ONU : «Gaza est l’endroit le plus affamé au monde !»

famine Gaza
L'entité sioniste affame la population palestinienne. D. R.

Un porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a affirmé vendredi que «Gaza est l’endroit le plus affamé au monde», où «100% de la population est menacée de famine» en raison du blocus humanitaire sioniste imposé depuis début mars au territoire palestinien ravagé par une guerre génocidaire depuis octobre 2023.

«C’est la seule zone délimitée, un pays ou un territoire défini à l’intérieur d’un pays, où la totalité de la population est menacée de famine. 100% de la population est menacée de famine», a déclaré Jens Laerke, lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève.

Le porte-parole a expliqué en détail les difficultés que rencontre l’ONU pour acheminer dans le territoire palestinien l’aide humanitaire, après un blocus sioniste total long de près de trois mois instaurés à la reprise de son agression génocidaire en mars.

Selon le porte-parole, pour l’instant seuls les chargements de 600 camions sont accessibles de Gaza, et un nombre encore moindre a pu être acheminé dans le territoire, en raison des bombardements sionistes et de l’insécurité.

Ce nombre limité de camions «c’est une distribution de nourriture au compte-gouttes, dans un carcan opérationnel, qui en fait l’une des opérations d’aide humanitaire les plus entravées, non seulement aujourd’hui dans le monde, mais aussi dans l’histoire récente», a dénoncé le porte-parole.

Il a, en outre, précisé que cette aide appartient déjà aux Gazaouis «mais elle n’est pas distribuée comme nous le souhaitons», à savoir «là où les gens vivent».

R. I.

Commentaires

    Mohamed El Maadi
    2 juin 2025 - 14 h 27 min

    (…)
    Il paraît que *Gaza est aujourd’hui l’endroit le plus affamé au monde*. Ce n’est pas une rumeur de bistrot ni une envolée lyrique d’activiste, c’est l’ONU qui le dit. Le Programme alimentaire mondial confirme, l’UNICEF s’alarme, les ONG crient famine. Littéralement. Une famine au XXIe siècle, devant les caméras, dans une zone quadrillée par les drones, survolée par des valeurs occidentales autoproclamées.

    Et pourtant, que voit-on dans la presse ? Des périphrases. Des pincettes. Des titres qui flottent entre la complexité du conflit et les inquiétudes de la communauté internationale. Une forme de litote généralisée, comme si dire les choses avec clarté risquait d’ébranler un équilibre invisible. Comme si nommer le crime équivalait à s’exposer.

    Je m’étonne d’ailleurs — à peine — que certains commentaires de lecteurs, lorsqu’ils ne s’alignent pas sur la ligne tiède du milieu, disparaissent comme par enchantement. Une forme de censure douce, anesthésiante. Pas de ciseaux, pas de condamnation publique. Juste un silence. Et dans le silence, l’oubli.

    On m’a appris qu’écrire, c’était poser des mots là où les autres détournent les yeux. Alors posons-les : il y a à Gaza une famine organisée, une stratégie de siège, une punition collective. Il y a un blocus qui dure depuis plus d’une décennie, et aujourd’hui, il y a des enfants qui meurent, non pas de bombes, mais d’eau sale et de riz absent. C’est une réalité. Pas une opinion.

    Alors pourquoi tant de gêne ? Pourquoi cet embarras, cette peur soudaine qui saisit certaines rédactions quand on évoque ce qui ne devrait pas être tu ? Le mot « sionisme », par exemple, devient imprononçable, comme s’il était radioactif. Mais faut-il rappeler qu’il ne s’agit pas d’une religion ni d’un peuple, mais d’un projet politique ? Est-il interdit de critiquer un projet politique quand celui-ci justifie l’affamement méthodique d’un peuple ?

    Il semble qu’en 2025, il faille encore choisir ses morts pour avoir le droit de pleurer. Il faut calibrer sa compassion, mesurer sa révolte, ajuster son vocabulaire pour ne pas troubler l’ordre moral établi.

    Mais l’ordre moral ne nourrit pas les enfants. Il ne désaltère pas les mères. Il ne rend pas la dignité aux peuples. Il n’écrit pas l’histoire, il l’étouffe.

    Et parfois, il supprime les commentaires.

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