Rome réaffirme la nature exceptionnelle du partenariat stratégique italo-algérien

Tebboune Mattarella
Les présidents Abdelmadjid Tebboune et Sergio Mattarella, à Rome, ce mercredi 23 juillet. D. R.

De Rome, Mourad Rouighi – Rome a réaffirmé «la nature exceptionnelle du partenariat stratégique italo-algérien, qui constitue un modèle pour les relations internationales, et en particulier pour les liens entre les deux rives de la Méditerranée». L’Algérie et l’Italie ont souligné, à l’occasion de la visite d’Etat du président Tebboune à Rome, leur «ferme détermination à approfondir leur partenariat, en renouvelant l’ambition commune de renforcer leurs initiatives conjointes et dégager de nouvelles perspectives de coopération, dans le cadre d’une vision innovante et modernisée».

Dans le domaine économique, Alger et Rome ont mis en avant «avec satisfaction» le niveau et le dynamisme des relations bilatérales et leur élargissement à l’investissement dans le domaine industriel et agricole, l’accroissement des échanges et l’importance de l’augmentation et la diversification des investissements pour un ancrage économique stratégique entre l’Italie et l’Algérie.

S’agissant du secteur de l’énergie, les deux parties se sont félicitées du «niveau exceptionnel» de la coopération dans ce domaine et du rôle de l’Algérie «en tant que partenaire fiable et sûr de l’Italie et de l’Europe, dans un contexte de mutations du paysage énergétique mondial», tout en insistant sur l’importance de la transition énergétique. Une transition rendue possible grâce à un partenariat solide et durable sur le développement des énergies renouvelables, dont l’hydrogène et l’électricité vertes, ainsi qu’aux infrastructures qui y sont nécessaires à travers, notamment, le projet «South H2 Corridor» d’hydrogène vert et le projet d’interconnexion électrique «Medlink».

Le Plan Mattei a également été au centre des discussions, Alger et Rome ayant confirmé la «volonté partagée» de renforcer encore plus la coopération dans ce cadre, l’Italie estimant que l’Algérie «est l’un des partenaires les plus importants pour réaliser ce nouveau paradigme dans les relations avec l’Afrique, en contribuant à la réalisation de partenariats égaux et gagnant-gagnant». «A cet effet, les deux parties ont renouvelé l’intention d’avancer dans la «réalisation concrète» des projets en cours dans le cadre du Plan Mattei, notamment dans les secteurs liés à la production agricole, pour renforcer la souveraineté alimentaire de l’Algérie, nous a-t-on indiqué.

En matière de coopération multilatérale, l’Italie, qui apporte son soutien total à l’Algérie dans le cadre de ses relations avec l’Union européenne, met en exergue «l’opportunité d’adapter l’Accord d’association en tenant compte de l’équilibre des intérêts des deux parties», soulignant «l’importance de renforcer l’échange et les consultations en vue de résoudre tout différend dans un esprit de compromis et de respect mutuel». Rome se joint à Alger dans son approche, en plaidant pour le «renforcement des partenariats entre l’Union européenne et les pays du sud de la Méditerranée», et un effort partagé dans le cadre du nouveau Pacte pour la Méditerranée, «pour en faire un cadre de concertation et d’échange» aux fins de «relever les défis communs, exploiter les opportunités et libérer le potentiel économique de la région dans l’intérêt de sa population».

Concernant le Sahara Occidental, l’Italie, comme l’Algérie, réitère son soutien aux efforts de l’Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura, pour relancer les négociations directes et parvenir à une solution politique «juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations unies et aux pertinentes résolutions du Conseil de sécurité».

Alger et Rome partagent les mêmes points de vue sur la situation à Gaza, appelant à une cessation immédiate de l’agression israélienne et l’entrée sans condition des aides humanitaires, bloquées par l’entité sioniste.

Pour rappel, de nombreux accords de coopération ont été signés dans les domaines de l’éducation, de la recherche scientifique, de la culture, de la défense, de la sécurité et de la mobilité des citoyens des deux pays. Le prochain Sommet intergouvernemental bilatéral se tiendra en 2027 à Alger.

M. R.

Comment (12)

    lhadi
    25 juillet 2025 - 7 h 51 min

    La situation du pays appelle à endiguer le culte de l’esbroufe politique et sur ses conséquences. Gardons à l’esprit le bras d’honneur fait par nos alliés stratégiques : la non intégration au BRICS en est un.

    L’histoire récente nous a enseigné que le pays a besoin des réformes profondes qui accordent une place déterminante à l’initiative individuelle.

    Cette grille de lecture a le mérite d’exister. Ce serait une grave erreur de l’ignorer car toute erreur d’appréciation peut avoir des conséquences graves sur l’édification d’un Etat fort, d’une république économiquement solide et socialement juste, d’une Algérie libérée des entraves politiques inhérents à un système d’un autre âge et des sarcomes du sous développement.

    Il importe, au jour d’aujourd’hui, d’examiner les causes des échecs, rectifier les erreurs et définir de nouvelles options qui laissent espérer de profonds changements loin d’un conservatisme social qui étouffe, d’un sentiment obsidional qui mine et d’un poids de l’Histoire qui entrave.

    L’Algérie, jeune nation et nation jeune avec une vieille histoire, pourrait être en mesure de surmonter les défis en cours pour peu qu’il faudrait plus de sécularisation de la société, un véritable renouveau culturel, une totale liberté d’expression des voix dissidentes et un essor économique ne laissant plus qu’une portion congrue à la corruption, au népotisme et aux réflexes claniques.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Abou Stroff
    24 juillet 2025 - 16 h 36 min

    « Rome réaffirme la nature exceptionnelle du partenariat stratégique italo-algérien » titre M. R..

    je pense que nos augustes dirigeants ont intérêt à garder la tête froide en n’oubliant pas que les partenariats « stratégiques », comme les partenariats …….. « non-stratégiques », répondent à des intérêts froidement délimités qui ne s’embarrassent d’aucune émotion.

    en termes crus, que nos augustes dirigeants ne répètent pas leurs histoires de fréritude arabo-musulmane par ci et de fréritude arabo-musulmane par là, avec nos partenaires italiens qui, comme tout individu sensé le sait, ont des intérêts palpables et quantifiables à défendre, intérêts qui convergent, pour le moment, avec les intérêts que les dirigeants algériens représentent mais, qui peuvent, à tout moment, diverger.

    moralité de l’histoire: chacun sait que nos augustes dirigeants sont hyper-sensibles aux flatteries qui leur sont prodiguées par les étrangers, d’où une vigilance nécessaire pour ne pas être grugés.

    wa el fahem yefhem

      Anonyme
      24 juillet 2025 - 18 h 23 min

      Moi-même j etais aux anges voyant le couple Tebboune Meloni tous sourires.
      Et puis une phrase de Meloni m a fait sursauté :<>.
      Une présidente de conseil italien qui donne un bon point à un président algérien
      Je ne sais pas pour vous mais pour moi, cette phrase est mal placée et traduit une posture de supériorité et que finalement, il n y a que les intérêts qui comptent.
      Tebboune parle d amitié, Meloni parle de solidité des relations économiques.

    Sprinkler
    24 juillet 2025 - 16 h 26 min

    L’on imagine la tête de RETAILLEAU et des pensionnaires canins des plateaux de bobards continus de BOLORÉ devant ce ballet diplomatique incessant entre Rome et Alger et tous ces contrats mirobolants qui échappent à l’épuisette des barons du CAC 40…Et comme dit l’adage, faute de grives on mange des merles…Les deux stations de dessalement d’eau de mer que Macron s’apprête à fourguer au roi noceur ont comme un goût de…merle, pour ne pas dire d’autre chose…

    Anonyme
    24 juillet 2025 - 14 h 27 min

    Toujours est-il que l’Italie ne s’engage pas sur l’autodétermination du Sahara occidental et ne le fera jamais.
    Elle ne veut pas etre isolée de ses partenaires européens.

    Luca
    24 juillet 2025 - 12 h 26 min

    Ça va finir par un miracle

      Si MOUH
      24 juillet 2025 - 19 h 08 min

      @Luca. En matière de partenariat économique il n’est pas possible de parler de miracle. Si les partenaires, quels qu’ils soient, sont sincères dans leurs démarches et respectent, à la lettre, les accords conclus entre les deux parties, il y aura certainement des progrès notables pour les deux. Sachant que dans le domaine des relations internationales il n’y a pas de sentiments, ni d’amitié, mais des intérêts mutuels.
      Chaque partenaire « défend sa croûte » comme il peut dans le respect, afin que les relations gagnants-gagnants durent le plus longtemps possible.
      Si maintenant « miracle » il y a, on le verra dans cinq ou six décennies. On pourra alors parler de relations fructueuses qui auront apporté satisfactions et progrès aux deux pays partenaires et à leurs peuples.

    Dr Kelso
    24 juillet 2025 - 10 h 51 min

    Perfect ! Well done !
    Partenariat win win et dans le respect mutuel.

    🇩🇿 Fodil Dz
    24 juillet 2025 - 10 h 25 min

    Ceux qui racontent que l’Algérie est une nation isolée :
    – la france dont la classe politico-médiatique utilise le mensonge, les fake news, la propagande de guerre dans le conflit russo-ukrainien, dans la guerre menée contre le peuple palestinien où les crimes et les massacres de masse ont conduit à une situation génocidaire à Gaza.
    – le royaume des songes et des mensonges dont le peuple est connu pour être le plus malhonnête du monde.

    Le protecteur et sa maîtresse se soutenant mutuellement par le mensonge.

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