Une journaliste espagnole confirme : «Le Makhzen s’adonne au terrorisme d’Etat au Sahara Occidental»

sahraouis makhzen
des arrestations arbitraires, actes de torture et disparitions forcées, c'est le quotidien des Sahraoui. D. R.

Le régime du Makhzen marocain s’adonne à un véritable terrorisme d’Etat dans les territoires sahraouis occupés, à travers son recours à des arrestations arbitraires des militants, actes de torture et disparitions forcées, a soutenu l’écrivaine et journaliste espagnole, Victoria Garcia Corera.

Dans un article bien documenté paru sur la plateforme «N’oubliez pas le Sahara Occidental», l’écrivaine espagnole a affirmé que tous les rapports des organisations non gouvernementales (ONG) confirment que les méthodes employées par le régime du Makhzen à l’encontre des militants sahraouis dans les territoires occupés se hissent au rang de terrorisme d’Etat, tel qu’il est défini et connu mondialement.

«La répression violente des manifestations pacifiques dans la ville sahraouie de Laâyoune occupée et dans d’autres villes est un recours systématique au terrorisme d’Etat», a affirmé la journaliste, notant que tous les rapports des ONG, à l’instar de Human Rights Watch, ont documenté les méthodes utilisées par le régime du Makhzen, dont les arrestations arbitraires, actes de torture et disparitions forcées.

Commentant, par ailleurs, les différentes campagnes de désinformation véhiculées ces dernières années par les relais médiatiques du Makhzen et ceux de ses plus proches partenaires dans le but de présenter le Front Polisario comme une organisation terroriste, Corera a affirmé que ces propos «sont infondés et destinés uniquement à délégitimer la lutte d’un peuple occupé, en totale opposition avec les faits historiques, le droit international et le bon sens».

Etalant ses arguments, la journaliste espagnole a affirmé que le Front Polisario «est bel et bien le représentant légitime du peuple sahraoui, tel que le reconnaissent les Nations unies».

«Depuis 1979, l’Assemblée générale des Nations unies le reconnaît officiellement comme représentant légitime du peuple du Sahara Occidental (résolution A/RES/34/37)», a souligné l’écrivaine, faisant observer que «ce statut a été réaffirmé dans des résolutions ultérieures et n’a jamais été remis en question par la communauté internationale».

Dans le même ordre d’idées, la journaliste a noté que tous les pays et organisations internationales traitent le Polisario comme un interlocuteur politique, rappelant qu’il dispose de bureaux officiels dans des dizaines de pays et joui également d’un statut diplomatique auprès de l’Union africaine, dont la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario, «est membre fondateur et à part entière».

Poursuivant son argumentaire, elle a ajouté que le Front Polisario «est né et agit comme un mouvement de libération nationale légitime», en témoignent, souligne l’écrivaine, les conditions de sa genèse et les objectifs arrêtés justement au lendemain de sa naissance.

Victoria Garcia Corera a fait remarquer, à ce sujet, que «sa lutte est protégée par la résolution 1514 (XV) de l’AG de l’ONU qui légitime le recours à la force par les peuples sous domination coloniale ou étrangère».

Avant de conclure que porter atteinte à l’image du Front Polisario «est non seulement injuste, mais cela criminalise également un peuple tout entier qui réclame depuis 50 ans le droit de décider de son avenir».

R. I. 

Comment (2)

    Mohamed El Maadi
    2 juillet 2025 - 18 h 06 min

    (…)
    Il est des régimes qui, à force de masquer la violence sous les oripeaux de la modernité, finissent par croire à leurs propres mensonges. Le Royaume du Maroc, gouverné par une monarchie autocratique, en est un exemple caricatural. Mais l’histoire, comme toujours, se venge. Et derrière les tapis soyeux, les partenariats « stratégiques », et les conférences sur les « réformes », perce lentement mais sûrement l’odeur de la pourriture.

    Ce que le Maroc inflige au peuple sahraoui relève d’un **terrorisme d’État** pur et assumé. Arrestations arbitraires, torture, disparitions forcées, pressions sur les familles de militants, falsification de preuves… Les organisations internationales, quand elles daignent encore émettre un rapport non censuré, l’attestent toutes. Mais dans ce jeu macabre, l’indignation n’est jamais équitable : un militant sahraoui torturé dans les geôles marocaines pèse bien moins, dans la balance morale des chancelleries occidentales, qu’un contrat d’exploitation du phosphate ou un accord de pêche.

    L’écrivaine espagnole Victoria Garcia Corera, dans un texte courageux, rappelle avec rigueur ce que les diplomates évitent de formuler : **le Maroc est un occupant**, **le Front Polisario un mouvement de libération reconnu**, et **le Sahara Occidental un territoire en attente de décolonisation**, non pas un appendice du royaume chérifien. La légalité internationale est sans équivoque, mais elle est trop souvent reléguée au rang de décoration dans les salons feutrés des décideurs.

    Or, ce théâtre a ses limites.

    Le Makhzen, en prétendant que l’allégeance de quelques capitales occidentales équivaut à une reconnaissance éternelle de sa souveraineté sur le Sahara, se berce d’illusions. Les alliances basées sur la géopolitique d’opportunité — comme celle avec Israël ou les Émirats — sont fragiles, réversibles, et profondément intéressées. **Ce ne sont pas des amitiés ; ce sont des marchés**.

    Et ce qui se vend aujourd’hui au prix fort — reconnaissance, silence complice, présence dans les forums — se rachètera demain en monnaie de honte. Car le paradigme mondial change. La multipolarité naissante, qu’elle vienne de Pékin, de Pretoria ou de Brasilia, remet lentement en question **le monopole moral et juridique des anciennes puissances atlantiques**, tout en redonnant aux causes enfouies – comme celle du Sahara Occidental – un écho nouveau.

    Dans ce monde en mutation, **l’impunité devient toxique**. Les États, naguère épargnés par leur carnet d’adresses, voient leurs crimes revenir les hanter. Le Maroc, en misant sur la communication plutôt que sur la justice, sur les partenariats exotiques plutôt que sur la légitimité, bâtit un édifice de sable. Et le vent de l’histoire, malgré les illusions, finit toujours par souffler.

    À cela s’ajoute **l’hypocrisie sordide des droits de l’homme à géométrie variable**. L’Europe, qui se veut la conscience morale du monde, pactise sans rougir avec un régime qui **réprime ses citoyens, infantilise son peuple et écrase une nation voisine dans un silence d’église**. À Washington, Paris ou Bruxelles, on parle de droits humains comme d’une monnaie d’échange, jamais comme d’un principe. Et tant que l’Occident choisira de caresser les dictatures quand elles sont utiles, il devra répondre demain, au tribunal de la mémoire collective, de ses compromissions d’aujourd’hui.

    Enfin, l’histoire retiendra un détail que les puissants aiment ignorer : **ce qui semblait hier légitime peut demain devenir infâme.** Et dans un futur où les paradis fiscaux seront asséchés, où les crimes sexuels contre les enfants ne seront plus des secrets diplomatiques, où la colonisation économique portera enfin son vrai nom, **le Maroc apparaîtra non comme un partenaire régional fiable, mais comme l’un des derniers régimes à avoir cru que l’oppression pouvait se pérenniser par les cadeaux et les courbettes.**

    L’ordre international est en crise, oui. Mais c’est précisément dans ces fractures que renaît parfois le droit.

    Ali
    2 juillet 2025 - 16 h 46 min

    Le makhzen marocain est un danger.

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