Frappe ukrainienne contre l’aviation stratégique russe : les conséquences pour le monde

Ukraine drones
L'Ukraine a lancé 150 drones sur les villes frontalières russes. D. R.

Une contribution d’Oleg Nesterenko – Le 1er juin dernier, l’Ukraine a effectué une frappe massive sur des aérodromes militaires stratégiques. Quatre aérodromes ont été visés : ceux de Diaghilevo, d’Olenya, d’Ivanovo et de Belaya, ce qui constitue la plus importante attaque de l’infrastructure militaire russe dans les profondeurs du territoire national depuis le déclenchement de la phase active des hostilités russo-ukraino-otaniennes, le 20 février 2022.

L’attaque a été réalisée par des drones FPV transportés dans des camions, sans que les conducteurs soient mis au courant – de même que cela a été fait avec l’attaque terroriste du pont de Crimée, le 17 juillet 2023, dans laquelle le conducteur du camion est mort dans l’explosion, sans savoir ce qu’il a transporté.

La responsabilité de l’action a été immédiatement revendiquée par le service secret ukrainien SBU, qui l’a appelé l’opération «La toile d’araignée». Selon le communiqué de presse du SBU, les dommages causés à la Russie consistent en la destruction de 41 appareils au sol, en partie des bombardiers stratégiques.

La «Triade nucléaire»

Un bombardier stratégique est un avion de combat d’une portée intercontinentale (plus de 5 000 km) conçu pour le port et le lancement d’armes nucléaires (bombes aériennes, missiles de croisière et missiles balistiques), destinés à détruire les objectifs stratégiques situés sur le territoire ennemi.

Au sein des forces armées de la Fédération de Russie, les bombardiers stratégiques font partie dit de la «Triade nucléaire», qui désigne les forces armées stratégiques comprenant trois composantes : l’aviation stratégique ; les régiments des missiles stratégiques balistiques intercontinentaux et la flotte des porte-missiles sous-marins nucléaires stratégiques.

L’importance de l’existence de la Triade nucléaire consiste dans le partage des ogives nucléaires stratégiques entre trois types des forces armées stratégiques qui rend impossible la destruction de l’ensemble de l’arsenal nucléaire du pays en cas d’attaque surprise de l’ennemi, offre une plus grande souplesse dans l’utilisation de ces armes et garantit la destruction imminente de l’ennemi dans le cadre des frappes de riposte.

Le traité Start-II/SNV-III

Les conséquences négatives pour Moscou de l’attaque de l’infrastructure militaire stratégique de la Russie vis-à-vis de la campagne militaire menée en Ukraine sont proches de zéro absolu. Cela étant, les conséquences de l’action vis-à-vis de la sécurité nucléaire mondiale sont d’une portée stratégique et ne doivent pas être sous-estimées.

En mettant de côté l’aspect émotionnel de l’affaire, les positions et les réactions des diverses parties sur le sujet, de même que les modalités de la riposte militaire de Moscou qui aura lieu et qui sera, tout au moins, proportionnelle aux dégâts subis, voyons les réelles conséquences vis-à-vis de la sécurité nucléaire.

Non, il ne s’agit guère d’une potentielle explosion d’une ogive nucléaire qui pourrait se trouver à bord d’un des appareils au moment de leur destruction, mais de toute autre chose.

La première question que les observateurs non avertis de l’attaque ukrainienne de ce 1er juin doivent se poser, tout naturellement : comment cela se fait-il que l’aviation russe d’une importance stratégique vis-à-vis de la sécurité du pays ait pu se trouver en masse sur un banal parking de l’aérodrome au lieu d’être soigneusement cachée et sécurisée dans des hangars en béton armé conçus à cet effet et qui doivent supporter des frappes militaires d’une puissance incomparablement plus importante que celle des vulgaires petits drones assemblés manuellement en cachette dans un garage ?

La réponse à cette question ne réside, en aucun cas, dans le potentiel grand manque de professionnalisme et négligence des personnes responsables du positionnement des appareils d’avions stratégiques sur les aérodromes en question, mais dans le traité Start-II/SNV-III. Le traité russo-américain sur la réduction des armements stratégiques offensifs.

Dans le cadre du nouveau caractère des relations russo-occidentales instauré depuis le début des hostilités en Ukraine, en février 2023, la Fédération de Russie a suspendu sa participation dans le traité sur la réduction des armements stratégiques offensifs Start-II/SNV-III – ce qui était une suite logique et parfaitement prévisible : face à la menace déclarée et partiellement mise en œuvre par l’Occident collectif vis-à-vis de la Russie, cette dernière a procédé à la suppression légale des restrictions au développement de son armement stratégique.

Dans les clauses du traité Start-II, il est stipulé que chacune des parties prenantes de l’accord dispose du droit de le quitter dans le cas de changement significatif des circonstances : «Si elle considère que les circonstances exceptionnelles liées au contenu du présent accord ont mis en péril ses intérêts suprêmes» (article 14, §3). La fixation par l’Occident collectif comme objectif «la défaite stratégique de la Russie» et les nombreuses déclarations officielles de ce dernier dans ce sens sont un changement significatif des circonstances qui a reçu une réponse appropriée.

L’officialisation de la démarche de Moscou par l’adoption suivie de la ratification de loi fédérale nr. 38-FZ du 23 février 2023 a été entreprise afin de rester dans la stricte légalité vis-à-vis des engagements internationaux signés et ratifiés par la Fédération de Russie et de ne pas créer un précédent permettant aux adversaires d’instrumentaliser une hypothétique violation des engagements russes dans le cadre du droit international en vigueur.

Cela étant, d’une part, avec le gel de sa participation dans le traité, Moscou a souligné qu’elle continuerait à «respecter strictement les limites quantitatives des armes stratégiques offensives», indépendamment du présent accord russo-américain ; d’autre part, malgré la suspension en cours de sa participation dans le traité sur la réduction des armements stratégiques offensifs, la Russie, dans le cadre d’un accord non public russo-américain, a continué à respecter d’une manière réciproque la partie du traité concernant la non-dissimulation de la composante aérienne de la Triade nucléaire : ne pouvant plus réaliser des visites réciproques de contrôle des installations d’armes nucléaires sur les territoires respectifs, les parties ont continué à bénéficier de la surveillance satellitaire réciproque de l’aviation stratégique dans le cadre du §1b de l’article 4 et des §1b et §1c de l’article 10 du traité, ne nécessitant pas les déplacements des contrôleurs.

Le §1b de l’article 4 stipule : «Le déploiement de bombardiers lourds peut avoir lieu uniquement sur les bases aériennes.» Et les §1b et §1c de l’article 10 du traité sont sans équivoque : «Afin d’assurer le contrôle du respect des dispositions du présent traité, chacune des parties s’engage à ne pas interférer avec les moyens techniques nationaux de contrôle d’une autre partie qui exerce ses fonctions conformément au présent article et de ne pas recourir à des mesures de camouflage qui rendent difficile le contrôle du respect des dispositions du présent traité par des moyens techniques nationaux de contrôle.»

Soit, le traité interdit d’empêcher les satellites de la partie adverse de surveiller H24, 7/7j, les bombardiers stratégiques par quelque moyen que cela soit. Soit, ils doivent rester en permanence à ciel ouvert.

Le jeu du pyromane Zelensky avec la boîte de Pandore

En sachant pertinemment que la frappe qui a eu lieu ce 1er juin 2025 n’aura non seulement strictement aucun effet sur le déroulement des opérations militaires russes menées sur le sol ukrainien et sur ses succès mais, bien au contraire, mènerait à de graves représailles de Moscou que le monde constatera et que l’Ukraine subira sous peu, le régime de Zelensky qui n’a strictement aucune volonté de négocier un accord de paix et de voir la fin de la guerre en cours – car elle sera associée, fort probablement, à la fin de son règne – a ouvert la boîte de Pandore qui mènera dans les 100% des cas vers l’aggravation de la situation de la sécurité nucléaire mondiale.

L’initiative entreprise par Kiev ne peut être considérée autrement que criminelle vis-à-vis de cette dernière car nul doute que la page de la possibilité de surveillance satellitaire réciproque de l’aviation stratégique est tournée à tout jamais. Non seulement la Fédération de Russie, mais également les Etats-Unis d’Amérique ne permettront plus de mettre leurs appareils assurant la sécurité stratégique des pays sous le danger des potentielles frappes «à l’ukrainienne».

Dès à présent, même si les relations russo-américaines seront restaurées, le traité Start-II/SNV-III, suspendu en février 2023 et arrivant à son terme légal en février 2026, ne peut plus être resigné en état : dorénavant, la composante aérienne des Triades nucléaires respectives sera grandement sécurisée et donc dissimulée, ce qui mène, de facto, vers une importante diminution du contrôle des armements nucléaires par le monde avec toutes les conséquences qui en découleront

O. N.

Président du CCIE, spécialiste de la Russie, CEI et de l’Afrique subsaharienne

Comment (12)

    Anonyme
    7 juin 2025 - 16 h 08 min

    Et si cette frappe était créée par une probabilité en mathématique d’une valeur de X !? Ce qui signifierait que le gain de X est négatif quand on perd, et que le FSB était potentiellement au courant de cette frappe et qu’il avait laissé faire pour mieux détourner l’option publique en leur faveur en cas de réplique sanglante et sans état d’âme.

    Ce qui est bien avec la valeur de X, c’est que tu peux soit les mettre dans l’ordre croissant, soit dans l’ordre décroissant. Ce qu’il faut retenir dans cette méthode mathématique, c’est que X peut être déterminé par une loi de probabilité : Et X peut déterminer toutes les valeurs possibles que peut prendre la variable aléatoire, et prendre la probabilité de chacune de ces valeurs.

    Pour faire court, tout a été calculé mathématiquement. La loi du mouvement de Newton dit : « L’action est toujours égale et opposée à la réaction ; c’est-à-dire que les actions de deux corps l’un sur l’autre sont toujours égales, et dans des directions contraires. »

    La troisième loi de Newton stipule qu’à chaque action s’oppose toujours une réaction d’égale ou beaucoup plus forte…

    Les guerres ne se gagnent pas en ayant le plus d’hommes ou la meilleure technologie du monde, elles se gagnent mathématiquement, vous en avez les preuves historiques. Hitler, Napoléon, Võ Nguyên Giáp, etc., et pourtant ces hommes-là ne sont pas sortis de grandes études et ne sont pas des diplômés, mais ont laissé leurs traces dans l’histoire des guerres ; c’étaient de grands stratèges militaires, c’étaient des hommes très très rusés et intelligents, etc.

    Ciao,

    Brahms
    7 juin 2025 - 5 h 11 min

    A force de jouer avec le feu ?

    Poutine va balancer l’arme atomique sinon l’Ukraine va devenir israélienne comme avec la Palestine reclassement des (juifs ashkénaze), le but étant de capter les richesses naturelles en ouvrant des comptoirs de dilapidation à travers le monde.

    Gorbatchev et Boris Eltsine ont fait de graves erreurs stratégiques en bradant le pays en 1990 sous la coupe de l’Amérique qui faisait croire au capitalisme.

    Sauce Mitouf
    6 juin 2025 - 17 h 08 min

    La Russie savait très que le soldat de plomb Volodomoro Zelensky , féru de coups d’éclat et croyant blouser le stratège Poutine si facilement, allait tomber dans le panneau.

    Alors que cette attaque n’a été d’aucune gravité quand au matériel de grande importance , Poutine s’en servira maintenant pour ravager tout l’arsenal où qu’il soit et mettre ainsi , et l’Otan et les USA , dans une position d’adversité l’un contre l’autre.

    C’est dire , par voie de conséquence , que c’est la fin pour Volodomoro !

      Hamma
      7 juin 2025 - 17 h 48 min

      Le « stratège » Poutine ? Il a prouvé au contraire jusqu’à maintenant qu’il n’était pas très fort en stratégie.
      Il serait plus juste de le qualifier de matamore

    Mohamed El Maadi
    6 juin 2025 - 14 h 55 min

    On ne peut que saluer la clarté et la densité analytique du texte d’Oleg Nesterenko. Il faut le reconnaître : ce genre de contribution est rare à une époque où le commentaire stratégique s’est réduit à des indignations pavloviennes ou à des lectures morales du conflit.

    Mais au-delà des constats solides qu’il énonce — notamment sur la suspension tacite du traité START et l’effondrement d’une architecture de contrôle mutuel vieille de trente ans — il me semble utile de pousser la réflexion un cran plus loin.

    L’attaque massive menée contre l’aviation stratégique russe ne relève ni de la témérité ni de la pure imprudence. Il serait naïf de croire que l’Ukraine agit seule ou qu’elle n’a pas conscience des lignes rouges qu’elle frôle — ou franchit — de plus en plus ouvertement. L’enjeu ici n’est pas la destruction tactique de quelques Tu-95 ou Tu-160, mais bien d’entraîner la Russie dans une réaction qui invaliderait toute prétention à l’équilibre.

    Et c’est là que le piège se referme.

    Les alliés de Kiev — en particulier Londres, toujours avide d’opérations clandestines d’éclat — ne sont pas simplement des bailleurs de fonds ou des pourvoyeurs de missiles. Ils sont les co-concepteurs des opérations. Il devient de plus en plus clair, à mesure que les révélations surgissent dans les milieux informés, que l’attaque du 1er juin, comme celle contre le pont de Crimée auparavant, porte l’empreinte caractéristique des services anglo-saxons. Le MI6 ne s’est jamais contenté d’observer ; il organise, structure, pilote.

    (…)
    Mais Moscou ne réagit pas comme l’espèrent ses adversaires. Là où certains parient sur un emportement brutal — frappes aveugles, bombardements massifs d’infrastructures civiles — le Kremlin préfère le jeu du temps long. La patience stratégique est peut-être l’arme la plus redoutable de Vladimir Poutine.

    Ce qui se prépare en retour ne sera pas une démonstration de force spectaculaire, mais une frappe de précision, chirurgicale, létale politiquement : des figures clés des services ukrainiens sont d’ores et déjà identifiées. Le FSB avait freiné jusqu’ici certaines opérations, redoutant de tomber dans le piège d’une escalade asymétrique supervisée de trop près par les services occidentaux. Désormais, ce verrou saute.

    Nous entrons dans une ère d’opérations plus frontales, y compris à l’intérieur de l’Ukraine profonde, peut-être même au-delà.

    (…)
    Ce qui est peut-être le plus effrayant dans cette séquence, c’est l’effacement total du principe de responsabilité stratégique. L’Occident donne des leçons de droit international tout en soutenant, tacitement ou ouvertement, les attaques les plus périlleuses contre la stabilité nucléaire mondiale.

    Quelle ironie de voir les chancelleries occidentales, si promptes à invoquer les droits de l’homme, se taire devant ce qui est — disons-le clairement — la première tentative sérieuse, depuis 1945, de frapper au cœur la force de dissuasion d’un État doté de l’arme nucléaire. Cela, en temps de guerre, s’appelle une provocation existentielle.

    (…)
    Nous sommes peut-être à la veille d’événements qui marqueront le XXIe siècle comme Yalta ou la chute du mur de Berlin ont marqué le précédent. Le temps des équilibres feutrés est terminé. Ce qui vient n’est pas la fin de l’Histoire, mais son retour sous sa forme la plus dure.

    Le président russe joue encore avec les règles, mais combien de temps encore acceptera-t-il de jouer dans une partie où ses adversaires trichent sans vergogne ? Le monde feint d’oublier que les grandes guerres sont rarement le fruit de volontés bellicistes, mais naissent presque toujours d’une série d’erreurs de calcul et de provocations mal digérées.

    Si Poutine renverse la table, ce ne sera pas par orgueil. Ce sera par nécessité. Et personne ne pourra dire qu’il n’avait pas prévenu.

    Pilate
    6 juin 2025 - 12 h 31 min

    Les Russes qui bombardent sans arrêt les Ukrainiens après les avoir envahis ne doivent pas s’étonner que ceux ci réagissent

    Il reste des questions
    6 juin 2025 - 11 h 29 min

    C’est un RECUL évident par rapport a la configuration Antérieure.
    Comme le mentionne l’auteur : il s’agit d’une
    “… importante diminution du contrôle des armements nucléaires …”
    .
    Question 1
    Une Riposte a probablement été Anticipée
    par ceux qui ont planifié cette Opération
    Une riposte de quel type et quelle ampleur ?
    Avec quelles Conséquences ?
    .
    Question 2
    A court , a moyen ou a long terme
    Quels seraient les gains espérés par une partie ou par un groupe….dans le monde , a pousser vers une augmentation du degré d’Exposition au risque d’une escalade incontrôlée..?

    Oud
    6 juin 2025 - 9 h 56 min

    La Russie l Ukraine les États-Unis l ue l entité sioniste la Turquie l’inde sont tous des acteurs complice d’un même scénario ils suivent un agenda qui a pour but de réduire la population mondiale à un milliard d’esclave tout au plus . Les medias et autre réseaux sociaux servent à alimenter un narratif a la préparation d’une guerre mondial qui d ailleurs à déjà commencé depuis plus d une décennies et pour aussi légitimité sur notre sort à savoir être de la chaire à canon .. l histoire se répète un fois de plus . Les guerres et les lois sont faites pour les pauvres préparez vous la fin de la récréation est proche ..
    Aid moubarak a tout les lecteurs dAP

    stardust
    6 juin 2025 - 9 h 54 min

    M Oleg Nesterenko oublie de dire que cela fait plus de 3 ans que les troupes Russes ont envahi l’Ukraine et qu’elles bombardent son territoire causant la mort de centaines de civils

      C’est vrai
      7 juin 2025 - 11 h 05 min

      @stardust Oublie de dire ce qui s’est passé avant 2022
      Comme Netanyahu et ses Amis ne parlent jamais de ce qui s’est passé avant le 07 Octobre 2023
      .
      @stardust oublie de dire que l’Ukraine est sous influence et a subi un Regime Change avec Maidan
      en 2014.
      @stardust oublie de dire que le premier Accord d’Istanbul en 2022 avait aussi été Saboté par l’Otanien
      aux ordres Boris Johnson
      .
      Le combat des Ukrainiens est respectable mais pour moi ils auraient pu préserver des Vies et leur Souveraineté en adoptant une Posture de NEUTRALITE
      au lieu de celle de vassal Éternel.

        zembla
        7 juin 2025 - 15 h 34 min

        De quel droit la Russie imposerait elle la politique qua doit suivre l’Ukraine ,l’Algérie accepterait elle de se faire dicter sa politique par une puissance étrangère

        Hamma
        7 juin 2025 - 17 h 54 min

        En faire un vassal éternel : c’est exactement ce que Pourine souhaite faire avec l’Ukraine. Alors n’inversez pas les rôles svp

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