Risque d’attaque militaire : l’Algérie se prépare à «tous les scénarios possibles»
Par Abdelkader S. – Dans sa présentation du projet de loi relatif à la mobilisation générale devant la commission des affaires juridiques du Parlement, le ministre de la Justice a bien précisé que ce texte visait à «enrichir le système législatif national, afin de permettre la prise de toutes les mesures nécessaires pour faire face à tous les risques éventuels». Le garde des Sceaux a ajouté que cette démarche du gouvernement s’inscrivait dans «le contexte géostratégique actuel aux niveaux mondial et régional, marqué par des mutations accélérées, dictant de nous y adapter et de se préparer à tous les scénarios possibles».
Si, comme nous l’avions précisé dans un précédent article, ce projet de loi n’est pas lié à la destruction d’un drone malien, car antérieure à cet incident qui a conduit à la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le régime de Bamako sous influence marocaine, il n’en demeure pas moins que, comme l’a indiqué le ministre devant les députés, ce mercredi, l’Algérie prend les devants pour réagir de façon préparée face aux nombreux périls qui menacent son intégrité territoriale.
L’Algérie ne fait plus uniquement front à la violence terroriste qu’elle a réussi à juguler par ses propres moyens et grâce au sursaut patriotique des citoyens qui ont pris les armes aux côtés des services de sécurité pour prendre part à ce combat contre l’hydre intégriste soutenue par la France, durant la décennie noire. Désormais, les menaces sont multiples et le pays pourrait se retrouver à affronter une guerre classique, comme l’a souligné le général d’armée Saïd Chanegriha, vu les multiples casus belli qui, jusque-là, se limitent à des gesticulations et des provocations sporadiques.
Mais l’armée algérienne n’est pas dupe de ces agissements hostiles qui servent à tester la capacité de la puissance de feu de l’ANP à repousser toute attaque de quelque nature qu’elle soit. On sait maintenant avec exactitude que la prise d’otages du complexe gazier de Tiguentourine, dans l’extrême sud-est du pays, qui s’est soldée par l’élimination de tous les terroristes issus d’une quinzaine de nationalités, est une opération sous faux drapeau, commanditée par des officines étrangères qui ont en pris pour leur grade. La destruction en quelques secondes à peine du drone malien par la défense antiaérienne de l’armée algérienne a achevé de convaincre le Maroc, Israël, la France et les Emirats – Ben Zayed joue un jeu trouble dans la région – de l’impossibilité pour leurs armées, leurs services secrets et leurs mercenaires d’ouvrir une brèche à travers les frontières sahariennes algériennes hermétiquement verrouillées.
Plus au nord, la puissance de la marine algérienne est telle que des amiraux espagnols et français n’ont pas manqué de relever sa supériorité opérationnelle – un haut gradé français n’a pas pu s’empêcher d’admettre que la marine française avait besoin de se mettre à niveau pour pouvoir se mesurer à elle. L’armée algérienne s’est également dotée d’un dôme, via sa défense antiaérienne de pointe, constituée de missiles sol-air russes de dernière génération, qui lui assure une protection optimale contre toute attaque venant du ciel.
Mais, comme le signalent des experts militaires, tous ces moyens colossaux dont disposent les forcées armées algériennes doivent être appuyés par un front arrière solide. Ce dernier doit être organisé de sorte à permettre à l’ANP de se consacrer pleinement à la riposte efficace contre toute agression externe avec l’efficacité qui lui est connue. Une efficacité qu’elle vient, encore une fois, de démontrer par l’exercice militaire avec munitions réelles que le chef d’état-major vient de superviser à nos frontières avec la Libye, d’où, faut-ille rappeler, fut conduite l’attaque lamentablement échouée d’In Amenas, en janvier 2013.
A. S.
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