Enregistrement de 270 projets d’investissement étranger : l’indépendance ne se sous-traite pas

Industrie
La relance doit être fondée sur la souveraineté industrielle. D. R.

Une contribution de Sid-Ali Mokhefi – L’Algérie vient d’annoncer l’enregistrement de 270 projets d’investissement étranger pour une valeur de plus de 9 milliards de dollars. Ce chiffre traduit une dynamique nouvelle, une volonté de réindustrialisation et une ouverture vers des partenariats structurants. C’est une avancée, sans doute. Mais dans cette relance, une question persiste : où sont les entreprises algériennes ? Où sont les bureaux d’études nationaux, les produits fabriqués localement, les ingénieurs que nous formons chaque année ?

Trop souvent, ces projets mobilisent des expertises étrangères à toutes les étapes : étude, conception, ingénierie, voire exécution. Ce n’est pas une faute, mais ce n’est pas une stratégie non plus. Ce modèle ne peut perdurer si l’on veut réellement bâtir une économie souveraine et industrialisée. Il est temps de penser autrement.

Pourquoi ne pas aller plus loin et créer une école nationale supérieure dédiée aux études et à l’ingénierie des grands projets d’Etat ? Une école d’élite, publique et sélective, qui permettrait à des ingénieurs déjà diplômés de se spécialiser dans l’analyse technique, la planification et la gestion d’études complexes, en lien direct avec les investissements stratégiques de l’Etat.

Chaque projet structurant validé dans l’énergie, les infrastructures, l’industrie ou l’agriculture deviendrait un cas pratique national, intégré au programme de formation, encadré par des experts et orienté vers la maîtrise complète des enjeux technico-économiques. Cette école incarnerait une nouvelle ambition algérienne : bâtir chez nous, penser par nous et transmettre les savoir-faire dans la durée.

C’est ainsi que l’on prépare une génération d’ingénieurs stratèges, capables non seulement d’exécuter, mais de concevoir, de comparer, de décider. C’est ainsi que l’on rompt, en douceur mais avec détermination, avec la dépendance systémique aux cabinets étrangers. Et c’est ainsi que chaque dinar investi par l’Etat devient aussi un investissement dans l’intelligence nationale.

Cette dynamique s’inscrit clairement dans le cadre de la relance économique voulue par le président de la République. Une relance fondée sur l’investissement productif, la souveraineté industrielle et la création de valeur nationale. Pour qu’elle réussisse pleinement, il est essentiel que les compétences locales, les entreprises nationales et les ingénieurs algériens soient placés au cœur de chaque projet structurant.

Car un pays se redresse réellement le jour où ses propres enfants cessent de douter de leur capacité à le bâtir eux-mêmes.

S.-A. M.

Comment (2)

    oui, mais des hautes écoles privées !
    6 juillet 2025 - 12 h 06 min

    Pourquoi chercher à encore créer des grandes écoles étatiques publiques dédiées aux hautes études spécialisées dans tous les domaines possibles alors que la solution est l’ouverture au privé de ce secteur.

    Mais alors une vraie privatisation mais pas une privatisation de façade où la bureaucratie et l’hégémonie étatique viendrait encore tout gâchée.

    Anonyme
    6 juillet 2025 - 10 h 04 min

    « ………lCar un pays se redresse réellement le jour où ses propres enfants cessent de douter de leur capacité à le bâtir eux-mêmes.… »
    Le jour où les Arrivistes ont pris le Pouvoir en 1980 , l Algerie a commencé à douter , plutôt a. CASSER des Capacités de ses Enfants et cela a été le signal de la descente aux enfers .
    Les Bureaux d engineering de Sonatrach , SNS , et d autres moins en vue se sont forgés sur le Terrain et ont Tenu la Dragée Haute aux Cretins qui venaient avec leur Camelote croyant qu on allait leur faire une commande «  par Carte postale » ( c est les termes d un Zzzexpert Allemand stressé par les détails que nous soulevions pendant les négociations préliminaires , et auquel on a fait comprendre qu il a perdu son temps en faisant le déplacement pour vomir ces inepties . ) .
    Le Tissu industriel de l Algerie , avec tout ce que cela comporte comme Expérience , Formation , Projets de Parachèvement date des années 1970 et a été Décimé dès les années 1980 j us qu en les années 2020 . Brahimî «  La Science «  , tout juste revenu des USA avait donné le Signal dès sa nomination ,en désagrégeant notamment la SNS en Application du SLOGAN des «  Vendeurs de Vents » …….Small is Beautiful !!! Slogan bien sûr que les Sociétés qui fondent les Piliers de l Économie US n Ont jamais appliqué …..
    La Issaba a fait les Reste ………..

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