Janus diplomatique
Par Mrizek Sahraoui – Il y a quelques jours, Emmanuel Macron a promis la reconnaissance de l’Etat palestinien lors d’un sommet qui devait se tenir à New York, ce mardi 17 juin. Le sommet est repoussé à une date ultérieure non fixée pour l’heure. Ce revirement, un énième, résulte de la guerre déclarée contre la République islamique d’Iran de façon unilatérale et en totale violation du droit international par Benyamin Netanyahou, le génocidaire qui pousse jour après jour le monde à l’apocalypse.
Une guerre que le président français a cautionnée sans ciller, affirmant même, vendredi dernier donc, que «la France participera aux opérations de défense d’Israël», comme si c’est cet Etat voyou qui vient d’être attaqué. Mais, en prenant position en faveur de l’agresseur, en se rendant complice de l’apartheid israélien, en soutenant, en armant – des armes de fabrication française ont tonné et tonnent encore dans Gaza – le plus grand criminel de guerre que connaît le XXIe siècle, Emmanuel Macron a paraphé l’arrêt de mort morale de la France. Une ixième forfaiture à ajouter au bilan du régime macroniste.
Ainsi, c’est le verdict qui tombe, sans appel. L’histoire retiendra une présidence Macron faite de lâchetés politiques, de trahisons ou de reculs tactiques et non moins cyniques, de volte-face, de parlote stérile, d’esbroufe médiatique et de revirements érigés en méthode de gouvernement. Cerise sur son règne chaotique : Emmanuel Macron a fait de la République un théâtre de boulevards par un exercice de haute voltige rhétorique au-dessus d’un pays en lambeaux. Il vient de signer son dernier haut fait d’armes… de l’impuissance : sa paralysie coupable face à la guerre que vient de déclarer, ce vendredi 13 juin, le boucher de Gaza contre l’Iran.
En déclarant que si l’Iran riposte, la France volera au secours d’Israël, le président français le plus détesté de la Ve République a montré aux Français et au monde son vrai visage : un valet zélé du projet sioniste. Un scandale ? Non, c’est dans l’ordre de la gouvernance macroniste. Une gouvernance durant laquelle Macron, en Janus diplomatique, n’en a pas fini de jouer les vierges effarouchées et d’hurler aux «violations du droit international» quand il s’était notamment agi de l’opération russe en Ukraine, mais qui, ce vendredi, vient de s’asseoir sur ce même droit international.
Au final, par ce soutien indéfectible au bourreau Netanyahou dans ses guerres, en fermant les yeux face au génocide commis à Gaza, au nettoyage ethnique commencé le 9 octobre 2023, en prenant fait et cause pour le royaume colonial du Maroc dans l’affaire irrésolue encore par l’ONU du Sahara Occidental, la France démontre, preuves à l’appui, qu’elle n’a jamais cessé d’être une puissance impérialiste, dont l’ADN colonial n’a jamais été extirpé.
M. S.
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