Etats-Unis : ils consomment, ils polluent, ils dominent et ils appellent ça «la liberté»

Etats-Unis pollution
Les Etats-Unis sont les plus grands pollueurs au monde. D. R.

Une contribution du Dr A. Boumezrag – Ils consomment, ils polluent, ils dominent. Et ils appellent ça la liberté. «America First», ou comment l’empire s’autopilote vers le mur, tout en donnant des leçons de conduite au reste du monde.

Juillet 2025. Le monde suffoque entre sécheresses interminables, famines géolocalisées, tensions géopolitiques chroniques et sommets climatiques sponsorisés par Shell. Au cœur de cette scène globale, les Etats-Unis avancent, imperturbables, comme une Tesla lancée à pleine vitesse… sans conducteur.

Avec 4,1% de la population mondiale, l’Amérique continue de s’octroyer près de 30% des ressources naturelles non renouvelables et génère plus de 14% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et pourtant, on vous jure que le problème, ce sont les pays qui «n’ont pas encore amorcé leur transition».

La recette du désastre : une monnaie, une armée, un algorithme

Ce miracle économique tient en trois ingrédients : un dollar hégémonique, qui permet de s’endetter sans limite en faisant payer les autres, un réseau militaire planétaire, avec 800 bases dans 70 pays, une industrie numérique qui transforme la surveillance en service client et la dépendance énergétique en «liberté stratégique».

Le système fonctionne à merveille. Les Etats-Unis n’ont plus besoin de coloniser : ils fixent les règles. Depuis que Nixon a convaincu les Saoudiens en 1973 de vendre leur pétrole en dollars contre promesse de protection, le monde entier finance le déficit américain… à crédit et avec le sourire.

Hollywood, Wall Street et Greenwashing

L’empire n’a jamais été aussi propre sur le papier. Grâce à ses séries, ses influenceurs et ses conférences TED sur la «croissance inclusive», il vend au monde une image de modernité pendant qu’il continue de tout extraire, tout brûler, tout breveter.

Le rêve américain a muté : ce n’est plus une maison avec jardin, c’est une start-up licorne cotée au Nasdaq, qui vend des solutions écologiques empaquetées dans du plastique. L’innovation ? Un écran OLED pour mieux ignorer le monde qui s’effondre.

Pendant ce temps, ailleurs…

Dans les marges de l’empire, c’est toujours la même rengaine : matières premières contre dette, hydrocarbures contre silence. L’Afrique creuse, l’Amérique engrange, l’Europe commente. L’Algérie, elle, exporte toujours 98% d’hydrocarbures, espérant diversifier un jour.

Mais la planète, elle, commence à faire ses comptes. Les records de température battent les records boursiers. Les glaciers fondent plus vite que les crédits carbone ne s’échangent. Et pendant que les puissants discutent «résilience», les pauvres fuient des terres devenues invivables.

Le désastre version légale

Ce qui rend le pillage si redoutable, c’est qu’il est conforme. Tout est signé, validé, ratifié. On peut détruire un écosystème si on l’indemnise. On peut ruiner une économie si c’est au nom du libre-échange. On peut bombarder, à condition d’évoquer les droits de l’Homme.

Et lorsque la contestation monte, on l’absorbe : un fonds climatique, un label ESG, un tweet compatissant. Résultat : on fabrique des SUV électriques au cobalt congolais, on imprime des dollars pour acheter du pétrole, et on nomme ça «durabilité».

Une planète en liquidation

La vérité ? Ce système ne s’effondre pas malgré ses contradictions. Il s’effondre grâce à elles. L’Amérique imprime pour vivre, consomme pour exister, bombarde pour rester au sommet. Et accuse les autres de «déséquilibrer le monde».

Mais la Terre, elle, ne lit pas le Wall Street Journal. Elle se contente de réagir : sécheresses, canicules, effondrements agricoles, migrations forcées. Elle se défend, comme un organisme saturé de toxines. Et si l’Empire est le virus, la planète n’attend plus que l’anticorps.

En guise de chute : le vrai «American ending»

Quand le dollar tombera et que les hydrocarbures ne vaudront plus un tweet, l’hyperpuissance découvrira que le monde n’a plus envie de payer sa facture. Et que ses sommets sur «la transition» n’auront servi qu’à retarder l’inévitable.

Les élites, elles, s’envoleront vers leurs bunkers climatisés. Le peuple, lui, restera là, à débattre d’un monde qu’il n’a jamais choisi, mais qu’il doit encore réparer. Si c’est encore possible.

Dans le silence après la chute, la Terre rendra la monnaie.

L’Amérique ne tombera pas d’un coup, mais s’érodera, comme le reste du monde, dans le confort d’un désastre planifié. Et tout cela, avec facture, contrats… et option de renouvellement.

A. B.

Comment (7)

    Etats-Unis : ils consomment, ils polluent, ils dominent et ils appellent ça «la liberté» . ..Ba a a a h !. . .
    11 juillet 2025 - 19 h 46 min

    Oui i i ! Ils ont réussi l’exploit de créer leurs propres réalités ! Demandez à Hillary Clinton !

    Lee Chung
    11 juillet 2025 - 18 h 37 min

    Grosso modo,les Américains vont assécher la nappe de l’Albien et ils n’auront même pas besoin de Ouyahia pour ça . Ils n’auront qu’a soudoyer la première chèvre qui descendra de la montagne des chèvres et le tour sera joué . Heureusement que Dieu et ses anges ( très très nombreux) existent

    Sprinkler
    11 juillet 2025 - 13 h 01 min

    Excellente contribution. Alarmante, qui dresse un tableau sombre de ce monde unipolaire dominé par l’arrogante « America Great Again » sous la houlette de son pompier pyromane de président…Quand il faut quelques 450 litres d’eau par jour pour le « bien-être » de l’américain moyen, un africain de la zone rurale se contentera de 10 à 20 litres…C’est vous dire l’écart qui prévaut sur l’échelle du « bonheur » entre les habitants des pays nantis et les milliards de damnés de cette Terre dont rien ne sera laissé aux générations futures…Un caillou brûlant, battu par le sirocco, sur lequel plus rien ne repousse. Et ça ose parler de progrès, de science et de savoir, d’humanisme, de justice sociale, de lutte des classes, d’épanouissement, de bonheur, etc…Alors qu’on file droit vers l’abîme ! Un jour, l’Homme, ambitieux et industrieux, découvrait le moyen de se déplacer plus vite que le cheval…De s’affranchir du temps et de la distance qui régissaient jusqu’alors l’ordre naturel des êtres et des choses…Le voilà bien rendu !

    Lechaoui
    11 juillet 2025 - 11 h 50 min

    Le réchauffement climatique, c’est de la connerie. L’Arctique et l’Antartique n’ont jamais été aussi grand. La planète a perdu 1,3°C. Il n’y a jamais eu autant de forêts dans le monde.
    Le réchauffemnt climatique es tun nouveau moyen de faire payer un peu plus les esclaves que nous sommes et d’augmenter la surveillance des humains.
    Le CO2 représente 0,04% de l’air et l’être humain est responsable de 3% de ces 0,04% et la Chine, les USA et l’Inde 60% de ces 3% de ces 0,04%.
    Les taxes sur le CO2 sont une création du WEF de Klauss Schwab.

    🇩🇿 Fodil Dz
    11 juillet 2025 - 11 h 14 min

    Excellente contribution du Dr A. Boumezrag.
    Tout le monde prédit la fin de l’hégémonie de l’empire dirigé par les états-unis.
    Tout le monde parle de la fin de la domination du dollar sur les transactions des marchés mondiaux.
    On en parle mais pour l’instant ce qu’on constate c’est que la situation empire. Conséquences des effets destructeurs d’une idéologie mortifère qui ont placé l’homme au service du système et non le système au service de l’homme. En faisant de l’homme un moyen et non une finalité, en ayant généralisé son modèle dans le monde, celle qui se proclame être la plus vieille démocratie du monde mène l’humanité entière vers un désastre programmé.

    Pat Ethique
    11 juillet 2025 - 10 h 48 min

    Maintenant, dites-moi en quoi l’Amérique est une superpuissance plutôt qu’un empereur sans vêtements ? Pourquoi devrait-on avoir peur d’un pays qui paie ses factures en imprimant des titres de créance ? La raison est que les États-Unis possèdent des armes nucléaires et sont sous la direction d’Israël.

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