Un média américain explique pourquoi l’ANP domine toutes les armées arabes

Un Su-35 de l'armée de l'air algérienne. D. R.

Par Houari A. – «Depuis les premières frappes aériennes israéliennes sur Doha, au Qatar, ce 9 septembre, visant les dirigeants du Hamas, la question de la portée des opérations militaires israéliennes dans le monde arabe a été relancée», indique Military Watch Magazine. «Israël, fort de l’effondrement de l’armée syrienne fin 2024, a intensifié ses frappes dans la région : Iran, Liban, Tunisie, Yémen et bien sûr Gaza ont été visés. Malgré une flotte aérienne vieillissante composée majoritairement de F-15 et F-16 obsolètes, dépourvus de radars modernes et d’autres équipements de dernière génération, Israël a pu mener ces opérations grâce à la faiblesse technologique et politique de ses adversaires. Seuls quelques F-35 de cinquième génération sont actuellement en service, limitant en théorie la capacité offensive de l’armée de l’air israélienne», démystifie la revue américaine.

«Dans ce contexte, l’Algérie se distingue comme l’unique pays arabe véritablement capable de sécuriser son espace aérien contre d’éventuelles agressions israéliennes ou occidentales, grâce à un important investissement dans des systèmes de défense modernes d’origine non occidentale», fait savoir ce média américain spécialisé dans les questions de défense. «A partir des années 2010, notamment après l’intervention militaire en Libye en 2011, ayant conduit à l’assassinat de Kadhafi et à une décennie de chaos, Alger a considérablement renforcé ses capacités de défense aérienne», rappelle-t-il.

«Contrairement à la majorité des pays arabes qui dépendent des équipements occidentaux – souvent livrés en version dégradée et soumis à de fortes restrictions d’utilisation –, l’Algérie s’est tournée vers la Russie et la Chine, construisant un réseau de défense aérienne redouté dans toute la région», poursuit Military Watch Magazine, qui relève que «ce réseau comprend des systèmes de missiles sol-air longue portée, des systèmes à moyenne portée, ainsi qu’une flotte impressionnante d’avions de chasse». «Cet arsenal, toujours selon le magazine américain, place l’Algérie dans une catégorie à part au sein du monde arabe». «Aucun autre pays de la région ne dispose d’un tel équilibre entre équipements modernes, souveraineté technologique et compétence en matière de formation militaire», fait-il remarquer, en notant que «même les Etats qui achètent des avions de chasse performants – comme l’Arabie Saoudite, l’Egypte ou les Emirats arabes unis – restent dépendants des pays fournisseurs».

«Les Etats occidentaux gardent la main sur les codes sources des équipements vendus, empêchant toute utilisation contre leurs propres intérêts ou ceux d’Israël. A titre d’exemple, la flotte égyptienne de F-16 est lourdement limitée dans son emploi», indique le magazine, en précisant que «certains pays comme l’Iran n’ont tout simplement pas investi suffisamment dans leur défense aérienne, rendant leurs territoires vulnérables». «L’Algérie apparaît donc comme l’exception stratégique du monde arabe, la seule à s’être dotée des moyens techniques, tactiques et politiques nécessaires pour rendre toute attaque aérienne occidentale ou israélienne extrêmement risquée, voire impossible».

H. A.