Guerre Iran-Israël : quand les champs de bataille révèlent leurs secrets

Netanyahou
Benyamin Netanyahou enfumant la communauté internationale à l'ONU. D. R.

Une contribution d’Ali Akika – On se souvient des bobards sur les armes de destruction massive en Irak pour «légitimer» une guerre d’agression des Etats-Unis. Aujourd’hui, Israël fait encore plus fort. Il n’a pas besoin du moindre indice du réel, il lui suffit de lire dans un marc de café pour savoir ce que l’esprit malfaisant de son ennemi est en train de mijoter. La phrase «magique» de combat «existentiel» est toute prête pour la jeter aux visages de tous les gogos dont le cerveau a été lobotomisé pour qu’ils puissent avaler des couleuvres. Et la phrase magique ouvre toutes les portes comme la guerre préventive qui, tout aussi magiquement, viole le droit international et ce, sans aucun trouble des autres lobes du cerveau. Sauf qu’attaquer un pays sans, au préalable, lui déclarer la guerre se paie très cher.

Les Japonais en savent quelque chose après le bombardement de Pearl Harbor (1941) qui ont réveillé l’Oncle Sam et libéré ses instincts de vengeance. Revenons à notre sujet. Essayons de comprendre la conduite d’Israël. Ce n’est pas le prétexte d’un danger existentiel, mais la certitude que l’Occident qui a aidé à son installation en Palestine fermera les yeux sur une conduite d’Etat voyou. Mais aussi, assurer la neutralisation des consciences susceptibles de découvrir que le pasteur conduisant ses ouailles leur cachait des vérités ignorées pour X raisons. Des vérités bien cachées, les massacres de Gaza ont joué un rôle en dépit de la meute des perroquets médiatiques qui inondaient de leurs bobards l’opinion publique.

Essayons de mieux discerner le vrai du faux dans cette jungle de la désinformation, une arme des services de renseignement, qui avait ses lettres de noblesse parce que la guerre opposait des ennemis qu’il faut intoxiquer et épargnait en principe les citoyens. Recueillir des informations sur l’ennemi tout en l’intoxiquant est une règle de base de l’art de la guerre. En vérité, les raisons de la conduite de cet Etat et le comportement de ses dirigeants ont été résumés dans une phrase de Netanyahou fanfaronnant : «Nous sommes en train de remodeler la carte du Moyen-Orient.» Tout est dit dans cette phrase, la guerre est faite pour défendre les intérêts de l’Occident que le naïf ou le cynique chancelier allemand l’a traduite ainsi : «Israël fait le sale boulot pour nous.» Voyons à présent les révélations de la guerre à travers son histoire et ses règles combinées à la géopolitique et à ses alliances troubles.

Les révélateurs de la guerre Israël-Iran

Commençons par l’événement du début de cette guerre, celui de l’utilisation du facteur surprise utilisé par le Mossad. Rien de plus normal puisque dans les ruses de guerre, la surprise donne un avantage immédiat tactique sur le terrain et lui construit une image valorisante qui facilite sa propagande et lui permettra dorénavant de mentir et d’être cru.

Ainsi, le 13 avril 2025, le Mossad a réussi à perturber pendant une journée le haut commandement iranien. Cet exploit, qui a sidéré les opinions, a permis de faire oublier sa guerre préventive, violation flagrante du droit international, oublier les bombardements des populations et, suprême crime de guerre et d’arrogance, exiger de ces populations de quitter leur ville. Mais la nomination d’officiers supérieurs à la tête des états-majors des différentes armées et des services de sécurité, était un signal envoyé au peuple iranien et à l’ennemi. La chaîne de commandement n’est pas brisée, et l’absence de la riposte iranienne a provoqué la joie dans les chaumières d’Israël et des conclusions «rassurantes» mais bidons pour nos habituels «spécialistes».

Joie de courte durée car la nuit du 13 au 14 juin, le ciel de Tel-Aviv et de sa région était illuminé par les feux d’artifice des missiles iraniens et des explosions assourdissantes du «fameux» Dôme de fer. Et le samedi 14, le jour se leva sur un paysage dévasté qui ressemblait à un grand film dont le titre «paysage après la bataille» qui symbolise l’Etat des villes bombardées durant la Seconde Guerre mondiale.

Après des succès ici et là, les déboires commencent !

Ainsi, ce vendredi 13 juin, le monde se réveilla au son des trompettes de Jéricho pour fêter «la décapitation» de l’armée iranienne (les perroquets n’ont pas honte du choix des mots qui révèlent la noirceur de leur idéologie et leur inculture de la chose militaire). Ce qui importe à ces petits soldats de l’intox, c’est de profiter de la mort de dirigeants militaires et de scientifiques pour faire passer de gros mensonges. Ceux de la fabrique du mensonge qui associa la mort des militaires et de savants atomiques pour annoncer le bombardement de Fardo, sanctuaire du nucléaire iranien. Mais détruire Fardo est, certes, un fantasme longtemps souhaité mais qui, après 2/3 jours, s’avère être hors de portée des cow-boys de l’armée «invincible».

On commença alors à penser à l’aide du grand frère américain. Trump surgit et occupa toute la scène du spectacle. Avec lui, on retrouve la musique et les mots du Far-West, capitulation ou la pendaison ! Mais comme le shérif Trump a habitué le monde avec ses allers et retours, ses tours et détours ; bref, avec lui les mots ont l’espérance de vie de papillon, ça finit toujours par faire pschitt comme les bulles de l’eau gazeuse.

La nature de la guerre vue par Israël et par l’Iran

La guerre, comme tout phénomène, est dépendante de sa nature. Israël, à l’origine de son installation en terre de Palestine, une terre habitée, fut une guerre de conquête. Et qui dit conquête dit attaque pour déloger les habitants et s’y installer. La nature de cette installation, suivie de guerres incessantes, imposa la stratégie de l’attaque qui ne relève pas d’une simple tactique mais devint le fondement, le socle de la doctrine militaire d’Israël. Ladite doctrine devait reposer sur deux facteurs, qui sont à la base de l’art de la guerre, le territoire et le temps. Ces éléments imposèrent la stratégie de l’attaque à Israël. La petitesse du territoire sans réel profondeur stratégique et le temps, une denrée rare du monde «moderne», imposèrent à Israël l’aviation comme arme stratégique.

Quant à l’Iran, c’est tout le contraire d’Israël. Son histoire, son immense territoire, l’embargo et autres sanctions dont il souffre depuis la naissance de la République ont «formaté» et imposé une stratégie de défense. Ainsi, la carte, géographique, géopolitique et militaire (stratégique et tactique) que l’on voit se mouvoir devant nous, nous offre la possibilité d’évaluer les atouts des deux puissances qui s’affrontent. Leurs deux armées s’affrontent dans un champ de bataille, le ciel situé au-dessus du territoire de chaque belligérant.

Israël prétend être maître du ciel de l’Iran grâce à son aviation, et l’Iran, en utilisant ses missiles qu’il peut tirer à tout moment, interdire les ports et aéroports à toute activité en relation avec l’étranger. Derrière le ciel comme champ de bataille, on nous révèle l’impossibilité des deux armées de s’affronter sur le sol. Or, il n’y a pas de victoire sans occupation du terrain qui est l’apanage et le rôle de l’infanterie. Cette impossibilité de livrer bataille sur le sol à cause des pays et des mers qui séparent leurs forces interroge sur la notion de victoire. C’est pourquoi Trump, avec toute son armada, exige une reddition sans condition. Sauf qu’en face et en tenant compte des caractéristiques du temps et des territoires, atouts maîtres de l’Iran, inventeur des échecs, lui répond : viens me chercher.

Voilà tous les paramètres de natures différentes qui vont décider de l’issue de cette atypique guerre. Apparemment, les nouvelles technologies s’avèrent être d’une utilisation qui nécessite de l’intelligence stratégique, de la patience et non d’excités et carnassiers qui ont le culte de la force préféré à la force du droit et de la justice…

Conclusion, les événements qui ont conduit à la guerre méritent une longue analyse car ils révèlent aussi des secrets. Cet article serait trop long et ne permet pas d’inclure les faits et secrets des jours avant la guerre actuelle. Pour finir, je dirai que les contradictions qui traversent les acteurs de cette guerre et la qualité de la maîtrise de la dynamique enclenchée par cette guerre nous donneront les contours de son issue.

A. A.

Comment (5)

    Anonyme
    20 juin 2025 - 10 h 32 min

    l’erreur de l’ran ,c’est d’avoir permis les controles sur son sol,alors qu’un pays comme la corée du nord a interdit toute intrusion aux controleurs dans son pays,resultat,ils ont la bombe et personne ne vient les emmerder, et en prime ils craints et respectés, et rien de tel pour santuariser son territoire, en conclusion l’algerie devrait s’inspirer de la corée,car les occidentaux ne s’attaquent qu’aux pays faibles!

      Dr Kelso
      20 juin 2025 - 12 h 01 min

      @Anonyme
      L’Iran a également une sacrée brochette de harkis agents du mossad d’ailleurs une vingtaine arrêtés depuis l’agression la guerre sioniste contre l’Iran.

    Dr Kelso
    20 juin 2025 - 9 h 37 min

    Bien sûr que les USA sont derrière cette attaque il suffit de voir Trump jubilé et dire que les jour de Ali Khamenei sont comptés qu’il sera assassiné lui aussi et commesi c’était légal et normal de tuer des dirigeants au Moyen Orient.
    Ce qui met de côté Gaza l’Iran devenant la scène principale.

    Zaman
    20 juin 2025 - 9 h 28 min

    Comment réagirions-nous si l’Iran orchestrait un coup d’État aux États-Unis pour remplacer un gouvernement élu par un dictateur brutal, qui pendant des décennies a persécuté, assassiné et emprisonné des militants démocrates ? Comment réagirions-nous si l’Iran armait et finançait un État voisin, comme nous l’avons fait pendant la guerre de huit ans avec l’Irak, pour nous faire la guerre ? Comment réagirions-nous si l’Iran abattait l’un de nos avions de ligne, comme l’a fait l’USS Vincennes (CG49) — surnommé avec causticité « Robocruiser » par les équipages d’autres navires américains — lorsqu’en juillet 1988, il a tiré des missiles sur un avion commercial rempli de civils iraniens, tuant les 290 passagers, dont 66 enfants ? Comment réagirions-nous si les services de renseignement iraniens soutenaient le terrorisme aux États-Unis, comme le font nos services de renseignement et ceux d’Israël en Iran ? Comment réagirions-nous si ces attaques terroristes soutenues par l’État comprenaient des attentats-suicides, des enlèvements, des décapitations, des sabotages et des « assassinats ciblés » de responsables gouvernementaux, de scientifiques et d’autres dirigeants iraniens ? Comment réagirions-nous si, comme Israël, un pays nous attaquait sur la base d’une hypothèse, une attaque illégale au regard de la Charte des Nations unies, qui interdit la guerre préventive ?

    Les proxénètes de la guerre qui orchestrent ces fiascos militaires sont une fois de plus sortis de leur crypte. Ils migrent comme des zombies d’une administration à l’autre. Ils sont installés dans des groupes de réflexion — Project for the New American Century, American Enterprise Institute, Foreign Policy Research Initiative, The Atlantic Council et The Brookings Institution — financés par des entreprises, le lobby israélien et l’industrie de la guerre. Ce sont des marionnettes manipulées par leurs maîtres, auxquelles les médias en faillite donnent la parole, nous poussant d’un bourbier à l’autre.

    Les vieux visages et les vieux mensonges sont de retour, nous entraînant vers un nouveau cauchemar.

    ANONYMOUSTOP
    20 juin 2025 - 8 h 43 min

    Natanyahu a déconstruit le mythe
    de l’intervention préventive à la
    destruction d’Israël par l’Iran.
    Quand on sait que ce n’est q’une pure
    invention des sionistes et de ses
    alliés de l’Occident (USA + Europe Centrale pour défendre leurs intérêts).

    Le peuple élu n’existe pas et la terre promise non plus, Toz.
    Historiquement le Zoroastrisme;
    (-VII siècles av. J.C) la religion d’un
    des premiers Grand Empire et vieilles Civilisations de l’humanité, la Perse,
    qui était déjà une religion monothéiste
    et à jeter les bases des religions monothéistes Abrahamiques
    que les juifs ont copié pour une
    bonne partie. On sait où est né Abraham.

    Stoppez Natanyahu vos mensonges
    en disant que les arabes sont antisémites
    et racistes surtout quand vous n’en n’êtes pas un.

    Il y a de la place pour deux États
    en Palestine que vous avez colonisés
    avec l’aide des occidentaux,
    vos bourreaux du XXe siècle.

    Wie man gesagt alles kommt zurick in Leben wie ein Bumerang..
    L’agression contre l’Iran est l’erreur
    qu’il ne fallait pas commettre.
    Et le génocide des Palestiniens,
    c’est la reproduction de l’Holocauste,
    tristement.

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