Ce que coûtera le loyer de l’ambassade de France à Alger selon un spécialiste

ambassade de France
L'ambassade de France occupe une grande partie du quartier résidentiel d'Hydra, sur les hauteurs d'Alger. D. R.

Par Houari A. – La décision de mettre fin aux privilèges accordés aux représentations officielles françaises en Algérie étant prise, il reste à savoir à combien seront fixés les loyers des nombreux biens qui en étaient jusque-là exonérés. Un expert français animant un site spécialisé dans le domaine de l’immobilier s’est intéressé à la question, estimant que le coût dépasse le simple aspect pécuniaire. En effet, selon Info Immo, évaluer la facture «des hectares de jardins diplomatiques au cœur d’Alger, des résidences officielles aux loyers symboliques, des instituts culturels installés dans des immeubles prestigieux sans bourse délier, est délicat».

«Ce privilège discret, hérité de compromis tacites, vient d’être brutalement remis en question. Derrière la décision d’Alger de mettre fin à la gratuité de ses biens immobiliers occupés par la France, c’est tout un pan des équilibres diplomatiques et financiers qui vacille. Combien cela coûtera-t-il à Paris ? Et quelles conséquences pour la présence française en Algérie ?», interroge le site, qui fait remarquer, toutefois, que «l’ordre de grandeur peut être esquissé».

«A surfaces équivalentes et localisations comparables, l’ambassade et sa résidence pourraient représenter plusieurs millions d’euros annuels si des loyers de marché sont appliqués. En y ajoutant les sites des Instituts français, des consulats et des dépendances, la note totale pourrait croître sensiblement», indique Info Immo. «Même avec un phasage (révisions progressives, concessions croisées), le choc budgétaire est probable dès 2025-2026», prévoit-il, en soulignant qu’«il faudra alors arbitrer : absorber la dépense au ministère des Affaires étrangères, réduire la voilure immobilière (regroupements, déménagements), ou chercher des contreparties bilatérales (échanges de surfaces, coopérations en nature)».

«Dans tous les cas, la gratuité ne peut plus être comptée comme un acquis», précise Info Immo, pour lequel, «au-delà de la pierre, [il y a une] image, [une] influence, [et un] service public». «La question n’est pas uniquement comptable. Le réseau immobilier conditionne la capacité d’une diplomatie à rayonner, accueillir, enseigner, promouvoir. Un Institut français qui rétrécit, c’est moins de salles d’examens pour le DELF/DALF, moins de classes de langue, moins d’événements. Un consulat relocalisé, c’est potentiellement plus de distance pour les usagers, donc un service consulaire moins fluide», explique le site français spécialisé. «L’ambassade, enfin, poursuit-il, n’est pas qu’un lieu : c’est un outil d’influence. Rétrécir son empreinte, c’est accepter une visibilité amoindrie au cœur d’une capitale stratégique. Le calcul coût/impact devra donc intégrer ces effets indirects, difficiles à chiffrer mais déterminants pour la présence française au Maghreb».

Info Immo parle, en outre, d’un «précédent qui peut faire école», tant «le dossier dépasse le bilatéral». «Si la France accepte des loyers de marché en Algérie, d’autres Etats hôtes pourraient se sentir légitimés pour renégocier des arrangements anciens», constate l’auteur de l’analyse. «A l’inverse, ajoute-t-il, refuser ou rendre des sites jugés trop coûteux exposerait Paris à une perte d’influence locale.» «Dans les deux cas, un précédent est créé. Côté algérien, la stratégie est lisible : mettre à l’agenda les avantages hérités et réclamer leur mise à jour. Côté français, la réponse devra articuler réalisme budgétaire et maintien d’une présence à la hauteur des enjeux (culture, éducation, économie, sécurité)», note encore le site, en affirmant que «la négociation s’annonce technique (baux, évaluations, échéanciers), mais hautement politique».

H. A.

Comment (3)

    Anonyme
    11 août 2025 - 14 h 48 min

    La France s est tirée une balle dans le genou.
    La France, à force de propagande mensengere faisant vroire que l Algérie profite de la générosité française, que finalement elle y cru elle-même.
    Le rideau est maintenant levé et, le citoyen algérien découvre que la France qui est un pays riche profite de la générosité d un pays qu elle regarde de haut,.
    Fini les milliards d euro de contrats chaque année et tous les privilèges et, cerise sur le gâteau, la France n à plu le pied sur le frein pour entraver le développement de notre pays.
    Tout bénef pour l Algérie.
    Il reste que le citoyen algérien aimerait bien savoir, qui est à l origine de tous ces privilèges en faveur de la France et, pour quelle contrepartie de la France.

    REY
    11 août 2025 - 14 h 12 min

    C’est lamentable de la part des décideurs Algériens, depuis 1962 ils n’ont dit un mot sur ce privilège qu’ils accordaient à l’ancienne puissance coloniale sur le dos du contribuable Algerien .c’est honteux.

    🇩🇿 Fodil Dz
    11 août 2025 - 13 h 34 min

    Eh oui, macronus minus augustus, le monarque républicain qui voulait agir avec plus de fermeté, il va falloir raquer maintenant. C’est l’abolition des privilèges.

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