Le journaliste Mohamed Lamin Haddi arbitrairement incarcéré au Maroc en danger de mort

Mohamed Lamin Haddi
Le régime marocain veut tuer le journaliste Mohamed Lamin Haddi. D. R.

L’Observatoire pour la protection des défenseur(es) des droits humains exprime sa profonde inquiétude face à la dégradation continue de l’état de santé du journaliste et défenseur des droits Mohamed Lamin Haddi, toujours arbitrairement détenu à la prison de Tiflet 2, à l’est de Rabat (Maroc), depuis 15 ans, malgré de graves allégations de violations de ses droits fondamentaux, notamment le droit à l’accès aux soins et le droit de visite.

L’Observatoire a été informé de la dégradation alarmante de l’état de santé de Mohamed Lamin Haddi. Selon sa famille, il n’aurait pas bénéficié de soins médicaux appropriés depuis une hospitalisation en 2016. Haddi souffre de septicémie, d’asthme, d’infections chroniques (notamment aux oreilles), de douleurs dorsales, d’insomnies sévères, ainsi que d’une quasi-cécité. Ces affections résulteraient directement d’une négligence médicale et des conditions de détention inhumaines auxquelles il serait soumis.

Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2 le 19 juillet 2017, Haddi est maintenu dans un isolement prolongé, enfermé dans une cellule souterraine sans fenêtre, privé d’air et de lumière naturelle. Il reçoit une nourriture de qualité médiocre, en quantité insuffisante. Le 13 janvier 2021, Haddi a entamé une grève de la faim de 63 jours pour protester contre ses conditions de détention, grève qui s’est achevée par une alimentation forcée imposée par l’administration pénitentiaire.

Cette situation est d’autant plus inquiétante que Haddi s’est également vu coupé de presque tout contact avec l’extérieur. Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, il a été placé dans une cellule d’isolement, sans aucun contact humain, excepté avec sa mère, par téléphone. L’Observatoire rappelle que Haddi s’était vu révoquer son droit aux visites familiales en mars 2021, date à laquelle des membres de sa famille avaient été arrêtés et détenus arbitrairement pendant quatre heures pour avoir voulu lui rendre visite. Aujourd’hui, à l’exception de sa mère qu’il peut joindre occasionnellement par téléphone, Haddi est privé de toute communication, tant téléphonique qu’en présentiel, avec toute autre personne.

L’Observatoire rappelle également que Mohamed Lamin Haddi avait été arrêté arbitrairement le 20 novembre 2010 à Laâyoune par les services secrets marocains alors qu’il s’apprêtait à rencontrer deux médecins belges pour les accompagner lors de leur visite auprès de plusieurs victimes de coups de feu qui avaient eu lieu lors du démantèlement du camp sahraoui de protestation de Gdeim Izik.

Le 17 février 2013, le Tribunal de Rabat a condamné Haddi à 25 ans de prison pour «actes violents envers des fonctionnaires publics dans l’exercice de leurs fonctions, avec l’intention de donner la mort» (article 267 du Code pénal du royaume du Maroc), dans le contexte du macro-jugement de Gdeim Izik. Le 19 juillet 2017, la Cour d’appel de Salé a confirmé la peine de 25 ans de prison prononcée à son encontre par le Tribunal militaire de Rabat.

La détention de Haddi viole plusieurs obligations internationales auxquelles le Maroc est parti, notamment les articles 7 et 10 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’article 16 de la Convention contre la torture, et les Règles Mandela relatives au traitement des détenu(es).

En 2023, le Comité des droits de l’Homme des Nations unies avait déjà exprimé sa préoccupation concernant l’accès insuffisant aux soins médicaux dans les prisons marocaines et appelé les autorités à prendre des mesures concrètes à cet égard.

L’Observatoire condamne la détention continue de Mohamed Lamin Haddi, ne visant qu’à le punir pour ses activités journalistiques légitimes.

L’Observatoire appelle les autorités marocaines et pénitentiaires à prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour garantir sa sécurité, son intégrité physique et son bien-être psychologique ainsi que pour garantir sans délai le droit de Haddi à recevoir des visites familiales et ses consultants légaux.

L’Observatoire appelle également à une enquête indépendante, exhaustive et impartiale sur les actes de torture et mauvais traitements qu’il a subis en détention et à poursuivre les responsables de ces actes conformément à la loi.

L’Observatoire demande la libération immédiate, et sans condition, de Haddi et de tous(tes) les défenseur(es) des droits humains arbitrairement détenu(es) au Maroc, ainsi que la fin de toutes les formes de harcèlement, y compris judiciaires, à leur encontre.

R. I.

Comment (6)

    ANONYMOUSTOP's NEWS ALERT
    22 juin 2025 - 12 h 30 min

    Attention nouvelle arnaque dont ont été
    victime trois amis d’Europe du Nord,
    sans citer les pays au cas où ils
    pourraient être traqués par des agents/espions du régime du makhzen.
    Ces trois amis, fans de Dinosaures,
    s’étaient rendus au Marrok afin d’y
    acquérir des os de dinosaures
    et ils ont été escorté par des escrocs
    du makhzen qui leurs ont vendus des vertèbres en leurs disant que c’étaient
    celles de la queue du Dinosaure
    decouvert, soi-disant passant kedabin,
    au Sahara Occidental occupé.
    Après leurs retours dans leur pays
    respectifs, ils les ont apporté à
    des spécialistes qui leurs ont confirmé
    qu’il s’agissait de vertèbres de colonnes
    vertébrales de squelettes humains sont
    de sahraouis massacrés lors de l’invasion du Marrok du Sahara Occidental
    et/ou de marroki jetés dans des fosses communes pendant les années
    de plomb sous le règne du régime
    de Hassan II.

    Wie man sagt: « Tel père, Tel fils »
    Schamlos ! Shameless ! Éhontée !

    FREE WESTERN SAHARA 🇪🇭

    ANONYMOUSTOP
    20 juin 2025 - 20 h 26 min

    Le Marocgate à l’endroit du Parlement
    Européen dont plusieurs députés ont
    été corrompu par le Marrok pour
    éviter de dénoncer le non respect
    des droits humains les plus élémentaires
    envers les journalistes et opposants marroki en prison ainsi que les sahraoui, toujours dans les prisons depuis des décennies dans conditions inhumaines
    dans les territoires sahraoui occupés
    par le Marrok jumelé avec Israël.

    Honte à Macron de soutenir le régime
    marroki de Mohamed VI, le soi-disant
    Commandeur des croyants.
    Quel mensonge !
    D’après l’histoire, la fuite des descendants est de Médine pour Damas en Syrie
    (Empire Ommeyade) et non pas
    au MarrokToc.
    Was für ein Bullshit von der Cannabis Königreich.

    Anonyme
    20 juin 2025 - 19 h 28 min

    Une carte de presse n’est pas un blanc seing pour trahir son pays!

    Mohamed El Maadi
    20 juin 2025 - 18 h 14 min

    (…)
    *Quand le pouvoir sacrifie les siens pour plaire à l’Empire* Le Maroc n’est plus un pays. C’est une entité mutante, sortie de l’histoire islamique pour entrer dans un autre ordre : celui du sionisme mondialisé. Le vernis monarchique, les minarets éclairés, les sourires touristiques… tout cela masque une mue tragique, une mutation post-islamique et antihumaine. Le Maroc musulman est mort. Il ne reste qu’un rejeton régional du Mossad, un laboratoire sécuritaire à ciel ouvert, un Guantánamo en burnous royal.

    Et que fait l’Occident ? Il applaudit. Il paie. Il couvre. Il signe des accords. On donne au régime marocain tout ce qu’il réclame : drones israéliens, contrats stratégiques, reconnaissance coloniale sur le Sahara — et surtout, le silence absolu sur les cris qu’on étouffe dans ses geôles.

    Le peuple ? Il ne compte plus. Étouffé. Dissous. Invisibilisé. Il devient inexistant dans les radars des droits de l’homme. L’homme qui parle est un risque, une anomalie à effacer. Comme Mohamed Lamin Haddi, ce journaliste sahraoui enterré vivant depuis quinze ans pour avoir dit l’intolérable vérité.

    Ce n’est pas nouveau. En 2011 déjà, lors du soulèvement du Mouvement du 20 Février, des responsables politiques marocains avaient été convoqués à l’ambassade de France. Là, un haut diplomate leur dit froidement :
    « Tant que vous restez dans des demandes acceptables, pas de problème. Mais touchez au Roi… et la France se dressera contre vous. »
    Tout était dit. La monarchie est la ligne rouge sacrée de l’Occident. Le reste peut être négocié, réécrit, humilié.

    Et aujourd’hui, que reste-t-il ? Des prisons, des cadavres politiques, des pactes obscurs. Derrière la carte postale, le bagne. Derrière la mosquée, le mirador. L’Algérie, elle, doit enfin nommer ce qui est devenu son voisin : non plus un pays frère, mais une entité contre-nature, hostile, au service d’un autre projet.

    Dans ce Maroc nouveau, il n’y aura jamais de place pour la dignité des opposants. Ni traitement humain. Ni reconnaissance. Ni justice. Seulement l’effacement.

    Mais aucun pouvoir n’échappe à sa fin. Chaque fois qu’un régime trahit son peuple, qu’il sge vend à plus fort que lui, il s’effondre d’abord en secret, puis en public. C’est une mécanique. Une tradition. Et une loi divine.

    Quant au Roi — que l’on nomme encore « commandeur des croyants » — il devrait se souvenir que les trônes terrestres ne protègent pas des tribunaux célestes. Viendra le jour où il sera seul, sans palais, sans armée, sans ambassade, face à Celui qui ne juge pas selon les relations, mais selon les actes.

    Et ce jour-là, face à la vérité, il ne trouvera ni discours, ni protecteurs, ni échappatoire.

      ANONYMOUSTOP
      21 juin 2025 - 15 h 00 min

      100% d’accord 👍
      Très juste et très bon arguments !
      Pas Frèrisme avec le régime
      de Mohamed VI et le makhzen.
      Traitrise leur ADN !

    Daniel Galvan
    20 juin 2025 - 14 h 30 min

    Nous demandons solennellement au roi des pauvres la grâce pour Mohamed Lamin Haddi. Et pourquoi pas une bonne nouvelle pour ce détenu en l’occasion de la prochaine fête du trône.
    Ne perdons donc pas espoir !

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