Zekri : «Sarkozy doit être dépossédé de la nationalité et réexpédié en Hongrie !»
Par Mohamed K. – «Quand Sarkozy parle d’OQTF, l’indécence atteint des sommets», ironise Abdallah Zekri, en réaction aux récentes déclarations de l’ancien président français. «Il semble avoir oublié que la morale et l’exemplarité devraient être les fondements de toute parole publique, en particulier quand elle émane d’un ex-chef d’Etat», tance-t-il, en interrogeant : «Comment un homme lui-même condamné à plusieurs reprises par la justice française peut-il se permettre de faire la leçon à qui que ce soit en matière de respect de la loi ?»
«Sarkozy n’est pas un simple citoyen au passé judiciaire flou : il est un multirécidiviste. Condamné pour corruption, trafic d’influence et financement illégal de campagne, il cumule les casseroles judiciaires comme d’autres collectionnent les décorations. En mars 2021, il est devenu le premier ancien président de la Ve République condamné à de la prison ferme, peine confirmée en appel. Son nom revient dans plusieurs affaires : l’affaire Bygmalion, l’affaire des écoutes, le financement libyen de sa campagne de 2007, une litanie de scandales qui jette une ombre indélébile sur son parcours politique», rappelle le président de l’Observatoire français de lutte contre l’islamophobie.
«Et pourtant, cet homme, condamné pour des faits graves mettant en cause l’intégrité même de l’Etat, se permet de pointer du doigt des étrangers, en exigeant qu’ils quittent le territoire français. L’ironie est cruelle : à bien des égards, Sarkozy lui-même remplirait les critères moraux – sinon légaux – pour se voir infliger une OQTF», fustige encore Abdallah Zekri, qui estime justifiée son expulsion pure et simple. «Puisque ses racines familiales plongent jusqu’en Hongrie, pourquoi ne pas imaginer, dans un exercice de satire politique, qu’il y soit reconduit ?», raille-t-il.
«Mais au-delà du sarcasme, une question essentielle se pose : qu’est-ce qui donne à un homme condamné par la justice française le droit de faire la morale aux autres ? Quel crédit accorder à ses prises de position, lorsqu’elles visent des populations vulnérables, souvent stigmatisées à tort, alors que lui-même a trahi les principes de probité et de responsabilité inhérents à sa fonction passée ?», poursuit le recteur de la mosquée de la Paix, à Nîmes.
«Le comble de l’indécence, c’est qu’il ose adresser des injonctions à l’Algérie, exigeant qu’elle reprenne ses ressortissants sous OQTF. Or, comment oser parler de coopération ou de souveraineté, quand on traîne derrière soi un passif aussi lourd ? Le chantage diplomatique, sous couvert de sécurité intérieure, ne devrait jamais être l’outil d’un homme aussi discrédité. Sarkozy devrait faire preuve d’un minimum de décence, de retenue, voire de silence. Un silence salutaire, tant pour la mémoire des institutions qu’il a souillées, que pour la dignité du débat public français», ajoute Abdallah Zekri.
«Il ne suffit pas d’avoir été président pour pouvoir se positionner en juge de la République. Lorsqu’on a failli à ce point, on se retire, on assume, et surtout, on se tait», conseille-t-il, enfin, à l’ancien président français véreux.
M. K.
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