Le roi du Maroc va-t-il vendre un de ses palais pour acheter à manger à l’AES ?
Par Karim B. – La visite des trois «ministres des Affaires étrangères» de l’AES au Maroc semble intéresser les analystes, qui y entrevoient une alliance dangereuse pour l’Algérie. Les médias maliens, nigériens, burkinais et marocains s’en donnent à cœur joie, diffusant en boucle, tel un tube de l’été, le communiqué rédigé par les services de Nasser Bourita à ses hôtes pour être lu et relu à satiété, et répercuté à grande échelle sur les réseaux sociaux par les moucherons du couple Hammouchi-Mansouri.
De quoi s’agit-il, au juste ? D’une mise en scène destinée à la consommation locale, pour montrer que les trois pays du Sahel, que l’Algérie nourrissait, se sont tournés vers le régime monarchique de Mohammed VI, auquel il ont décidé de baiser la main, le dos courbé. En contrepartie, le finissant roi leur a promis un accès à l’océan Atlantique. Le deal aurait pu sembler normal si nous ne connaissions pas la situation dramatique de ces quatre Etats littéralement ensevelis sous le poids de la misère et d’une dette abyssale s’agissant du régime de Rabat : près de 110 milliards de dollars et le curseur des créanciers continue son ascension fulgurante sur le tableau des crédits qui ne pourront être remboursés que par un rééchelonnement qui sera, hélas, fatal pour les sujets marocains.
Qu’est-ce que les peuples malien, nigérien et burkinabé escomptent-ils obtenir chez un régime incapable, à ce jour, de recaser les victimes du séisme qui a frappé Al-Haouz en septembre 2023, pendant que les familles algériennes, dont les maisons se sont effondrées suite à un éboulement à Oran, ont été relogées dans des appartements décents dans les 24 heures qui ont suivi la calamité naturelle ?
Les trois putschistes, qui seront à leur tour renversés plus tôt qu’ils ne l’imaginent, croient-ils pouvoir compter sur Mohammed VI et ses sœurs, atteints de troubles compulsifs, achetant et revendant des châteaux et des biens immobiliers luxueux dans les quartiers huppés des VIIe et XVIe arrondissements de Paris, avec les revenus de la drogue, pour pouvoir sustenter les peuples subsahariens sur lesquels la police marocaine tire à vue et sans sommation lorsqu’ils tentent de traverser la frontière pour rejoindre l’Europe ?
Le cinéma de cette visite, qui ne revêt aucune espèce d’importance stratégique, des «chefs de la diplomatie» des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel est le fruit d’un grotesque scénario, dont la trame a été confectionnée à Paris. Les juntes malienne, nigérienne et burkinaise, qui ont simulé un divorce d’avec l’ancienne puissance coloniale, cherchent à se rabibocher avec elle par le truchement du Maroc, son département d’outre-mer, dirigé par le gouverneur général André Azoulay. Le but de la France étant d’encercler l’Algérie, en croyant naïvement que ces gesticulations caricaturales influeraient sur ses positions de principe par rapport aux dossiers sahraoui et palestinien.
Macron, Mohammed VI et les «hauts gradés» sahéliens, loin d’égaler un simple homme de troupe dans l’armée algérienne, perdent leur temps et leur énergie à jouer les comparses dans un lugubre vaudeville, au lieu d’œuvrer à relever les vrais grands défis mondiaux, comme s’y attelle l’Algérie avec un inébranlable stoïcisme.
K. B.
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