Prix Nelson Mandela 2025 : l’ONU exclut le Maroc
Une travailleuse sociale autochtone du Canada, Brenda Reynolds, et un entrepreneur social du Kenya, Kennedy Odede, sont les lauréats du prix Nelson Mandela 2025, ont annoncé les Nations unies, excluant ainsi la marocaine Amina Bouayach dont la nomination avait provoqué une vague d’indignation.
La candidature de Bouayach a suscité une vague de protestations internationales. Des lettres, des pétitions et des déclarations condamnant cette nomination ont été envoyées au jury de ce prix par des organisations sahraouies et des défenseurs marocains des droits humains, mais aussi par de nombreuses ONG internationales de défense des droits de l’homme qui ont, toutes, qualifié la candidature marocaine de «trahison» des valeurs du grand militant sud-africain et d’«insulte directe» aux sacrifices des peuples qui vivent encore sous le joug colonial.
En effet, la campagne d’opposition à l’attribution de ce prix à la candidate marocaine a été menée par des victimes de violations des droits humains, sahraouies et rifaines, des journalistes et d’anciens prisonniers politiques qui ont exprimé leur «profonde indignation» à l’idée qu’une personnalité associée à la dissimulation des violations persistantes au Maroc puisse être candidate à un prix prestigieux destiné à honorer les défenseurs de la dignité humaine et de la liberté.
Le Conseil national sahraoui et la Commission nationale sahraouie des droits de l’homme avaient qualifié la nomination de Bouayach d’«insulte» à Mandela et de «légitimation» de la répression au Sahara Occidental et au Maroc.
Des militants marocains ont également critiqué cette candidature, la qualifiant de «distorsion de la crédibilité» des Nations unies et des idéaux de Mandela.
En Espagne, l’Union progressiste espagnole des procureurs (UPF) a dénoncé l’utilisation par le Maroc des Nations unies et de l’héritage de Mandela dans une campagne publicitaire pour «blanchir l’image de l’occupation marocaine», affirmant que la conduite du Makhzen «est un scandale majeur qui ne peut être toléré».
Le parti espagnol de gauche Sumar a exprimé également sa «forte opposition» à la candidature marocaine, la qualifiant «d’infâme déshonneur» à l’héritage de ce grand militant des droits de l’homme.
Créé en 2014, ce prix est décerné tous les cinq ans à deux personnes dont l’œuvre reflète l’héritage de leadership, d’humilité, de sens du service et d’unité transfrontalière de l’ancien président sud-africain.
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, remettra ce prestigieux prix aux deux lauréats le 18 juillet, à l’occasion de la Journée internationale Nelson Mandela.
«Les lauréats du prix Mandela de cette année incarnent l’esprit d’unité et de possibilité, nous rappelant que nous avons tous le pouvoir de bâtir des communautés plus fortes et un monde meilleur», a déclaré Guterres.
R. I.
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