Les Algériens subjugués et frustrés par l’élection présidentielle tunisienne

Tun élection présidentielle tunisienne
Kaïs Saed et Nabil Karoui, les deux candidats pour l'élection présidentielle. D. R.

Par Saïd N. Le grand débat diffusé le week-end dernier entre les deux finalistes à l’élection présidentielle tunisienne, l’universitaire Kaïs Saed et l’homme d’affaires Nabil Karoui, a été suivi par un grand nombre d’Algériens qui n’ont pas manqué d’exprimer leur émerveillement mais, surtout, leur sentiment de frustration. Et pour cause !

Cet événement politique exceptionnel et historique – bien que le face à face en soi est de qualité plutôt médiocre, de l’avis de tous les observateurs, y compris tunisiens – est venu rappeler aux Algériens l’indicible incurie politique à laquelle ils sont confrontés, avec le simulacre d’élections qui leur est promis par le pouvoir autoritaire en place dans deux mois.

Ce sentiment est aggravé par la recrudescence de la politique répressive contre les manifestants qui se traduit depuis quelques semaines par la multiplication des arrestations dans les rangs du mouvement citoyen et le durcissement des mesures de sécurité destinées à juguler les manifestations ou à en réduire l’ampleur.

Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les internautes algériens à exprimer ces sentiments, sans fioritures ni langue de bois, et à se mettre à rêver d’une démocratie algérienne où l’on peut suivre un débat en direct entre des outsiders issus d’un vote transparent et propre. Certains ne se sont pas empêchés de commenter la teneur du débat entre les deux candidats tunisiens, en émettant des remarques et en prenant même position pour l’un ou pour l’autre, comme s’il s’agissait d’une compétition algérienne. «Le professeur Kaïs Saed pulvérise son adversaire : force de proposition, charisme exceptionnel et un projet cohérent dans un cadre constitutionnel porté par ce candidat d’acier (…) tandis que le milliardaire Nabil Karoui n’a même pas réussi à consommer ses trois minutes», écrit avec sarcasme le cyberactiviste algérien Tarek Merrah.

Même réaction et même style satirique chez le journaliste Idir Rahmani, qui a posté sur son compter Facebook : «Bravo au candidat Kaïs Saed, futur président tunisien en toute démocratie ! Quant à Nabil Karoui, s’il était resté en prison, ses chances auraient été plus grandes.»

Un autre cyberactiviste, Zouhir Bouaâmama, fera ce commentaire qui plaira bien aux Tunisiens : «Personnellement, je m’attendais à une meilleure prestation des deux candidats mais la parole est maintenant aux Tunisiens !»

S. N.

Comment (8)

    gigaphone
    13 octobre 2019 - 21 h 02 min

    rien du tout !
    Si la fafa appelle cela démocratie, c’est que cela ne l’est pas! Elle s’attendait à l’autre candidat mais Vlan walou !
    On applaudi un pays du sud que lorsqu’il fait le mauvais choix et arrange l’affaire de l’occident…analysez-donc.
    Rappelez vous du tamtam autour du « printepmps arabe » alors que c’était l’autodestruction zarab.
    Dépendant du tourisme, les voisins ne peuvent même pas oser lever le petit doigt face au nord.
    Ces sangsues caressent les monarchies dollaristes et servilistes et certains régimes (même militaires…) toutça au vu de leur comportement très amicale vis à vis d’Ysrael.
    et passons, et passons, et repassons…
    On en reparlera de ces coups de klaxons dans quelques mois au mieux…
    Fraîchement élu il commence déjà à parler du Coran : CQFD .

    TOLGA
    13 octobre 2019 - 17 h 56 min

    « Subjugué » PAR QUI et PAR QUOI ? Alors, que tout n’est qu’un problème de VOLONTÉ POLITIQUE… c’est tout.

    Identité
    13 octobre 2019 - 9 h 59 min

    L’un a parlé sans complexe avec sa langue maternelle (Daridja) et l’autre avec une langue empruntée (Arabe classique). Qui est le Tunisien authentique et qui incarne réellement la Tunisie … ???

    Lalgerino
    13 octobre 2019 - 8 h 30 min

    Le peuple Tunisien n’a rien à voir avec le peuple Algérien.
    Les Tunisiens sont plus aptes à accepter ce qui vient de haut.
    Par contre les Algériens sont plus fougueux et ils n’aiment pas la Hogra.
    Arrêtez de dire que le monde entier est mieux que nous.
    A ce que je sache, c’est une juste un show.Et de toute fâçon, ce sont les Islamistes qui vont gouverner
    la Tunisie, que tout le monde qualifie de « grande démocratie »!!! Arrêtez de dire n’importe quoi!

    daro France
    13 octobre 2019 - 8 h 30 min

    On est subjugué de rien!!! Entre un voleur et un islamiste, que veux tu qu’on choisisse dans ce pays… Cette expérience de mettre les islamistes en pole position on l’a essayé en Algérie et ça a donné les résultats qu’on sait!! donc, La démocratie ne marche dans les pays pauvres!!

    57
    13 octobre 2019 - 8 h 19 min

    entre candidat libre et un président imposer y a quant même nuance chez nous c est les résidus du système qui font loi et nous dictent la marche suivre ils appellent ça la démocratie ils parlent d une chose qui n on connus que chez les autres moi je refuse d avoir des dérivés du clan, même pas comme laveurs de chiottes ,clair es net

      Anonyme
      13 octobre 2019 - 12 h 35 min

      Des residus du système??? Arrêtes ton khorti de moucheron. C’est le même système. Gaid ne s’est résolu à se séparer de Bouteflika uniquement pour sauver sa peau. Sans le Hirak, Boutef serait encore là. Il avait menacé tous ceux qui oserait s’opposer au 5ème mandat! Ça on ne l’oubliera jamais. Va troller ailleurs!!

        Anonyme
        14 octobre 2019 - 1 h 24 min

        @ Anonyme
        13 octobre 2019 – 12 h 35 min
        Blaaqel, blaaqel, du calme, 57 dit à peu près la même chose que toi, on ne peut pas faire d’élection propre chez nous, puisque la plupart des membres du système sont toujours en place.

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