Quand Hafiz vole sans aucune vergogne au secours de l’islamophobe Retailleau
Par Kamel M. – Cible de critiques justifiées pour n’avoir pas daigné se rendre dans la mosquée où un jeune Malien venait d’être lâchement assassiné, Bruno Retailleau a trouvé chez le recteur de la Grande Mosquée de Paris un avocat auto-constitué pour prendre sa défense. Ce dernier a, en effet, couru chez les médias stipendiés français habituels pour justifier cette défection de l’agité ministre qui aurait dévalé les escaliers de son siège à la place Beauvau deux par deux si la victime n’était pas musulmane.
Chems-Eddine Hafiz sert au ministre de l’Intérieur raciste et islamophobe d’alibi dans ce grave manquement, en jurant, la main presque posée sur le Coran, qu’il se trouvait à ce moment-là avec lui à Rome, mais qu’il s’est rendu dare-dare dans le Gard dès qu’il est rentré des obsèques du pape François, lui trouvant des excuses liées à son agenda qu’il affirme, paradoxalement, ne pas connaître.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris a saisi l’occasion pour plaider sa propre cause auprès des Français, en pointant ceux qui l’agonisent d’insultes et d’accusations «fallacieuses», selon lui. Hafiz leur révèle solennellement qu’il n’aime pas qu’on dise de lui qu’il est algérien. «Dit-on d’Eric Ciotti qu’il est italien ?» a-t-il argué, sans que l’on comprenne à quoi l’avocat veut en venir en tenant un tel argument mal à propos, en se servant immoralement de la mort du jeune Aboubakar Cissé pour crier sa loyauté inconditionnelle à la France, sa mère patrie.
Le plaidoyer infâme du Franco-Français Chems-Eddine Hafiz sert à parasiter la dénonciation par la communauté musulmane et des responsables politiques français de l’attitude néfaste du ministre de l’Intérieur et ses collègues du gouvernement Bayrou, qui se joutent à qui mieux mieux dans la stigmatisation de l’islam et des musulmans, joignant leurs voix à celle du Rassemblement national, devenu leur muse dans leur discours islamophobe débridé.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, censé défendre les musulmans, nage à contrecourant du courageux parti de Jean-Luc Mélenchon, qui a accusé, à juste titre, Bruno Retailleau, lors du grand rassemblement de Paris pour dénoncer l’assassinat d’Aboubakar Cissé, de souffler sur la braise du racisme et de la xénophobie. Il prend également lâchement le chemin inverse de celui du président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie, Abdallah Zekri, qui a conduit une marche en hommage à la victime musulmane et qui n’a eu de cesse de pointer la culpabilité directe de certains responsables politiques et médias français, dont les propos et les actes ont préludé ce meurtre, en avertissant les musulmans qu’ils vont «s’en prendre plein la gueule» dans les semaines et les mois à venir. Le recteur de la mosquée de la Paix, à Nîmes, justifie sa triste conjecture par la course effrénée du cheptel politique français aux mairies en 2026 et à l’Elysée en 2027.
K. M.
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