Quand Ben Zayed réactionne les résidus de la «badissia-novembaria» en Algérie
Par Abdelkader S. – La virulente réaction de la Télévision d’Etat à l’intervention d’un «historien» algérien dans un média émirati n’est pas un état d’âme ou une lubie. Le contenu du discours de Mohamed-Lamine Belghit est savamment calculé et est loin d’être innocent, notamment dans ce contexte particulier, où Paris, Rabat et Tel-Aviv, alliés du régime des Al-Nahyane, soufflent sur la braise du séparatisme, en entretenant le mouvement du MAK, hébergé en France, bien que classé comme organisation terroriste par l’Algérie.
Ce Mohamed-Lamine Belghit fait partie du clan créé en plein mouvement de contestation populaire de février 2019, par des cercles proches de la clique qui avait pris le pays en otage et qui croupit en prison pour haute trahison. En invitant cet historien de pacotille sur un plateau de télévision émirati, le régime de Mohammed Ben Zayed a voulu raviver cette fitna en propageant la haine et la division entre les Algériens.
La réaction célère de la Télévision publique, qui reflète la position officielle de l’Algérie, est un signe que des éléments d’information probants sont détenus par les services de renseignement algériens sur les tenants et aboutissants de cette énième tentative émiratie de porter atteinte à l’intégrité de notre pays, qui constitue un véritable caillou dans la chaussure du meneur de la honteuse normalisation avec l’entité sioniste, coupable de génocide à Gaza. Aussi, Israël et les Emirats ont-ils scellé un pacte maléfique pour tenter d’affaiblir l’Algérie, principale entrave au processus de soumission du monde arabe à l’Etat hébreu.
Ces deux pays, auxquels sont associés le Makhzen et la France, se partagent les rôles, les Emirats s’occupant d’alimenter le courant des chauvins de la «badissia-novembaria», pendant que les services secrets français, marocains et israéliens se chargent de porter la voix des séparatistes dirigés par le soûlographe Ferhat Mehenni, en ne se contentant pas uniquement de financer son mouvement fantoche, mais en pilotant son activisme, allant des contacts avec les institutions occidentales jusqu’au recrutement, l’organisation et l’encadrement de ses manifestations à Paris. Les officines citées s’emploient notamment à rameuter de faux militants français, marocains et israéliens pour donner l’impression d’une action d’envergure, alors que le MAK ne compte, en réalité, qu’un nombre très limité d’adhérents et de sympathisants dans une Kabylie fière de son appartenance au pays d’Amirouche et d’Abane Ramdane.
Le but final est de faire s’affronter ces deux composantes de la société algérienne, en créant un climat d’animosité réciproque, jusqu’à aboutir à une guerre civile idéologique, comme Israël a réussi à la provoquer au Liban et, depuis la chute de Bachar Al-Assad, en Syrie, où le nouveau régime issu d’Al-Qaïda massacre les populations chrétiennes, chiites et druzes sans que l’Occident qui l’a adoubé ne bouge le petit doigt.
Il n’y a aucun doute possible. La menace qui vise l’Algérie est confirmée et les mises en garde incessantes du chef d’état-major de l’ANP sont loin d’être une vue d’esprit. L’opération, commencée au milieu des années 1980 avec le retour des «afghans» algériens, puis l’autorisation d’un parti extrémiste, le FIS, fondé sur une base religieuse bien que cela fût prescrit par la Constitution, la montée en puissance de la mouvance islamiste et le passage à l’action terroriste au début des années 1990, a été relancée en 2011 à la faveur des soulèvements dans les pays arabes, instigués par le Qatar et son mastodonte Al-Jazeera, financé à coups de milliards de dollars.
Depuis l’enclenchement du processus de normalisation de pays arabes avec Israël, mené par le gendre du président américain Donald Trump, le sioniste Jared Kushner, la persistance de l’Algérie dans sa doctrine pro-palestinienne, notamment depuis son élection au Conseil de sécurité de l’ONU, fait d’elle la cible numéro un de l’axe du mal, incarné au Maghreb par le vil régime monarchique de Mohammed VI, suppôt de Paris, Tel-Aviv et Abou Dhabi.
Pour toutes ces raisons, la dernière sortie émiratie est tout sauf un geste innocent.
A. S.
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