De la prédation à la coopération réelle : quand l’Algérie enterre la Françafrique !

Attaf
Le message de l'Algérie, par la voix d'Ahmed Attaf, s'adresse particulièrement à la France. D. R.

Par Kamel M. – L’appel lancé par le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, en direction des pays africains à privilégier un partenariat «mutuellement bénéfique» avec l’Italie, constitue avant tout une critique cinglante adressée à la France. Cette dernière, longtemps présentée comme un partenaire historique de l’Afrique, demeure en réalité l’incarnation d’un néocolonialisme rampant à travers le système cynique et opaque de la Françafrique. Ce réseau d’influences, d’ingérences et de manipulations a permis à Paris de continuer à piller les richesses africaines sous couvert d’amitié et de coopération, au détriment du développement réel et durable des pays concernés. En invitant les Etats africains à s’émanciper de cette tutelle toxique, Attaf pointe une vérité souvent tue : la France n’a jamais cessé d’agir en puissance prédatrice, perpétuant une domination déguisée sous des formes diplomatiques et économiques.

Cette mise en garde n’est pas anodine. Elle rappelle que la Françafrique, loin d’être un simple vestige colonial, est une entreprise de contrôle et d’exploitation active, qui empêche l’Afrique de décoller économiquement et politiquement. En ce sens, Ahmed Attaf ne fait que souligner l’échec patent de la France à évoluer vers un partenariat réellement égalitaire. Au contraire, elle s’est obstinée à défendre ses intérêts étroits, maintenant une dépendance malsaine par des mécanismes financiers opaques, des accords commerciaux déséquilibrés, et parfois des soutiens à des régimes corrompus qui servent ses desseins.

L’Algérie propose donc une alternative stratégique : se tourner vers l’Italie, pays que le ministre présente comme un partenaire plus respectueux et sincère. Cette posture, si elle est louable dans son esprit, illustre surtout le rejet d’un modèle français défaillant et délétère. L’Italie, à l’inverse, est un allié moins intéressé par la domination et plus enclin à instaurer des relations fondées sur la coopération réelle, l’échange équitable et le transfert technologique. Cette orientation vers un partenariat italien, accompagné d’un renforcement des liens historiques avec des puissances comme la Russie et la Chine, traduit une volonté de rupture avec les pratiques anciennes, et un désir de diversifier les alliances afin d’éviter de retomber dans une nouvelle forme de dépendance, aussi subtile soit-elle.

Le discours d’Ahmed Attaf rappelle également que la France continue de jouer un rôle néfaste dans des conflits régionaux, notamment au Sahara Occidental. Son soutien au régime marocain du Makhzen, malgré les violations des droits du peuple sahraoui, illustre la continuité d’une politique néocoloniale qui sacrifie les droits des peuples africains sur l’autel d’intérêts géopolitiques. Cette position hypocrite renforce la méfiance croissante des pays africains envers la France, perçue non seulement comme une puissance étrangère prédatrice, mais aussi comme un acteur instable et partial dans la région.

Ahmed Attaf ne fait que mettre en lumière une vérité incontournable : la Françafrique est une entrave majeure au développement de l’Afrique, un système qui doit être brisé au plus vite. En appelant à un partenariat avec l’Italie, la Russie et la Chine, l’Algérie exhorte les pays africains à choisir des relations fondées sur le respect et la coopération réelle.

K. M.

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