Gaz : ce que révèle un centre américain spécialisé sur les gisements algériens
Par Abdelkader S. – «Si les découvertes de gaz des années 2010 [dans l’est de la Méditerranée] ont suscité l’enthousiasme dans leurs pays d’origine, cet optimisme doit être tempéré par un certain réalisme quant à l’ampleur des actifs énergétiques et aux opportunités de monétisation. Ces réserves offshores, relativement coûteuses, ne sont pas aussi transformatrices qu’on le prétend souvent», indique une étude récente de Baker Institute for Public Policy. «Comparées aux réserves de l’Algérie voisine, qui possède 159 000 milliards de pieds cubes (Trillion Cubic Feet, TCF, unité de mesure américaine) de réserves prouvées, les découvertes réalisées à ce jour en Méditerranée orientale, comme le Léviathan israélien (23 TCF) ou les blocs 6 et 10 chypriotes (20 TCF combinés), semblent modestes», précise l’institut américain basé à Houston, au Texas. «L’Algérie bénéficie également d’infrastructures d’exportation bien établies et de relations plus stables avec ses voisins», souligne l’étude.
«Les modestes découvertes en Méditerranée orientale sont trop faibles pour être considérées comme révolutionnaires. Là encore, une comparaison de ces réserves avec celles de l’Algérie est utile», précise le Baker Institue, qui ajoute que l’Algérie «est un acteur mondial majeur de la production de gaz naturel, avec d’énormes réserves qui dépassent de loin les gisements offshore connus à l’est». «De plus, l’Algérie possède les troisièmes plus grandes ressources de gaz de schiste inexploitées au monde, estimées à plus de 700 TCF par l’US Geological Survey, ajoutant un potentiel supplémentaire à ses réserves déjà substantielles», développe l’institut américain spécialisé, pour lequel, grâce à «des ressources aussi vastes, une stabilité géopolitique et une infrastructure établie, le potentiel gazier de l’Algérie est inégalé par les récentes découvertes en Méditerranée orientale».
«En termes d’infrastructures et de capacité d’exportation, l’Algérie est mieux placée que la Méditerranée orientale pour approvisionner l’Europe grâce à des systèmes établis et fiables», insiste l’étude, qui note que l’Algérie «a développé une infrastructure étendue pour transporter son gaz naturel, principalement destiné aux marchés européens». «Les principaux éléments de cette infrastructure comprennent le gazoduc transméditerranéen, qui transporte du gaz de l’Algérie vers l’Italie via la Tunisie, et le gazoduc Medgaz, qui assure une liaison sous-marine directe entre l’Algérie et l’Espagne», relève l’institut, en précisant que «ce réseau permet à l’Algérie de livrer régulièrement d’importants volumes de gaz naturel à l’Europe, renforçant ainsi son rôle de fournisseur d’énergie essentiel».
«L’Algérie, [qui] exploite également plusieurs installations de GNL, lui permettant d’expédier du gaz naturel dans le monde entier, offrant ainsi flexibilité et résilience à ses capacités d’exportation, bénéficie [en outre] d’un environnement géopolitique relativement stable, permettant une production et une exportation régulières de gaz naturel sans risque significatif de perturbation», conclut le rapport de de Baker Institute for Public Policy, sur les réserves de gaz en Egypte, en Israël, en Turquie, à Chypre, au Liban, en Jordanie et en Grèce, loin d’égaler celles dont regorge le sous-sol algérien.
A. S.