Pourquoi la visite des leaders d’Exxon et de Chevron à Alger effraie le Makhzen

ExxonMobil CEO
Darren Woods, patron du géant énergétique américain ExxonMobil. D. R.

Par Abdelkader S. – Pendant que le Makhzen et ses clairons reprenaient en chœur les élucubrations de la propagande israélienne sur l’Algérie, qui serait la prochaine cible des Etats-Unis et d’Israël, au lendemain de l’agression américano-israélienne contre l’Iran, deux délégations des géants énergétiques américains, ExxonMobil et Chevron, étaient reçues par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, à Alger. Les enjeux géostratégiques de cette double audience n’ont pas échappé au régime de Rabat, dont la fébrilité transparaît au travers des réactions effrénées de ses relais sur les réseaux sociaux.

Non seulement le déplacement de hauts représentants des deux compagnies pétrolières américaines a démenti toute velléité de l’establishment américain de nuire aux excellentes relations économiques qui ont toujours lié Washington à Alger, mais il a confirmé la tendance à leur renforcement, notamment dans le domaine énergétique, sans qu’elles soient nullement impactées par aucun événement d’ordre géopolitique, quel qu’il soit. Les médias américains sont unanimes, en effet, à affirmer qu’il n’y a aucune commune mesure entre l’Iran, la Syrie et l’Algérie. L’Algérie, malgré ses positions souveraines diamétralement opposées à celles de l’Oncle Sam, constitue, au contraire, un équilibre positif dans ce désordre mondial ambiant.

Or, cette aura dont jouit l’Algérie dans les fora mondiaux et ce respect que lui vouent les Etats-Unis, en dépit de l’opposition algérienne constante à l’attitude américaine dans le dossier palestinien au Conseil de sécurité de l’ONU, où notre pays occupe un siège de membre non-permanent depuis près de deux ans, dérange au plus haut point le voisin de l’Ouest. Le Maroc voit, ainsi, toutes ses théories balayées d’un revers de main, et craint que les Etats-Unis abandonnent leur soutien à l’hypothétique plan d’autonomie imaginé par la France. Le régime de Rabat a compris que Donald Trump, bien que donnant l’air d’être brouillon dans ses décisions, n’en obéit pas moins à la logique pragmatique constante qui fonde la politique étrangère de Washington, invariable, que le locataire du Bureau ovale soit démocrate ou républicain.

L’illusion de Mohammed VI et André Azoulay s’est effondrée, et le Makhzen se tourne désormais vers la France pour œuvrer à briser toute possibilité de dégel entre Alger et Paris, au moment où Emmanuel Macron et son gouvernement semblent avoir mis de l’eau dans leur vin, dans une tentative de calmer le jeu après avoir compris qu’ils ont fait fausse route en ayant tenté d’adopter une attitude condescendante à l’égard de «l’ancienne colonie». Ni la campagne enragée menée contre l’Algérie après l’arrestation et le jugement du triple agent DGED-DGSE-Mossad Boualem Sansal ni les menaces obsolètes brandies par les dirigeants politiques français n’ont fait plier les autorités algériennes.

Cette accalmie observée du côté français, qui est venue s’ajouter à une normalisation des relations diplomatiques entre l’Algérie et l’Espagne, donne des sueurs froides aux pensionnaires du palais royal, qui y passent désormais des nuits blanches, après que le prestidigitateur Nasser Bourita leur eut donné l’illusion d’engranger des succès diplomatiques retentissants et irréversibles.

A. S.

Comment (6)

    Brahms
    29 juin 2025 - 6 h 49 min

    L’Amérique est surendettée, elle veut des marchés car à l’horizon 2035, sa dette sera de 52 000 milliards de dollars.

    En vrai, quand vous avez une dette abyssale de 36 000 milliards de dollars, vous êtes obligé de bouger sinon vous coulez.

    Par contre, il faudrait revoir les droits de douane car il y a une nette différence.

    En effet, l’annonce par Donald Trump d’une surtaxe de 30 % sur les produits algériens marque un nouveau tournant dans la politique commerciale des États-Unis. Si cette décision s’inscrit dans une dynamique protectionniste plus large, elle interpelle sur ses effets concrets pour l’économie algérienne.

    Depuis le 2 avril, les exportations algériennes vers les États-Unis sont soumises à une hausse tarifaire importante, dans le cadre d’un ensemble de mesures appliquées à 185 pays. Le taux appliqué à l’Algérie passe de 18,9 % à 30 %, l’un des plus élevés en Afrique du Nord après la Libye (31 %). À l’inverse, le Maroc est relativement épargné avec une taxe de 10 %.

    Cette politique de « réciprocité commerciale » a été justifiée par Washington comme une réponse aux pratiques jugées déséquilibrées par l’administration américaine. Elle pourrait néanmoins pénaliser plusieurs secteurs d’exportation algériens, notamment les produits hors hydrocarbures.

    En clair, les 20 % d’écart entre le Maroc et l’Algérie servent à financer le matériel militaire que donne l’Amérique au Maroc en utilisant notre propre argent.

    Rappelez vous, il n’y a rien de gratuit dans la vie, l’argent se prend toujours sur le dos d’un pays pour faire plaisir à un autre pays concurrent.

    Brahms
    29 juin 2025 - 6 h 19 min

    L’Algérie a compris qu’il fallait se démarquer de l’ancienne colonie française (France) qui pompe gratuit chez nous via Total jusqu’en 2047, instaure la corruption (corrompu et corrupteur) pour casser l’Algérie et ainsi nous mettre constamment sous sa dépendance et avec nos bénéfices, la France part ensuite les investir au Maroc afin de développer son protectorat français qui a commencé en 1880.

    En clair, la France bride l’Algérie et si elle veut décoller économiquement, il faudrait la remplacer par des sociétés américaines (des professionnels) qui savent faire du vrai business.

    Par contre, avec la France, elle pompera gratis en Algérie ou avec de la surfacturation et ira alimenter ses caisses déficitaires du fonctionnariat, députés, sénateurs, son protectorat marocain et redonnera des miettes aux algériens de France (carte de séjour, logement social, Rsa, allocations familiales qui seront vite englouties dans son système économique), voilà la réalité.

    Il faut donc changer tout ça, on voit bien que la France n’apporte aucune plus value à l’Algérie depuis 1962

      zardoff
      29 juin 2025 - 9 h 07 min

      Mais vous apportez vous une plus value à la France ,pays ou vous vivez

    Oud
    29 juin 2025 - 6 h 04 min

    La visite des leaders d exxon ou chevron devrait nous effrayé à nous en premier. C est vautours prédateur en Algérie n augure rien de bon croyez moi la ou ils passent c est pour mettre le ko vous contrôlez et vous sucer la moelle et imposé leurs dictate ils n ont ni morale ni aucune reconnaissance …le choix de le domaine de l exploitation énergétique les partenaires sont très nombreux et diversifié..

    🇩🇿 Fodil Dz
    29 juin 2025 - 5 h 24 min

    L’illusion, le paraître, l’apparence, le rêve, le faux-semblant, la tromperie …
    Le royaume des chimères semble vivre dans une dimension parallèle. Il finit même par croire à ses propres mensonges.

    zembla
    29 juin 2025 - 5 h 03 min

    En quoi le président d’Exxon serait plus altruiste que celui de la Shell , BP ou de Total

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