay, mais non, c’est bien Beauvau qui dicte la marche à suivre. Le président algérien réclame-t-il un partenariat d’Etat à Etat ? Retailleau répond par une nouvelle restriction des visas. Alger exige du respect ? Retailleau convoque une conférence de presse pour parler des OQTF (obligations de quitter le territoire français) et de la «fermeté» nécessaire avec les ressortissants algériens.

Car, oui, dans l’esprit de certains responsables français, l’Algérie n’est pas un partenaire stratégique avec lequel on négocie, mais un territoire à administrer à distance. Une «province migratoire» dont il faut gérer les flux comme on gérait jadis les indigènes. Une sorte de sous-préfecture diplomatique où Paris impose ses conditions pendant qu’Alger proteste.

On pourrait sourire si cette vision des relations franco-algériennes n’avait pas des conséquences bien réelles. Chaque restriction de visa est perçue comme une humiliation de l’autre côté de la Méditerranée. Chaque déclaration sécuritaire alimente le ressentiment. Chaque crise migratoire devient une affaire d’Etat. Et à chaque fois, c’est le ministre de l’Intérieur qui monte au front, reléguant les diplomates au rang de figurants.

Mais, après tout, pourquoi s’en étonner ? Depuis l’indépendance, l’Algérie a toujours été un «problème intérieur» pour la France, un pays étranger traité avec les réflexes d’un passé colonial jamais totalement assumé. Les élites françaises n’ont jamais totalement coupé le cordon, et celles qui voudraient le faire en Algérie se heurtent à un système où la France sert encore de référence obsessionnelle. On oscille entre rejet et dépendance, entre bras de fer et petits arrangements.

Pendant ce temps, ce sont toujours les mêmes figures qui prennent les commandes du dialogue : non pas les diplomates, mais les ministres de l’Intérieur, comme si l’Algérie était encore un «dossier» à gérer et non un Etat souverain.

Mais, à force de rejouer la même partition, ne risque-t-on pas de tomber dans une impasse permanente ? Car, comme disait Karl Marx, paraphrasant Hegel : «L’histoire se répète toujours deux fois : la première fois comme une tragédie, la seconde comme une farce.»

Et si, en 2025, il était enfin temps de sortir de cette farce ?

A. B.

Comment (11)

    Luca
    3 avril 2025 - 23 h 12 min

    Attention , ce mi cave de taillo et ses patrons raciste mr macron et mme lepen nous qualifie paraît il de rabzouz. C’est y pas beau cela , venant d’un tocard omo et d’une vache en string

    Boum badaboum
    3 avril 2025 - 20 h 43 min

    Si mes calculs sont bons d’après ses dires , il ne lui reste plus à dater de ce jour 6 jours non ouvrable pour donner sa démission.
    tic tac tic tac..

    Mohamed El Maadi
    3 avril 2025 - 16 h 52 min

    L’expression « tribu des Ouskoutou », magistralement forgée par un éminent journaliste du Soir d’Algérie, résonne aujourd’hui comme une prophétie accomplie. Cette formule cinglante décrivait parfaitement la pusillanimité de certaines rédactions algériennes, tétanisées par une France fantasmée, qui s’est finalement révélée n’être qu’un colosse aux pieds d’argile.

    Seul Algérie Patriotique a eu le courage de briser ce silence complice, démontrant que le « monstre » tant redouté n’était en réalité qu’un canard boiteux, claudiquant pathétiquement sur la scène internationale. La métaphore est d’autant plus savoureuse qu’elle s’applique parfaitement à Retailleau, ministre de l’Intérieur aussi inefficace dans ses menaces que grotesque dans ses postures.

    Ce canard boiteux de la diplomatie française s’est distingué par une série de gesticulations aussi vaines que ridicules. Boiteux dans ses tentatives d’intimidation, sans tête dans sa stratégie, à l’image d’un Président Macron étrangement absent, comme évaporé face à cette crise qu’il semblait incapable de comprendre ou de gérer.

    L’establishment français, prisonnier de ses illusions post-coloniales, s’est révélé être une machine grippée, incapable de s’adapter à la réalité d’une Algérie moderne et souveraine. La « tribu des Ouskoutou » a progressivement découvert que sa peur était sans fondement : derrière les rodomontades de Retailleau ne se cachait qu’un appareil d’État en pleine déliquescence, aussi impuissant dans ses actions que confus dans ses objectifs.

    Cette France qui terrorisait encore certains esprits s’est dévoilée dans toute sa médiocrité : un État sans vision, dirigé par des politiciens de seconde zone comme Retailleau, incapables de comprendre que l’ère du diktat colonial est définitivement révolue. Le spectacle de cette impuissance française, de ce canard boiteux sans tête tentant désespérément de maintenir l’illusion de sa grandeur, aurait prêté à rire s’il n’illustrait pas si parfaitement le déclin d’une nation autrefois respectée.

    L’Algérie, forte de sa souveraineté et de sa dignité retrouvée, peut aujourd’hui observer avec une certaine ironie ces gesticulations pathétiques. La « tribu des Ouskoutou » découvre, peut-être avec un mélange de soulagement et de honte, que le géant qui les paralysait n’était qu’un tigre de papier, aussi bruyant dans ses menaces qu’impuissant dans ses actes.

    Cette crise aura au moins eu le mérite de révéler au grand jour la réalité d’une France en pleine déconfiture, incarnée par un Retailleau boiteux et un président fantôme. Le temps de la peur est révolu ; l’heure est venue pour l’Algérie d’imposer sa vision d’une relation bilatérale basée sur le respect mutuel et l’égalité, loin des fantasmes néocoloniaux d’une France qui peine à accepter son inexorable déclin.

    Luca
    3 avril 2025 - 16 h 05 min

    Ce petit homme politique qui n’a rien à faire chez la droite française de combat et de solidarité, même si celle ci n’existe pas , ne fait que leurrer les français, et d’ailleurs il a été mandaté pour cela . Faire oublier l’état catastrophique de ce pays france, qui si cela continue n’aura même plus de quoi finir les étapes, et finira fatalement hors délais. A moins de se débarrasser des suceurs de roue du fn rn , et d’y intensifier les descentes de justice et les contrôles anti corruption

    dz
    3 avril 2025 - 15 h 46 min

    A mon avis ce sont plutot les algeriens qui n ont pas coupe le cordon avec la france personne oblige les algeriens a quemander un visa ou au oqtf de se maintenir en france ou aux harragas de vouloir rejoindre la france ni a la bourgeoisie algeroise de partir faire ses emplettes en france a mon sens le probleme est d abord algerien le probleme ne vient pas de tebboune

      Anonyme
      3 avril 2025 - 17 h 34 min

      Vous dites: « personne n’oblige les algeriens a quemander un visa »
      —-
      Ils ne « quémandent » pas un visa! Ils « demandent » un visa comme le font tous les pays du monde!
      On dirait « rien n’oblige les algériens à ne pas demander un visa ».
      Il n’y a pas que la « bourgeoisie algéroise » qui demande le visa pour visiter la France. Quelle idée!! Des dizaines de milliers d’Algériens vont en touristes ou pour « affaires » dans tous les pays du monde (Turquie, Dubai, Chine, Espagne, Italie, Tunisie, Royaume Uni, les USA etc)
      L’OQTF ou les « harraga » (qui viennent de tous les horizons) est une affaire ou problème français. Elle relève de la bonne ou mauvaise gestion de leur pays, de leurs frontières.
      L’Algérie fait ce qu’elle peut pour les en empêcher. C’est la France et la « bourgeoisie française » qui ferme les yeux pour les exploiter en piétinant leurs lois. Le revers de la médaille, elle en est responsable! Ce n’est pas à l’Algérie ou autre pays d’en assumer les conséquence!
      * « Donner » ou « refuser » un visa appartient à la France
      * « Répliquer » à un « refus » appartient à l’Algérie en conformité avec les « conventions ou accords »
      – La France fait ce qu’elle veut, jusqu’à piétiner ses lois, tant qu’ils sont utiles.
      – L’Algérie fera ce qu’elle veut, en conformité à ses lois, aux accords et conventions quand elle pressent les choses contraires à ses intérêts. Dans notre cas transférer un problème français en Algérie!

      HANNIBAL
      4 avril 2025 - 9 h 49 min

      @dz
      3 avril 2025 – 15 h 46 min
      A mon avis ce sont plutot tes déclarations de lèche babouches , avec ton faux pseudo si tu déposais tes crottes sur le 360 ma ça passerait mieux ! dégage
      lécher ailleurs

    Anonyme
    3 avril 2025 - 13 h 32 min

    L’Algérie doit considérer le choix le plus audacieux le plus souverain et le plus réaliste: celui de rompre avec cette france haineuse raciste rabougrie et barbare.

      @Anonyme
      3 avril 2025 - 13 h 49 min

      Parfaitement dit.

        Jeronimo
        3 avril 2025 - 15 h 15 min

        Ce Routaillieu est une raclure de premier ordre, c’est anti algérien, anti musulman, xénophobe, il s’est tracé une feuille de route pour être élu président du parti les républicains,pour ce faire il a utilisé l’affaire de sensal comme priorité une, les OQTF comme priorité deux, si l’Algérie cèdera sur l’affaire Sensal et sur les OQTF en annonçant l’amnistie du traître et en acceptant le retour des algériens indésirables en France, Routaillieu sortira vainqueur et grand.
        Nous avons tous été insulté, stigmatiser, traité d’état voyou, de dictature, de junte militaire, d’incultes, , il est temps d’arrêter d’être la Risée de cette France ingrate et ignorante de notre histoire. Couper court avec eux.

          @Jeronimo
          4 avril 2025 - 9 h 08 min

          Parfaitement dit.

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